samedi, juillet 27, 2024
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L’Iran travaille sur l’enrichissement d’uranium : AIEA

L’Iran travaille sur l’enrichissement d’uranium : AIEA     Reuters – De Mark Heinrich et Francois Murphy –L’Iran prend de l’avance dans son programme d’enrichissement du fuel nucléaire défiant ainsi la pression internationale et donne des réponses évasives aux enquêtes de l’ONU encouragées par la crainte que Téhéran veuille secrètement développer des armes atomiques, selon un rapport paru lundi de l’organe de surveillance nucléaire des Nations Unies.

Le rapport du directeur Mohamed ElBaradei de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique a été distribué aux membres du conseil de l’AIEA avant qu’ils ne se réunissent le 6 mars pour en discuter. Le rapport sera transmis au Conseil de Sécurité de l’ONU qui a le pouvoir d’imposer des sanctions.

« Il est regrettable et inquiétant que les incertitudes liées à l’ampleur et à la nature du programme nucléaire de l’Iran n’aient pas été clarifiées après trois ans de vérification intensive de l’agence », selon le rapport que s’est procuré Reuters.

Il déclare que l’Iran a commencé à tester une cascade de 20 centrifugeuses à son usine d’enrichissement d’uranium pilote de Natanz, voulant à tout prix parvenir à purifier le combustible nucléaire.

L’Iran a également débuté des rénovations substantielles du système de maniement du gaz UF6, qui est converti par les centrifugeuses en combustible atomique enrichi. Selon le rapport, la cascade composée de 20 machines centrifuges a subi un premier test à vide le 22 février.

Ce rapport survient alors que l’Occident a réagi avec un grand scepticisme à une tentative d’accord entre l’Iran et la Russie portant sur l’enrichissement d’uranium et visant à résoudre le conflit.

Le directeur du programme nucléaire iranien a déclaré dimanche que Téhéran avait abouti à un accord « de base » avec Moscou au sujet d’une proposition d’entreprise commune pour enrichir l’uranium en Russie. Mais les dirigeants russes auraient dit peu après que l’Iran n’avait fait pour le moment aucune promesse de renonciation à l’enrichissement nucléaire dans son pays, comme la Russie et les principales puissances occidentales l’exigent.

La France et l’Allemagne ont déclaré que cet accord-cadre ne représentait aucun progrès significatif. Les États-Unis ont également exprimé leurs réserves.

Le rapport d’ElBaradei affirme que l’Iran a également produit 85 tonnes de gaz UF6 à son usine de conversion d’uranium à Isfahan depuis septembre 2005, ce qui représente une quantité suffisante pour le développement de plusieurs bombes atomiques une fois que l’Iran aura maîtrisé la technologie de l’enrichissement à grande échelle.

Il rapporte cependant que les enquêtes n’avaient découvert aucune preuve concrète que le programme nucléaire a été détourné pour la fabrication d’armes.

« LA TRANSPARENCE EST ESSENTIELLE »

Une résolution du conseil de l’AIEA datant du 4 février renvoyant l’Iran devant le Conseil de Sécurité en raison de la crainte que le pays cherche secrètement à se procurer des bombes atomiques avait exigé de Téhéran qu’il cesse d’empêcher les enquêtes de l’agence.

« Afin de clarifier ces incertitudes, une transparence totale de l’Iran est toujours essentielle », selon le rapport d’ElBaradei.

« Sans une transparence totale s’étendant au-delà des exigences légales officielles de l’accord de sauvegardes (de l’AIEA)… la possibilité pour l’agence de reconstruire l’histoire du programme iranien et de vérifier l’exactitude et le caractère complet des déclarations faites par l’Iran, particulièrement en ce qui concerne son programme d’enrichissement (de combustible nucléaire) par centrifuge, sera limitée, et les questions sur la direction passée et actuelle du programme nucléaire iranien resteront toujours en suspens », d’après le rapport.

Les personnes responsables des enquêtes de l’AIEA ont affirmé que l’Iran avait fait très peu pour tenir compte du conseil de l’AIEA sauf en fournissant légèrement plus d’informations, peu concluantes cependant, sur les liens civil-militaire présumés dans ses travaux nucléaires et sur ses équipements liés à des installations militaires que l’Iran a rasées avant que les inspecteurs ne viennent les visiter.

« Nous ne sommes pas encore au point de conclure qu’il s’agit d’un (programme nucléaire pacifique) », a affirmé un haut responsable bien informé des enquêtes de l’AIEA.

Un autre responsable dans le même cas a déclaré : « L’Iran avance toujours petit à petit et, avec la reprise des travaux d’enrichissement d’uranium, cela rend l’atmosphère beaucoup plus négative ».

Le rapport affirme que des échantillons environnementaux prélevés aux installations militaires de Parchin n’ont montré aucune trace de matière nucléaire.

L’Occident suspecte que Parchin soit une base où l’Iran travaille secrètement sur la technologie des armes nucléaires.