Par RFI
Deux petits tours et puis s’en vont. Les membres de la délégation de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) sont repartis d’Iran cette nuit sans rien avoir obtenu. La frustration est grande ce mercredi 22 février du côté du gendarme du nucléaire, qui a annoncé dans un rapport très médiatisé en novembre dernier que l’Iran cachait au monde un volet militaire de son programme nucléaire. Alors que l’on s’attendait à un geste de Téhéran, il semble que le régime ait choisi la voie de la confrontation diplomatique la plus frontale, au grand dam de son allié russe.
L’AIEA a attendu que les cinq membres de sa délégation quittent l’espace aérien iranien pour publier dans la nuit de mardi à mercredi un communiqué cinglant regrettant l’échec du voyage. Car à la surprise générale, l’Agence rentre bredouille de cette seconde mission en moins d’un mois, alors qu’elle avait obtenu l’assurance de pouvoir pénétrer dans des sites sensibles, notamment celui de Parchin à côté de Téhéran, là où les Iraniens ont testé des explosions.
Cette mission cruciale se termine dans un climat délétère entre les Occidentaux et l’Iran. Dans quinze jours s’ouvre à Vienne le prochain Conseil des gouverneurs, un rendez-vous diplomatique avant lequel l’Agence voulait que les Iraniens répondent à toute une série de questions concrètes : pourquoi procédez-vous à des explosions, pourquoi dessinez-vous des maquettes d’ogives, alors que depuis dix ans vous affirmez que votre programme nucléaire est pacifique ?
Or, l’Iran refuse de répondre aux questions qui fâchent et mène l’AIEA « en bateau ». On sait que même les Russes avaient exigé un geste de Téhéran. La fermeté iranienne étonne jusque dans les rangs des diplomates occidentaux. Ces derniers craignent que le 5 mars prochain, au début du Conseil, l’AIEA dénonce pour la première fois le fait qu’un pays tente illégalement de se doter de la bombe atomique. Et qu’elle admette se trouver dans l’impuissance la plus totale de l’en empêcher.