La campagne de désinformation du régime iranien
Il y a quelques années, sortait de l’ombre la remarquable saga de l’évacuation des enfants des membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) pendant la première guerre du Golfe en 1990 du camp d’Achraf en Irak vers l’Europe, les États-Unis et le Canada. Cette évacuation, visant à protéger les enfants des bombardements dévastateurs de la guerre, a été détournée pour en faire une arme de propagande contre l’OMPI et la Résistance iranienne au sens large. La campagne de désinformation menée par le ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) avec plusieurs journalistes et cinéastes agissant à la demande du régime de Téhéran, visait à calomnier l’organisation.
Depuis sa création en février 1979, le régime n’a cessé de diaboliser l’OMPI et la Résistance iranienne. Au fil des ans, la nature de ces attaques a évolué, s’adaptant à la dynamique changeante du mouvement de résistance et au besoin désespéré du régime de s’accrocher au pouvoir. Malgré les changements de tactique, le message central est resté constant : dépeindre l’OMPI et la Résistance iranienne comme une menace plus redoutable et plus malveillante que la dictature cléricale, pour dissuader le peuple iranien d’envisager un changement de régime et, en même temps, convaincre la communauté internationale de l’erreur selon laquelle il n’existe pas d’alternative viable au statu quo.
Cependant, les 7 à 8 dernières années ont été témoins de développements cruciaux qui ont non seulement propulsé la Résistance iranienne dans un nouveau chapitre, mais ont également contraint le régime à recalibrer sa stratégie de diabolisation. Parmi ces événements, les principaux sont les suivants :
1. La relocalisation de l’OMPI d’Irak vers l’Europe, en particulier l’Albanie, en 2016, une entreprise logistique majeure qui a renforcé la position de la Résistance sur la scène internationale.
2. L’éruption de soulèvements successifs à l’échelle nationale depuis la fin de 2017, soulignant l’influence et les capacités organisationnelles majeures de l’OMPI pour galvaniser l’opposition générale au régime.
Ces jalons ont non seulement remis en question le récit officiel, mais ont également démontré la résilience et la flexibilité durables de la Résistance iranienne, signe d’une menace puissante pour la dictature religieuse.
La montée de la campagne de désinformation contre l’OMPI et la Résistance iranienne vient également en réaction à la formation des unités de résistance en Iran et à l’implication significative des jeunes dans les soulèvements. La vague de jeunes Iraniens rejoignant les rangs de l’OMPI, répondant à l’appel à la liberté et au changement, a manifestement déconcerté le régime. Elle l’a incité à recourir à d’autres fabrications et distorsions, en se focalisant sur les récits entourant les enfants de ses membres, dont beaucoup sont désormais devenus des défenseurs de la liberté ou militent activement sur la scène internationale pour dénoncer les atrocités du régime.
Un exemple notable de cet effort de propagande a été mené en 2020 par Luisa Hommerich, une journaliste proche du VEVAK, par le biais de ses contributions au quotidien allemand Die Zeit. Le résultat a été un article intitulé « Enfin libres », publié le 27 octobre 2021.1
Au même moment, un projet de film sur les enfants du camp d’Achraf a été lancé, ce qui représente un effort ciblé pour tirer parti de récits d’individus qui, enfants, ont été associés à l’OMPI lors de leur évacuation d’Irak vers l’Europe pendant la première guerre du Golfe. Quelques décennies plus tard, ils sont devenus des figures centrales d’une entreprise cinématographique visant à discréditer l’OMPI et la Résistance iranienne au sens large.
Le film a été présenté au Festival YouTube en février, puis au Festival Tempo de Göteborg en mars, avec l’intention de peindre un portrait négatif de l’OMPI et la Résistance iranienne.
Parallèlement à cette opération cinématographique, deux de ces individus ont publié deux livres, remplis d’inexactitudes et conçus pour calomnier la Résistance. Cette approche met en évidence la crainte du régime quant à la capacité de l’OMPI à attirer le soutien de la société pour un changement en Iran, et l’ampleur des mesures qu’il est prêt à employer pour se maintenir au pouvoir.
Ces récits se croisent pour déformer la réalité et dépeindre les membres de l’OMPI comme dépourvus d’émotion, cruels et méprisant les valeurs familiales. Ce message est propagé par un réseau de médias liés au VEVAK et aux Gardiens de la révolution. L’objectif est de convaincre le public iranien que l’image négative de l’OMPI est également corroborée par des experts étrangers, des témoins et des sources extérieures à l’influence du régime.
Le journal le Monde est également tombé dans le panneau de cette désinformation, reprenant la propagande du régime iranien à l’égard de son opposition.
Lire à ce propos la réponse au journal le Monde :
Mise au Point au journal Le Monde Hostilité avec l’OMPI ou blanchiment d’un régime sanguinaire ?
Depuis plus de quarante ans, la dictature religieuse s’est engagée dans une campagne de diabolisation de l’OMPI, en rationalisant la persécution et l’exécution de ses membres et sympathisants en Iran, ainsi qu’en orchestrant des attaques terroristes contre elle et ses partisans internationaux. En réponse à l’attrait croissant des jeunes vers l’OMPI, à l’expansion des unités de résistance et à la montée du soutien international, le régime a intensifié ses efforts de diffamation au niveau national et international, dans le but de saper la crédibilité de l’OMPI et sa base de soutien.
En plus de manipuler le récit sur les enfants du camp d’Achraf, le régime a lancé une soi-disant procédure judiciaire contre plus de 100 dirigeants et membres de la Résistance qui vivent hors d’Iran depuis des décennies. Ces personnes ont été accusées de « moharebeh » (guerre contre Dieu) et condamnées à mort par contumace. Les dirigeants du régime ont ouvertement articulé leurs objectifs avec ces procès : premièrement, convaincre les jeunes qu’ils ne sont pas au courant des « crimes » de l’OMPI et qu’ils ont été « trompés » ; deuxièmement, établir une base pour faire pression sur ces résistants dans les pays occidentaux, révélant les objectifs cachés derrière les histoires déformées des enfants ; et troisièmement, préparer le terrain à une attaque terroriste contre l’organisation.
Cette préoccupation hypocrite du régime et de ses affiliés pour les enfants de l’OMPI contraste fortement avec leur propre bilan en matière de violations des droits humains contre les enfants. Des centaines d’adolescents, de 12 à 18 ans, ont été tués dans les rues par les gardiens de la révolution lors du soulèvement de 2022. Historiquement, pendant la guerre Iran-Irak, environ un million d’enfants ont été utilisés comme démineurs dans les champs de mines, entraînant d’innombrables morts. En outre, la répression en Iran a contraint des centaines de milliers d’enfants à abandonner l’école pour le travail forcé, devenir des chiffonniers ou s’adonner à d’autres tâches subalternes, soulignant le mépris flagrant du régime pour le bien-être et l’avenir de ses plus jeunes citoyens.
Ce livret plonge dans la réalité derrière les récits concernant les enfants de l’OMPI, dévoilant les efforts considérables de la dictature religieuse et de ses agents internationaux pour déformer la vérité. Il vise à faire la lumière sur les stratégies, les mécanismes et les opérations employés dans sa campagne de diabolisation.
Grâce à un examen détaillé étayé de preuves, cet ouvrage cherche à contrecarrer la propagande à l’aide de récits factuels qui révèlent la véritable nature des actions et des intentions du régime. Ce faisant, il s’efforce d’une part d’informer le public, tant en Iran que dans le monde, sur les tactiques de désinformation des mollahs, et d’autre part sur la résilience de l’OMPI et de leurs familles face à une telle adversité.
Voici le texte complet: