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L’Iran n’a pas besoin d’armes nucléaires ; une politique de complaisance à l’égard de Téhéran fait déjà le travail

L'Iran n'a pas besoin d'armes nucléaires ; une politique de complaisance à l'égard de Téhéran fait déjà le travail

Jeudi 3 février, le Wall Street Journal citait des hauts fonctionnaires de l’administration Biden selon qui, même si les puissances mondiales parvenaient à conclure un accord avec
Téhéran, le régime serait toujours capable de produire une ogive nucléaire d’ici un an, ce qui rendrait pratiquement tout accord futile.

Pendant presque toute la durée du nouveau siècle, le dossier nucléaire iranien a été l’un des plus sérieux défis de politique étrangère de l’hémisphère nord et des gouvernements.
Quelle que soit leur tendance politique, les gouvernements ont eu du mal à trouver comment empêcher un nouvel État brut doté de l’arme nucléaire comme l’Iran.

L’Occident en particulier a tenté une approche assez erratique, passant du « dialogue critique » à « l’engagement positif » et au « dialogue constructif« . L’ancienne administration
américaine a également essayé la politique de « pression maximale » envers Téhéran. Mais la réponse du régime théocratique est restée statique : une stratégie de sécurité à
plusieurs niveaux, utilisant la guerre régionale par procuration, un programme de missiles balistiques en pleine expansion et le programme d’armes nucléaires. Ces trois éléments
n’ont servi qu’un seul objectif : extorquer un maximum d’argent à la communauté internationale.

Pendant des années, l’Occident a modifié son comportement vis-à-vis de Téhéran, offrant des garanties de sécurité, refusant de soutenir le soulèvement populaire en Iran,
ignorant les violations flagrantes et systématiques des Droits de l’Homme dans le pays, inscrivant sur liste noire le principal mouvement d’opposition iranien, et essayant même en
vain de le démanteler. De son côté, le régime des mollahs a souvent changé de ton, mais dans la pratique, il a refusé de bouger d’un pouce.

Depuis sa fondation jusqu’au tout début du 21e siècle, le régime des mollahs a été le sponsor le plus actif du terrorisme mondial. Mais l’Occident a continué à libérer les
terroristes capturés ou à payer les rançons, ce qui a essentiellement financé la politique de prise d’otages de Téhéran. Il a fallu le 11 septembre et deux guerres majeures pour
que les États-Unis se réveillent face à la nouvelle menace mondiale, contre laquelle la Résistance iranienne avait mis en garde dès 1993.

L’Occident s’est tellement obstiné à fermer les yeux sur les activités malveillantes du régime que les agences de renseignement occidentales n’ont pas réussi à détecter le
programme clandestin de Téhéran. Ce n’est que lorsque le CNRI a dévoilé les sites de Natanz et d’Arak en août 2002 que le monde a pris conscience d’une menace sérieuse
pour la sécurité régionale et la paix mondiale.

Par la suite, le CNRI n’a cessé d’exposer les différentes composantes du prétendu « levier » du régime contre la communauté mondiale, à savoir la force Qods affiliée aux
pasdaran et son commandant en chef, Qassem Soleimani, ses activités malveillantes dans le monde entier, ainsi que les sites secrets de missiles et d’armes nucléaires du régime.
Le scepticisme éveillé de l’Agence internationale de l’énergie atomique et les dizaines de régimes de sanctions imposés par les pays occidentaux ont été rendus possibles grâce
aux révélations du CNRI, qui ont coûté très cher à ses propres membres en Iran.

Le fait même que le CNRI ait réussi à surpasser les pasdaran, le ministère du Renseignement ainsi que des dizaines d’autres agences de renseignement en Occident et au Moyen-Orient, n’a pas convaincu les dirigeants mondiaux de changer de cap. Leur dévouement à fonder leur politique sur l’espoir plutôt que d’examiner les faits sur le terrain a pratiquement transformé la nouvelle « île de stabilité » en un facteur de déstabilisation majeur au Moyen-Orient et au-delà.

Le régime théocratique n’a jamais été légitime aux yeux du peuple iranien. Pourtant, il a réussi à survivre à des soulèvements nationaux majeurs et à d’autres crises entremêlées,
grâce aux politiques inconsidérées et malavisées des puissances occidentales. Nous ne parlons pas d’une politique de complaisance, mais plutôt d’une stratégie de faiblesse.
Le régime de Téhéran n’a pas besoin d’ogives nucléaires pour extorquer aux pays voisins ou à l’Occident des manœuvres politiques sans fin et des négociations interminables sur
son comportement. C’est ce qu’il fait depuis quatre décennies. Un arsenal nucléaire ne peut pas aider le régime des mollahs à survivre aux crises socio-économiques actuelles,
mais la stratégie de faiblesse du monde ne fait que maintenir une tyrannie malade sous perfusion.

Si la communauté internationale veut se libérer de la stratégie d’extorsion et de chantage de Téhéran, elle n’a pas besoin de la bénédiction du guide suprême du régime iranien. Il
lui suffit de reconnaître ce qu’elle a appris au cours des 43 dernières années et de prendre des décisions de bon sens, c’est-à-dire de reconnaître qu’aucune concession
économique et politique n’entraînera un changement de comportement du régime. Un léopard ne change jamais de place.

Alors que le peuple iranien et sa Résistance prennent en main le destin de leur nation, l’Occident ferait mieux de reconnaître cette réalité et de s’adapter au changement inévitable.