lundi, juillet 14, 2025
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Neuvième jour de la guerre Iran-Israël marqué par des frappes intensifiées et des revendications contradictoires

Neuvième jour de la guerre Iran-Israël marqué par des frappes intensifiées et des revendications contradictoires

Au neuvième jour de la guerre Iran-Israël, des sirènes de raid aérien et des explosions ont retenti dans tout l’Iran. Des villes comme Téhéran, Karaj, Ispahan, Qom et Zanjan ont subi une intense activité de défense aérienne dès 2 h 30 samedi matin. Selon la chaîne Telegram Chand Saniyeh, des systèmes de défense antimissile étaient actifs dans le centre et l’est de Téhéran. Noor News a confirmé une reprise de l’activité antiaérienne après une accalmie de 15 heures.

L’armée israélienne, citée par le Times of Israel, a déclaré que l’Iran avait tiré cinq missiles balistiques sans aucun impact confirmé. En revanche, le régime iranien, par l’intermédiaire de l’agence de presse Tasnim, a revendiqué de vastes attaques de drones et de missiles contre des infrastructures militaires israéliennes, notamment l’aéroport Ben Gourion et des bases aériennes comme Nevatim et Hatzerim. Le CGRI a annoncé qu’il s’agissait de la dix-huitième vague de représailles.

Israël, pour sa part, a confirmé une frappe ciblée sur un immeuble résidentiel du quartier de Salarieh à Qom, qui a entraîné la mort de Mohammad Saeed Izadi, haut commandant de la Force Al-Qods supervisant les opérations dans les territoires palestiniens. Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a déclaré qu’Izadi avait joué un rôle essentiel dans la planification et la coordination des attaques du 7 octobre et qu’il était à la tête de l’« Unité Abou Jihad », responsable des opérations extérieures. Les médias iraniens ont cependant présenté des informations contradictoires, soulignant la mort d’un adolescent de 16 ans, identifié comme Ehsan Ghasemi, sans confirmation officielle de la mort d’Izadi par le CGRI.

Le bilan physique de la guerre en Iran est désormais indéniable. Tasnim a confirmé les frappes de drones israéliens sur les installations du CGRI à Bostanabad, faisant des victimes. Bien que les chiffres officiels n’aient pas été divulgués, des images diffusées par les médias du régime montrent d’importants dégâts. D’autres chaînes liées au régime ont confirmé des frappes directes dans le district 3 de Téhéran et la confirmation visuelle de panaches de fumée s’élevant au-dessus de Lavizan.

Parallèlement, les frappes aériennes israéliennes ont atteint de nouveaux sommets en Iran. L’AP a fait état de raids aériens sur un complexe industriel à Rasht et des premières frappes confirmées sur le district militaire de Lavizan, dans le nord de Téhéran. À Khondab, dans le centre de l’Iran, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que des structures clés de l’usine d’eau lourde avaient été endommagées. Bien que le site n’ait pas été actif à ce moment-là, l’agence a reconnu l’impact structurel. Les autorités iraniennes ont rapidement dénoncé la frappe, mais ont omis de mentionner le rôle de l’AIEA dans la vérification des dégâts causés aux médias du régime.

Sur le plan intérieur, l’Iran a intensifié sa propagande et sa sécurité intérieures. La télévision d’État a glorifié les rassemblements de masse organisés par le régime, baptisés « Vendredi de la colère et de la victoire », aux cris de « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël ». Des slogans tels que « Le sang dans nos veines est un don à notre dirigeant » ont été diffusés dans tout le pays. Parallèlement, le chef du pouvoir judiciaire, Ejei, et le procureur de Téhéran, Salehi, ont insisté sur leur disponibilité permanente pour assurer ce qu’ils ont décrit comme la « sécurité psychologique et physique » de la capitale.

Tout en rejetant publiquement les négociations avec les États-Unis, le régime semble utiliser cette position comme une tactique calculée pour alléger la pression interne et externe. Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par Tasnim lors de son séjour à Istanbul, a affirmé n’avoir eu « aucun contact » avec les responsables américains et a qualifié les États-Unis de « partenaire dans l’agression israélienne ». Cependant, derrière cette rhétorique, il a confirmé que les gouvernements européens et le chef de la diplomatie de l’UE avaient entamé des discussions prévues à Genève, axées sur les questions nucléaires et régionales. Araghchi a insisté sur le fait que le programme de missiles du régime, au cœur de son escalade militaire, était hors de question, le qualifiant de « défensif » et de « non négociable », une présentation largement perçue comme une tentative de soustraire l’arsenal du régime à tout contrôle sous couvert de souveraineté.

En Iran, Reuters a rapporté que des centaines de citoyens américains ont quitté le pays par voie terrestre la semaine dernière. Nombre d’entre eux ont subi des retards et du harcèlement, et deux auraient été arrêtés. Cette situation s’inscrit dans un contexte de restrictions numériques croissantes. L’accès à Internet en Iran reste étroitement contrôlé, le régime appliquant ce que les experts qualifient d’« apartheid numérique » – utilisant les coupures de courant, le ralentissement et la surveillance pour contenir les troubles et supprimer les communications indépendantes en temps de guerre.

Au niveau régional, la ligne diplomatique de Téhéran se durcit. Des responsables, dont Araghchi, le président du Parlement Ghalibaf, Masoud Pezeshkian et le vétéran du CGRI Mohsen Rezaei, ont déclaré que l’Iran n’accepterait ni une « guerre forcée » ni une « paix imposée ». Rezaee a averti qu’accepter un cessez-le-feu sous la pression coûterait à l’Iran « dix fois plus cher » que la poursuite du conflit. Ghalibaf a rejeté les menaces occidentales et Pezeshkian a promis de « douloureuses représailles » si les attaques ne cessaient pas sans condition.

Pendant ce temps, à Vienne et à New York, le régime a déposé des plaintes contre le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, et le Conseil de sécurité de l’ONU, les accusant d’inaction. Ali Larijani, conseiller clé de Khamenei, a critiqué Grossi nommément, le menaçant de représailles après la guerre et l’accusant d’avoir divulgué des informations à l’Occident.