lundi, juin 23, 2025
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Le régime iranien s’efforce de contenir les retombées diplomatiques d’un vol de stylo en or à Oman par un négociateur nucléaire

Le régime iranien s'efforce de contenir les retombées diplomatiques d'un vol de stylo en or à Oman par un négociateur nucléaire
Kazem Gharibabadi, haut négociateur iranien et ancien responsable judiciaire (à gauche), et le stylo-plume plaqué or d’une valeur de plus de 14 000 dollars (à droite).

Le régime clérical iranien s’efforce de contenir un embarras diplomatique après que Kazem Gharibabadi, haut responsable et membre de l’équipe de négociation sur le nucléaire iranien, a volé un stylo plaqué or lors des récentes négociations nucléaires à Mascate. L’incident, initialement rapporté par le Times of Oman, semble avoir disparu des archives publiques, probablement en raison de pressions diplomatiques exercées en coulisses. Cependant, la presse semi-officielle du régime a déjà confirmé les détails, rendant absurdes les démentis ultérieurs de Téhéran.

Selon Hafte Sobh, un journal iranien proche du régime, « à la fin des négociations d’hier, M. Kazem Gharibabadi a glissé par erreur dans sa poche le stylo-plume en or, déposé sur la table des négociations par le pays hôte conformément au protocole habituel.» Le journal a affirmé que l’objet était estimé à plus de 14 000 dollars en raison de sa fabrication en or et a attribué cet acte à un « geste habituel » de Gharibabadi, qui glissait des stylos dans sa poche. Malgré cette image embarrassante, l’ambassadeur d’Iran à Oman, Mousa Farhang, a présenté des excuses officielles aux autorités omanaises et leur a assuré que « le stylo en question lui serait restitué par l’intermédiaire de notre ambassade à Mascate. »

Alors que Hafte Sobh cherchait à minimiser l’incident en le qualifiant d’« erreur anodine », les médias d’État ont lancé une campagne acharnée pour nier toute l’affaire. Les agences de presse Mizan et Nour News, toutes deux affiliées à l’appareil judiciaire et sécuritaire iranien, ont imputé l’affaire à l’Organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK), la qualifiant d’« opération psychologique » menée par des « médias ennemis ». Mizan a cité une source du ministère des Affaires étrangères qui a qualifié l’histoire de « fabrication… destinée à discréditer les diplomates iraniens et à manipuler l’opinion publique ». De même, Nour News a affirmé qu’« aucun reportage de ce type n’existe dans les médias omanais » et a qualifié l’allégation de « scénario de fake news orchestré par des groupes d’opposition hostiles ».

Ce récit s’effondre cependant sous son propre poids. Les excuses de l’ambassadeur iranien et la confirmation publiée par Hafte Sobh contredisent les démentis officiels du régime. La tentative de la dictature cléricale de rendre ses détracteurs responsables d’un scandale qu’elle a elle-même provoqué révèle à la fois la fragilité de son appareil de relations publiques et la vacuité de sa prétendue « diplomatie active ».

Gharibabadi, ancien chef adjoint du pouvoir judiciaire iranien et représentant auprès des organisations internationales à Vienne, est une personnalité controversée connue pour avoir défendu la répression du régime et contribué à la libération d’agents du régime condamnés en Europe, dont Assadollah Assadi et Hamid Noury. L’ironie de voir un tel indivité prise en flagrant délit de vol d’un article de luxe au beau milieu de négociations nucléaires sensibles ne fait que renforcer le scepticisme de la communauté internationale quant à l’intégrité de l’équipe de négociation du régime.

Alors que le régime clérical s’efforce de réécrire la réalité, même un stylo égaré devient le symbole du dysfonctionnement général de Téhéran – un régime si embourbé dans la malhonnêteté qu’il ne peut limiter les dégâts sans contredire sa propre presse.