En 2025, l’économie iranienne est confrontée à de profondes crises structurelles, résultat de décennies de mauvaise gestion, de sanctions internationales, de corruption systémique et de déséquilibres généralisés dans divers secteurs économiques. La dévaluation rapide de la monnaie nationale, la baisse du pouvoir d’achat, la stagnation industrielle, la fuite des capitaux et la baisse du PIB sont autant d’éléments annonciateurs d’une crise susceptible d’entraîner des troubles sociaux et des manifestations généralisées.
L’effondrement de la monnaie nationale et la chute libre du marché
Le taux de change du dollar américain sur le marché libre iranien, qui était d’environ 60 000 tomans au début du gouvernement de Massoud Pezeshkian, a désormais dépassé les 100 000 tomans. L’agence de presse officielle Jahan Sanat rapporte : « Le taux de change du rial par rapport au dollar a atteint son plus bas niveau au cours de l’année civile persane 1403 (mars 2024-mars 2025). La forte dévaluation du rial a semé la colère et la confusion.» Cette chute brutale de la monnaie nationale a non seulement alimenté l’inflation, mais a également plongé les marchés financiers dans la crise.
Le marché boursier a également fortement souffert, l’indice principal ayant chuté de 34 000 points, provoquant un exode massif de capitaux privés. Au lieu d’être investies dans la production, les liquidités sont canalisées vers la monnaie, l’or et même les investissements offshore, exacerbant encore l’instabilité économique.
Déclin industriel et fermetures d’usines généralisées
Une enquête menée par Donyaye Eghtesad 62, économistes, met en garde : « La mauvaise gestion économique, conjuguée à des politiques restrictives, a conduit l’Iran sur la voie de la désindustrialisation. » Le rapport souligne que « des facteurs tels que l’instabilité des politiques économiques, l’interventionnisme gouvernemental sur les marchés et l’incapacité à créer un environnement commercial compétitif ont gravement affaibli le tissu industriel du pays ». Les experts prédisent que si ces problèmes structurels fondamentaux ne sont pas résolus, l’Iran sera confronté à des fermetures d’usines massives et à une montée du chômage.
L’économiste Masoud Nili, membre du gouvernement, prévient également que « les profonds déséquilibres structurels de l’économie iranienne s’étendent au-delà des secteurs budgétaire et bancaire, aux crises énergétique, environnementale et des fonds de pension ». Cela souligne que la crise économique iranienne ne se limite pas à l’inflation et à la récession, mais touche tous les aspects du cadre économique du pays.
3) Farshad Mo’meni, state-affiliated economist: "#Iran is a country facing numerous crises, and these crises in the economic realm have exceeded conventional bounds. If other crises in its cultural, social, political, and international spheres are not greater than its #economic… pic.twitter.com/brxxS6SEkW
— NCRI-FAC (@iran_policy) 29 mars 2024
Selon le Centre de recherche du Parlement iranien, l’inflation en 2025 devrait rester supérieure à 35 % dans le scénario le plus optimiste, tandis que des prévisions plus pessimistes annoncent qu’elle pourrait dépasser 50 %, aggravant une situation économique déjà désastreuse. Des rapports indiquent que les pressions inflationnistes persistantes érodent rapidement le pouvoir d’achat des ménages, entraînant une baisse de la demande et menaçant les industries nationales au bord de l’effondrement. La baisse du pouvoir d’achat des ménages a entraîné une stagnation des marchés de consommation, poussant les industries nationales au bord de l’effondrement. Asr-e-Iran rapporte : « L’érosion continue du pouvoir d’achat de la classe moyenne, due à une inflation constamment élevée, a aggravé la pauvreté et maintenu les inégalités de revenus à des niveaux alarmants.»
Malaise croissante et menace de manifestations de masse
Avec la montée des pressions économiques, le mécontentement social atteint également son paroxysme. L’échec des politiques gouvernementales et la répression persistante n’ont fait qu’exacerber les tensions. Khabar Online, citant Masoud Nili, déclare : « Le problème le plus important, à mon avis, est le creusement des fractures sociales – entre générations, classes sociales et genres – qui reflètent toutes un grave manque de confiance de la population.»
Outre les difficultés économiques, la défiance de la population envers le gouvernement s’est accrue. Jahan Sanat, un journal affilié à la faction dite réformiste – qui se présente souvent comme une force d’opposition tout en restant au sein du système – a accusé les factions rivales, écrivant le 18 mars : « En 1403, les partisans de la ligne dure ont encore restreint la normalisation des relations entre la population et les institutions de l’État. Cela a entraîné une érosion significative de la confiance envers le gouvernement.» Cette méfiance croissante, conjuguée à la dégradation des conditions de vie, pourrait ouvrir la voie à des manifestations antigouvernementales généralisées.
L’Iran se dirige-t-il vers l’effondrement économique ?
L’Iran aborde l’année 2025 avec une économie paralysée, une faible croissance, une inflation galopante, un secteur industriel en déclin et un mécontentement social croissant. Des politiques intérieures malavisées et des pressions extérieures ont précipité le pays dans une crise profonde.
Alors que les plans de développement du gouvernement visaient un taux de croissance économique de 8 %, la réalité montre que l’Iran peine même à maintenir sa situation fragile actuelle. La chute libre de la monnaie nationale, les fermetures massives d’usines, la hausse du chômage, la diminution des investissements et l’inflation incontrôlée sont des indicateurs clairs d’une économie en crise.
Les priorités mal placées du régime iranien, son refus d’engager de véritables changements économiques et la corruption généralisée conduisent le pays vers une catastrophe inévitable. L’effondrement économique et l’aggravation des troubles sociaux ne sont plus des menaces lointaines, mais des réalités imminentes. Face à la dégradation des conditions de vie et à l’érosion de la confiance dans l’État, une nouvelle vague de soulèvements de grande ampleur semble inévitable.