mardi, juillet 15, 2025
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Des abris pour les bombes, pas pour les citoyens : le régime iranien privilégie sa survie à la protection de la population

Des abris pour les bombes, pas pour les citoyens : le régime iranien privilégie sa survie à la protection de la population
Vue de l’intérieur d’un entrepôt de missiles souterrain iranien, montrant des missiles balistiques longue portée dans le cadre du renforcement militaire du régime

Alors que les villes iraniennes subissent des tirs croissants dans le cadre d’un conflit régional qui s’intensifie, une réalité crue et tragique se révèle : la dictature cléricale a blindé son infrastructure nucléaire au plus profond des montagnes, mais a laissé ses citoyens sans défense à la surface. Le contraste est brutal : alors que les équipements nucléaires sont protégés par des mètres de roche renforcée, les citoyens ordinaires sont priés de se réfugier dans les écoles, les mosquées ou les stations de métro, souvent sans aucune garantie de sécurité, de préparation, ni même d’espace.

Il ne s’agit pas simplement d’un échec logistique, mais d’un choix politique, reflet systémique d’un régime qui a toujours placé la survie de son propre pouvoir au-dessus de la sécurité et du bien-être de sa population.

En pleine crise nationale, Fatemeh Mohajerani, porte-parole du président du régime, Masoud Pezeshkian, a qualifié les écoles et les mosquées de « refuges » pour le public. Ces propos ont suscité une indignation générale. Aux yeux de nombreux Iraniens, ces mêmes lieux sont réputés non pas pour leur sécurité, mais pour la répression : le régime les utilise comme bases pour la milice Basij ou comme centres d’endoctrinement idéologique. Les qualifier de refuges n’est pas seulement déconnecté de la réalité, c’est emblématique d’un régime dont la vision du monde considère le peuple non pas comme des citoyens à protéger, mais comme une menace à contrôler.

Même les initiés du régime ont été contraints d’admettre l’absence d’infrastructures de protection civile. En juin 2025, le président du conseil municipal de Téhéran, Mehdi Chamran, a reconnu que les villes iraniennes manquaient d’abris antiaériens, malgré des décennies de conflit régional et une expérience directe de la guerre Iran-Irak.

Mais le problème est plus profond que la négligence. L’establishment religieux a investi activement dans des installations souterraines, non pas pour la sécurité publique, mais à des fins militaires. Selon des rapports iraniens et internationaux, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a passé des années à construire de vastes réseaux de tunnels en Syrie et au Liban, destinés à acheminer des armes et des forces pour des guerres par procuration régionales. En Iran, des « villes de missiles » sont construites dans les montagnes pour protéger les armes, et non les personnes. Le coût de ces complexes cachés se chiffre en milliards de dollars.

Cet argent n’est pas dépensé pour construire des abris anti-bombes à Téhéran, Ispahan ou Machhad. Il n’est pas dépensé pour renforcer les hôpitaux, les écoles ou les immeubles d’habitation. Et maintenant, sous les bombardements aériens, les conséquences sont tragiquement visibles.

Parallèlement, le régime poursuit ses activités nucléaires secrètes. Le 14 juin, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a rassuré les médias d’État sur le fait que des équipements essentiels avaient déjà été déplacés vers des emplacements sécurisés. « Il n’y a pas eu de dégâts importants », a-t-il déclaré, faisant référence non pas aux zones civiles, mais aux installations d’enrichissement d’uranium.

Cela révèle la hiérarchie des préoccupations du régime : les armes d’abord, les populations ensuite.

Et pourtant, le peuple iranien ne reste pas silencieux. Comme en témoignent les innombrables manifestations, soulèvements et campagnes de résistance de ces dernières années, ils ont réclamé à maintes reprises un gouvernement qui les représente et non qui les mette en danger. La crise actuelle ne fait qu’accentuer la prise de conscience croissante du public : le régime clérical n’est pas un bouclier, mais une menace. En temps de paix comme en temps de guerre, ses priorités sont claires : protéger le système, et non la société.

Ce n’est pas un hasard si l’Iran manque d’abris pour les civils. C’est le résultat inévitable d’un régime qui a dépensé plus de 2 000 milliards de dollars – la quasi-totalité des revenus pétroliers iraniens au cours des 46 dernières années – dans un programme nucléaire clandestin, des systèmes de missiles balistiques et des milices mandataires qui n’ont fait que ruiner la région.

L’ironie est cruelle : ces mêmes investissements, censés assurer la survie du régime, ont au contraire amené la guerre à ses portes et accru les souffrances d’un peuple déjà en difficulté. Aujourd’hui, avec les infrastructures iraniennes en déclin et les services publics en ruine, les conditions sont réunies non pas pour une consolidation du régime, mais pour un soulèvement national sans précédent, capable de mettre fin à cette théocratie terroriste et ouvrir la voie vers la paix et la stabilité au Moyen-Orient.