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Le conflit israélo-iranien entre dans son huitième jour

Le conflit israélo-iranien entre dans son huitième jour
Juin 2025 — De la fumée s’élève au loin près de la ville de Qazvin, dans le nord-ouest de l’Iran, suite à une frappe aérienne israélienne pendant le conflit en cours

La guerre israélo-iranienne s’est intensifiée et est entrée dans son huitième jour, alors que les forces israéliennes ont mené une nouvelle vague de frappes aériennes de grande envergure sur des cibles militaires et nucléaires en Iran, tandis que le régime a riposté par des tirs de missiles et de drones de plus en plus agressifs. Une panne d’internet totale en Iran dure désormais depuis plus de 24 heures, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité publique, au manque de communication et à la censure des médias.

Selon l’Associated Press, des missiles iraniens ont frappé un grand hôpital du sud d’Israël tôt jeudi matin, causant d’importants dégâts et blessant 27 personnes. Parmi les blessés figuraient des patients arabes palestiniens, selon les premières informations. D’autres missiles iraniens ont touché une tour d’habitation à Tel-Aviv et plusieurs centres urbains du centre d’Israël, faisant au moins 40 blessés, dont six dans un état critique.

Des sources ont cité des informations de l’armée israélienne selon lesquelles le régime iranien aurait jusqu’à présent lancé plus de 400 missiles balistiques et plus de 1 000 drones sur Israël, faisant 25 morts et environ 600 blessés. Les défenses israéliennes auraient intercepté environ 800 drones avant qu’ils ne pénètrent dans l’espace aérien israélien. Les bombardements en cours ont déplacé près de 4 000 civils en Israël.

Du côté iranien, l’armée israélienne a confirmé des attaques nocturnes contre plus de 20 cibles militaires à Téhéran, dont le réacteur à eau lourde d’Arak et le complexe nucléaire de Khondab. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique a admis que l’installation de Khondab avait été touchée, mais a affirmé que le site avait été évacué et ne présentait aucun risque de radiation. Israël a déclaré que les frappes visaient à désactiver les infrastructures de production de plutonium et à empêcher le site de retrouver sa capacité de production d’armes.

Selon Al Arabiya et Reuters, des avions de chasse israéliens ont également frappé des sites de développement d’armes et des installations de production de missiles, notamment la SPND (Organisation pour l’innovation et la recherche défensives), soupçonnée depuis longtemps de jouer un rôle central dans le programme d’armement nucléaire iranien.

Des cibles iraniennes ont également été touchées. Des rapports ont confirmé des frappes contre une caserne et un dépôt d’armes du CGRI à Chiraz, une base militaire à Fardis (province d’Alborz), un complexe des Bassidj à Karaj et le quartier général de la police du régime (FARAJA), où plusieurs officiers auraient été blessés. L’agence de presse Mehr a confirmé que 639 personnes ont été tuées dans les frappes israéliennes à ce jour, dont 263 civils, et plus de 1 300 blessées.

En Iran, la situation devient de plus en plus chaotique. La coupure d’internet, suivie par NetBlocks, est la plus grave depuis les manifestations de novembre 2019. La peur du public s’est intensifiée en raison de la perte d’accès à l’information et aux communications. Des explosions et des activités de défense antiaérienne ont été signalées à Ispahan, Karaj et Rasht dans la nuit. À Rasht, quatre explosions ont été entendues et largement relayées sur les réseaux sociaux avant que la panne ne s’aggrave.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a revendiqué sa 15e vague de frappes de missiles contre Israël, affirmant avoir utilisé plus de 100 drones d’attaque et de suicide, ciblant principalement les systèmes de défense aérienne de Haïfa et de Tel-Aviv. Israël, de son côté, a déclaré avoir intercepté plus de 480 drones au cours des dernières 48 heures.

Le Jerusalem Post a rapporté tôt vendredi qu’au moins 70 personnes avaient été blessées et deux tuées lors de la dernière série de frappes de missiles iraniens. Par ailleurs, Israël a déclaré que la plupart des missiles avaient manqué leur cible ou avaient été interceptés. Au moins 18 habitations ont été endommagées lors du dernier bombardement, selon les services d’urgence israéliens.

À l’international, les conséquences se poursuivent. L’Australie a fermé son ambassade à Téhéran pour des raisons de sécurité. Le Parlement européen a officiellement condamné les violations des droits humains commises par l’Iran, notamment les exécutions et les prises d’otages, et a renouvelé son appel à la désignation du CGRI comme organisation terroriste.

Selon le New York Times, la porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Leavitt, a confirmé que le président Trump déciderait « d’ici deux semaines » si les États-Unis lanceraient une action militaire. Trump a rouvert les voies diplomatiques, mais a averti que l’Iran était dangereusement proche de la capacité nucléaire. Le général Michael E. Kurilla, chef du CENTCOM américain, a déclaré au Congrès que l’Iran pourrait produire suffisamment de matières fissiles pour fabriquer une bombe nucléaire en une semaine et dix en trois semaines, sur la base des stocks actuels.

Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a réagi en remplaçant les principaux commandants du CGRI. Le général de brigade Mohammad Karami a été nommé à la tête des forces terrestres du CGRI, en remplacement de Mohammad. Pakpour, promu suite au décès du chef du CGRI, Hossein Salami.

Parallèlement, le régime a convoqué les ambassadeurs suisse et allemand à Téhéran pour protester contre les récentes déclarations du président américain Trump et du chancelier allemand Olaf Scholz. Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dans un message publié sur X, a réitéré l’affirmation du régime selon laquelle il n’avait « jamais cherché à se doter de l’arme nucléaire » et a juré que « l’agresseur paiera ».