lundi, juillet 14, 2025
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Les manifestations en Iran révèlent l’illégitimité et la brutalité du régime

Les manifestations en Iran révèlent l'illégitimité et la brutalité du régime
Une vague de protestations a déferlé sur l’Iran ces derniers jours, révélant le profond fossé qui sépare le régime au pouvoir de la population. Des confrontations directes avec les responsables du régime aux manifestations généralisées contre la ruine économique et les violations systématiques des droits humains, les Iraniens expriment de plus en plus ouvertement leur rejet de l’establishment clérical. La réponse constante du régime – force brutale et répression – souligne encore davantage sa légitimité déclinante et sa peur profonde de la contestation populaire.

Le rejet politique résonne à Ilam
Le 11 juin 2025, lors d’une visite du président du régime, Massoud Pezeshkian, dans la province d’Ilam, la jeunesse a accueilli sa présence avec une hostilité ouverte. De jeunes manifestants d’Ilam sont descendus dans la rue, brandissant des pancartes manuscrites pour faire passer leur message.

Leurs slogans étaient sans équivoque : « Pezeshkian, éloigne-toi d’Ilam » et « Ilam est un lieu pour les braves, pas pour les mercenaires du régime des mollahs ». Les slogans se sont transformés en condamnations directes de la plus haute autorité du régime, avec des appels à « Mort à Khamenei ! Vive l’OMPI ! » et « Président des mollahs, partisan de tous les crimes, éloigne-toi d’Ilam !» Des graffitis reprenant ces sentiments, tels que « Pezeshkian, éloigne-toi, Ilam n’est pas ta place », sont apparus sur les murs de la ville, témoignant d’un profond ressentiment populaire.

Désespoir économique et dégradation environnementale alimentent les soulèvements
Les politiques économiques désastreuses du régime et son mépris flagrant pour les moyens de subsistance des citoyens et l’environnement sont devenus des points de mire majeurs des protestations. Le 10 juin 2025, à Chiraz, dans le sud de l’Iran, des agriculteurs de la région de Kamfiruz Nord se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur de la province de Fars. Ils ont protesté contre la mauvaise gestion de la distribution équitable de l’eau agricole, exigeant le respect de leurs droits légaux sur l’eau, qui, selon eux, ont été mis en péril par des années de mauvaise gouvernance, aggravant la crise de l’eau déjà grave dans ce cœur agricole.

Le même jour, dans le village de Dehkahan, près de Kahnuj, dans la province de Kerman, au sud-est de l’Iran, un rassemblement pacifique d’habitants protestant contre l’impact environnemental dévastateur d’une mine de chrome locale a été réprimé par une violence sauvage. Des unités de la Garde spéciale ont attaqué les villageois non armés à coups de matraque et de gaz lacrymogène.

La mine, qui bénéficierait à des individus affiliés au régime, est depuis longtemps une source de ruine pour la communauté locale. Le député local, Mansour Shokrollahi, n’a émis qu’un avertissement verbal futile et s’est rangé du côté des exploitants miniers, révélant ainsi la complicité du régime dans les souffrances de la population.

Plus au nord, à Masal, le 10 juin 2025, les moyens de subsistance de plus de 200 familles ont été brutalement anéantis lorsque les autorités ont démoli leurs kiosques dans la zone de Bam Sabz. Cette destruction s’est produite malgré l’accord préalable d’un groupe de travail, comprenant notamment le chef de l’Inspection générale provinciale, visant à délivrer des codes et des licences à ces entreprises. Cette destruction soudaine, menée sans avertissement par les forces de sécurité répressives de l’État, a suscité un choc et des protestations généralisées, beaucoup déclarant : « Au lieu de s’organiser, ils ont effacé le problème.»

Répression systématique et droits humains bafoués
Le recours du régime à une répression brutale s’étend aux minorités ethniques et aux opposants politiques. Dans le port de Korgan, près de Minab, les forces du régime ont mené des raids le 10 juin 2025, et auparavant le 29 mai 2025. Déployant des dizaines de véhicules militaires, de grues et de bulldozers, elles ont démoli des murs d’habitation, détruit des maisons en construction et incendié les biens des citoyens baloutches sous prétexte de « lutter contre la contrebande de carburant ». Ces actions agressives, qui ont créé un climat de « terreur et de peur », ont rencontré la résistance des habitants.

La cruauté du régime a été encore plus flagrante à Andimeshk, où, le 10 juin 2025, des citoyens ont participé aux funérailles de Saman Mirdoraghi. Selon les rapports de la Résistance iranienne, Mirdoraghi a été torturé à mort par des agents des services de renseignement le 8 juin 2025.

Parallèlement, la campagne « Mardis contre les exécutions » a marqué sa 72e semaine le 10 juin 2025, avec des rassemblements de protestation dans de nombreuses villes. À Téhéran, les parents des prisonniers politiques Shahrokh Daneshvar Kar et Vahid Bani Amerian, affiliés à l’OMPI, ont brandi des photos de leurs fils, exigeant l’abolition de toutes les peines d’exécution injustes.

Ce mouvement, qui a coïncidé avec des grèves de prisonniers dans 47 prisons, a vu des jeunes rebelles descendre dans la rue à Téhéran, Shahrud, Shahriar, Shiraz, Fasa, Kazerun, Gorgan, Kerman, Sowme’eh Sara, Karaj, Hamedan, Lahijan, Yasuj et Kermanshah. Ils ont affiché des images de prisonniers et des slogans tels que « Les prisonniers politiques doivent être libérés », « Ceci est le dernier message, si vous les exécutez, il y aura un soulèvement ».

« Notre réponse à l’exécution est le feu rouge du soulèvement » et « Prisonnier résistant, l’OMPI est ton soutien, le flambeau de ta lutte. »

Un régime en rupture avec son peuple
Ces événements dressent le tableau saisissant d’un régime de plus en plus isolé et dépendant de la violence pour maintenir son emprise sur le pouvoir. La diversité des manifestations – défiance politique, revendications économiques, préoccupations environnementales et revendications en matière de droits humains – illustre une désillusion nationale. Le peuple iranien fait preuve d’une détermination inébranlable.

La répression uniforme du régime, au lieu de répondre aux revendications légitimes, ne fait qu’alimenter la résistance et révéler son illégitimité fondamentale sur la scène nationale et internationale. Les appels au changement se font de plus en plus forts, témoignant d’une population déterminée à reconquérir ses droits et son avenir face à un système oppressif.