jeudi, mars 28, 2024
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Un retard dans l’action du Conseil de Sécurité favorise l’Iran

Un retard dans l’action du Conseil de Sécurité favorise l’IranEditorial

CNRI – Le 21 février, l’agence de presse officielle Fars publiait les propos surprenants de Hassan Rohani, l’ancien négociateur en chef nucléaire de Téhéran. Les déclarations de Rohani faisaient la lumière sur les desseins manifestes et malveillants des mollahs pour obtenir la bombe atomique. Elles mettaient aussi à nu le marchandage honteux entre Téhéran et les Européens pour maintenir le principal groupe de l’opposition iranienne, les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) sur la liste du terrorisme.

« Durant le sommet des dirigeants de l’Etat, on a dit que la résolution de septembre de l’Agence internationale de l’énergie atomique exigeait que nous fournissions une image complète de notre programme nucléaire. Si nous l’avions fait, cela aurait abouti à la saisine du Conseil de Sécurité. Si nous ne l’avions pas fait, cela aurait signifié violer la résolution et aurait abouti à la saisine de toutes les façons. En d’autres termes, il y avait un consensus pour que dans les deux cas notre dossier soit envoyé au Conseil de Sécurité. »

Rohani a dit également comment durant les négociations avec l’UE-3, le régime avait trompé ses interlocuteurs européens en évitant de fournir des information sur les centrifugeuses P-2 plus avancées et la fin des travaux au site UCF d’Ispahan dans des circonstances calmes et amicales. Il a ajouté que les mots utilisés dans l’accord d’octobre avec l’UE pour maintenir les Moudjahidine du peuple sur la liste du terrorisme de l’UE avaient été remaniés dans le texte final de novembre pour faire apparaître que la marque du terrorisme sur l’OMPI ne faisait pas partie de l’accord sur la suspension de l’enrichissement de l’uranium.

L’agence Fars, dirigée par le bureau du guide suprême des mollahs, a publié une autre dépêche juste avant la réunion de février dans laquelle elle dévoile clairement l’intention de Téhéran de se doter d’armes nucléaires. Arguant du fait qu’Israël possède des armes atomiques, elle écrit : « En ce qui concerne la République islamique, vu la nature expansionniste et anti-islamique du régime sioniste, il n’existe pas d’autre option que de se doter des moyens qui créeront un équilibre des forces dans la région. »

La politique de complaisance de l’UE dans son ensemble a ignoré les efforts de Téhéran pour obtenir la bombe atomique et ralenti la réaction internationale à l’émergence d’une dictature religieuse dotée de l’arme atomique. Les mollahs aujourd’hui ont jeté bas les masques. Si l’on ajoute l’échec des négociations avec Moscou, il est on ne peut plus clair que tout nouveau retard dans la mise en place de sanctions contre Téhéran ne fera qu’aider les desseins malveillants des mollahs pour dominer le Moyen-Orient et le monde musulman.

La politique iranienne de l’Europe a échoué pour la simple raison que l’UE manque de capital pour modérer ou changer le régime de Téhéran. L’Europe a perdu le seul moyen d’influencer les événements en Iran lorsqu’elle a mis l’OMPI sur la liste du terrorisme, dans le cadre d’une politique honteuse. Il est temps que l’Europe redonne à la démocratie et aux droits de l’homme un rôle central dans sa manière de traiter avec Téhéran et de reconnaître l’OMPI pour ce qu’elle est, à savoir un mouvement de résistance légitime.