lundi, juillet 14, 2025
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L’Iran s’oriente vers une coupure totale d’Internet sur fond de tensions croissantes

L'Iran s'oriente vers une coupure totale d'Internet sur fond de tensions croissantes

L’Iran se dirige une fois de plus vers une coupure généralisée d’Internet, suscitant l’inquiétude des utilisateurs et soulevant des questions pressantes sur les intentions du régime. Selon NetBlocks, l’accès à l’internet international s’est quasiment effondré, le trafic ayant chuté d’environ 75 % depuis le soir du 15 juin, suite aux restrictions imposées par le ministère des Communications.

Explication officielle vs. suspicion du public
Les médias d’État ont rapporté que « l’internet a subi des perturbations généralisées dans tout le pays » et que les utilisateurs sont de plus en plus contraints de se fier à l’intranet national. Fatemeh Mohajerani, porte-parole du gouvernement, a défendu la limitation du débit, l’attribuant à des « cyberattaques ennemies », et a souligné que ce ralentissement était « temporaire », visant à protéger la stabilité et la sécurité du réseau.

Craintes persistantes d’une coupure imminente
Les internautes iraniens réagissent avec une frustration croissante. Les plaintes concernant la lenteur des débits et les pannes régionales sont devenues virales sur Telegram et d’autres plateformes, où circulent des rumeurs de coupure totale imminente. « L’incertitude est insupportable ; un instant, vous avez un accès limité, l’instant d’après, vous êtes complètement hors ligne », a écrit un utilisateur des réseaux sociaux basé à Téhéran. L’atmosphère est tendue, les utilisateurs attendant la confirmation – ou le démenti – d’une répression imminente.

Une histoire mouvementée de coupures d’Internet
Ce n’est pas la première fois que l’Iran recourt à des restrictions drastiques du réseau. Lors des manifestations nationales de 2019, 2021 et, plus récemment, de 2022, le régime a mis en place des coupures totales d’Internet pour entraver les communications entre les manifestants et isoler les points chauds de la contestation. Les restrictions d’aujourd’hui sont largement perçues comme préparant le terrain pour une nouvelle coupure : des mesures préventives visant à limiter la circulation de l’information dans un contexte potentiellement explosif.

Sécurité vs. museler la dissidence
Les responsables invoquent les menaces de cybersécurité comme justification. Comme l’a affirmé Mohajerani, il s’agit d’une « mesure contrôlée, ciblée et technique » visant à défendre les infrastructures critiques attaquées. Mais les critiques affirment qu’il s’agit d’un mince camouflage pour la répression politique. Ils rappellent l’historique du régime en matière de coupures d’accès à Internet pour freiner la dissidence et contrôler les discours en temps de crise. Les analystes avertissent que, sous couvert de « sécurité », le gouvernement se prépare une fois de plus à museler Internet et à renforcer son régime de censure.

Et après ?

  • L’accès international sera-t-il complètement coupé ? Les observateurs surveillent les principaux nœuds Internet et le routage mondial, notamment le trafic VPN, à la recherche de signes de nouvelles restrictions.
  • Comment les citoyens s’adapteront-ils ? Face aux rumeurs croissantes d’une panne imminente, de nombreux Iraniens se démènent pour trouver des alternatives. Les services par satellite comme Starlink sont évoqués en ligne et par le bouche-à-oreille comme une solution de secours potentielle. Mais l’accès reste fortement restreint et, pour la plupart des gens, le coût élevé et les interdictions légales en font une option inaccessible.
  • Les organismes de surveillance mondiaux interviendront-ils ? Les organisations de défense des droits humains et les défenseurs des libertés numériques appellent constamment à une surveillance internationale et à une réaction rapide lorsque les gouvernements restreignent l’accès à internet.

Résumé :
Alors que les tensions montent à Téhéran, le régime iranien renoue avec sa stratégie habituelle de limitation de l’accès à internet, justifiée par les cybermenaces, mais considérée par ses détracteurs comme un prélude à la fermeture du web mondial. Pour une population déjà à fleur de peau, la frontière entre « réseau protégé » et « prison de l’information » est devenue dangereusement ténue.