
Chaharshanbe Suri, traditionnellement le prélude aux célébrations de Norouz, a donné lieu à de manifestations anti-régime dans les grandes villes iraniennes le 18 mars 2025. À Téhéran, Karaj, Machhad, Ispahan, Ahvaz, Tabriz et dans d’autres centres urbains, des manifestants ont défié les forces de sécurité, incendiant des portraits du guide suprême du régime, Ali Khamenei, et scandant des slogans appelant à la chute de la dictature cléricale.
Cet événement, qui a longtemps été un foyer d’opposition politique, a vu les affrontements s’intensifier entre les manifestants et les forces de sécurité de l’État. Malgré une forte présence policière et les avertissements préventifs des autorités, les Iraniens ont utilisé la Fête nationale du feu comme un théâtre de défiance politique. Des informations provenant de tout le pays ont confirmé des manifestations dans des villes comme Rasht, Qom, Sanandaj, Dezful et Bandar Abbas, où les manifestants scandaient « à bas Khamenei » et « Mort à l’oppresseur, qu’il soit le Shah ou le Guide suprême ». À Machhad, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur des portraits de Khamenei, symbolisant leur rejet du pouvoir en place.
People in Iran mark the Fire Festival (Charshanbe Suri) by burning photos of regime founders and leaders, including Khomeini and Khamenei in multiple cities including Tehran, Rasht, Qom, Golpaygan, and Shiraz.#چهارشنبه_سوری #IranProtestspic.twitter.com/u71NtwaXH0
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 18 mars 2025
Sur la place Haft-e Tir de Téhéran, des jeunes ont incendié des banderoles officielles, tandis que d’autres ont affronté la police anti-émeute dans plusieurs quartiers. À Karaj, des manifestants ont ciblé des véhicules de sécurité avec des pétards et des explosifs artisanaux, déclenchant une répression policière sévère. Le commandant de la police de Téhéran avait auparavant averti que toute personne lançant des feux d’artifice sur des policiers serait arrêtée, une déclaration qui soulignait la crainte croissante du régime face à des soulèvements populaires.
Les manifestations ne se sont pas limitées aux centres urbains. Des rapports indiquent que dans des zones rurales et provinciales comme Lordegan, Larestan et Golpayegan, des habitants ont également participé à des manifestations anti-régime. Des vidéos diffusées en ligne montrent des personnes allumant des feux de joie au mépris des restrictions gouvernementales et scandant des slogans hostiles au régime.
Les militants ont surnommé la Fête du Feu de cette année « Le Soulèvement national des flammes », la marquant comme un moment important de la résistance contre le régime clérical. Un communiqué des groupes d’opposition a déclaré : « La seule réponse à la tyrannie du Guide suprême est le feu – un feu qui purifiera la nation de l’oppression.»
March 18—Bandar Anzali, northern Iran
Iranians mark the Fire Festival (Charshanbe Suri) by chanting slogans against the regime:
"Down with Khamenei, damned be Khomeini"#IranProtests #چهارشنبه_سوری pic.twitter.com/0Pl8uN4T1b— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 18 mars 2025
Les manifestations de la Fête du Feu ont eu lieu au lendemain de la dernière vague de manifestations « Non aux mardis des exécutions », au cours de laquelle les familles de prisonniers politiques condamnés à mort se sont rassemblées à Sanandaj pour exiger l’arrêt des exécutions prévues. Les familles de six militants emprisonnés, dont Vahid Bani Amrian et Pouya Ghobadi, ont organisé un sit-in, appelant les organisations internationales à intervenir. Amnesty International avait déjà condamné la justice iranienne pour avoir condamné ces personnes à mort pour des motifs politiques.
Parallèlement, les forces de sécurité iraniennes ont renforcé leur présence dans les villes clés à l’approche du festival, tentant d’empêcher de grands rassemblements. Cependant, l’ampleur des manifestations a démontré la résistance de la population malgré la répression violente de l’État.
Alors que les autorités tentaient de minimiser l’ampleur des troubles, les forces de sécurité ont été déployées et ont déployé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc à plusieurs endroits, sans toutefois parvenir à disperser les manifestants déterminés. La stratégie répressive du gouvernement n’a fait qu’attiser le ressentiment. Comme l’a déclaré un manifestant anonyme à Ispahan à un groupe militant local : « Nous n’avons plus peur. Ce régime ne connaît que la force, et nous résisterons jusqu’au bout.»
Le soulèvement du Festival du Feu a démontré que l’emprise du régime sur le pouvoir continue de s’affaiblir face au mécontentement populaire persistant. Face à l’inflation galopante, à l’économie en chute libre et à la dégradation des conditions de vie, de nombreux Iraniens ne voient aucun espoir dans les réformes et réclament au contraire le renversement total de la dictature cléricale.
March 18—Ardebil, northwest Iran
Iranians celebrate the Fire Festival (Charshanbe Suri) despite security measures by the regime and chant "Down with Khamenei" #IranProtestspic.twitter.com/eaY6Zw0l6l— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 18 mars 2025
La participation massive aux manifestations de la Fête du Feu est un signal clair que l’Iran est au bord d’une nouvelle rébellion nationale massive. La répression brutale du régime et ses tentatives infructueuses de répression n’ont fait qu’intensifier la colère populaire, ouvrant la voie à une vague de résistance irrépressible. À l’aube du Nouvel An persan, 2025 pourrait bien rester dans les mémoires comme l’année qui a scellé le sort de l’élite dirigeante iranienne.