
L’Iran a connu une nouvelle vague de manifestations aujourd’hui, 22 avril 2025, de Téhéran aux provinces. Des citoyens de divers secteurs sociaux ont exprimé leur indignation face aux difficultés économiques, à l’injustice et à la répression.
À Téhéran, des familles de prisonniers politiques ont condamné le recours persistant à la peine de mort par le régime lors d’une manifestation devant la prison d’Evine. À l’occasion de la 65e semaine consécutive de la campagne « Non aux exécutions », les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles était inscrit « Non aux exécutions » et appelaient à l’annulation des condamnations à mort prononcées contre cinq partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). Les prisonniers – Akbar Daneshvarkar, Mohammad Taghavi, Babak Alipour, Pouya Ghanbari et Vahid Bani-Amrian – se seraient vu refuser l’accès à leurs téléphones et subiraient des pressions pour accepter leur transfert vers la tristement célèbre prison de Qezel Hesar.
🚨 On Apr 22, families of Iran's death row political prisoners held their 10th protest since 2024 outside Evin Prison—amid the 65th week of the No To Execution Tuesdays campaign. They denounced death sentences & brutal new restrictions on five @Mojahedineng supporters set to be… pic.twitter.com/QWw9C9erSn
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 22 avril 2025
Cette manifestation s’inscrit dans un contexte d’inquiétude croissante parmi les défenseurs internationaux des droits humains, notamment la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’Iran, face à l’utilisation croissante des exécutions comme moyen de répression par le régime. Selon des groupes de défense des droits humains, une soixantaine de prisonniers politiques iraniens risquent actuellement la peine de mort.
Pendant ce temps, à Kermanshah, dans l’ouest du pays, des retraités du secteur public se sont mobilisés contre la pauvreté et la corruption de l’État. Scandant des slogans tels que « Nous sommes jusqu’au bout contre les exécutions » et « Union contre la pauvreté et la corruption », ils ont attiré l’attention non seulement sur l’effondrement de leurs moyens de subsistance, mais aussi sur le climat général de répression.
À Qazvin, dans le nord de l’Iran, les candidats au Plan national de logement, longtemps retardé, ont manifesté devant le Bureau du logement et du développement urbain, exigeant le respect des promesses de l’État. À Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, les employés d’organisations sociales ont manifesté contre les bas salaires et les charges de travail ingérables.
Au sud-est du pays, dans le village pauvre de Khash, à Naseri, les habitants se sont rassemblés devant la régie locale des eaux pour protester contre douze années de défaillance des infrastructures. Par ailleurs, à Harsin, les autorités municipales ont démoli des étals de vendeurs ambulants, suscitant l’indignation face au harcèlement des plus démunis par l’État.
April 22—Qazvin, northern Iran
Protest rally by National Housing Plan applicants outside the Housing and Urban Development Office, demanding action on delays and unmet promises for affordable housing.#IranProtestspic.twitter.com/zQyG9WOuIK— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 22 avril 2025
La colère de la population concernant les services de base a débordé jusqu’au sein même du parlement du régime. Le député Ebrahim Rezaei a mis en garde contre les réactions négatives de l’opinion publique face aux coupures répétées d’électricité et d’eau, s’interrogeant sur la façon dont une région qui fournit le gaz et l’énergie nucléaire à l’Iran pourrait être privée d’électricité. « Que Dieu nous vienne en aide pendant la chaleur estivale », a-t-il déclaré, accusant le gouvernement de népotisme et de mauvaise gestion.
Les manifestations généralisées d’aujourd’hui mettent une fois de plus en évidence l’instabilité du climat interne en Iran. Alors que des citoyens de tous horizons descendent dans la rue, le régime semble de plus en plus incapable de contenir le mécontentement social qui gronde à travers le pays.