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Iran : Ajouter des centrifugeuses au feu

Par Claude Salhani rédacteur à UPI*

United Press International, 4 septembre – De nouvelles informations venant d’Iran disent que la république islamique fait tourner plus de 3000 centrifugeuses, une annonce qui va certainement augmenter les craintes à Washington et en Europe occidentale sur la nature militaire du programme nucléaire de l’Iran et non civil, comme le soulignent les dirigeants de l’Iran.

L’annonce a été faite par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dimanche.

Cette annonce augmentera aussi sans doute les probabilités d’une attaque américaine sur les usines et les installations nucléaires de l’Iran. Les principales installations nucléaires de l’Iran, selon Alireza Jafarzadeh, un exilé en contact étroit avec l’opposition iranienne, sont à Natanz et à Arak.

Selon un rapport publié dans le London Sunday Times, le Pentagone ont élaboré des plans pour conduire “des attaques aériennes massives contre 1200 cibles en Iran, conçues pour annihiler la capacité militaire des Iraniens en trois jours.” Le Times cite Alexis Debat, directeur pour le  terrorisme et la sécurité nationale au Nixon Center, un groupe de réflexion conservateur. Debat a déclaré à une conférence à Washington la semaine dernière que des planificateurs militaires américains parlaient “de faire disparaître toute l’armée iranienne.”

Avec la quantité de centrifugeuses en opération, l’Iran pourrait maintenant produire assez d’uranium enrichi pour construire une arme atomique dans les 12 prochains mois. S’il continue à faire fonctionner les 3000 centrifugeuses et à ajouter d’autres d’unités chaque semaine, les experts disent que l’Iran pourrait avoir une bombe dans un an.

“L’Iran a actuellement assez de pièces prêtes pour assembler au moins 5000 centrifugeuses dans une première étape", a dit Jafarzadeh.

Donc on peut imaginer que le régime a déjà environ 3000 centrifugeuses installées.

“C’est une erreur majeure de permettre au régime iranien de gagner du temps pour achever son programme d’armes nucléaire, quand il a violé les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et affiche un antécédent de 20 années de mensonge et de tromperie,” a dit Jafarzadeh.

“Ahmadinejad n’a aucune intention d’abandonner le programme d’armes nucléaires. Croire que de nouvelles négociations avec l’Iran mèneraient au gel du programme d’enrichissement d’uranium de l’Iran est, au mieux, naïf”, a dit Jafarzadeh à ce journaliste.

“La seule façon de contenir la menace nucléaire de l’Iran c’est la mise en place par la communauté internationale de sanctions beaucoup plus dures en serrant les vis politiques contre l’Iran”, a dit Jafarzadeh.

Cette annonce jouera sans doute en faveur de ceux qui à Washington sont partisans d’une attaque militaire contre l’Iran. Et il aidera à faire pencher les politiciens les plus modérés à Washington qui sont  restés jusqu’ici opposés à une intervention militaire, préférant des négociations combinées à des sanctions et une pression politique, une tactique connue comme celle de la carotte et du bâton.

Ces dernières nouvelles venant d’Iran seront sans doute bien utilisées par les partisans d’une épreuve de force avec l’Iran, advienne que pourra, avant que l’Iran ne devienne une véritable puissance nucléaire.

La grande crainte c’est que des groupes terroristes puissent entrer en possession d’un dispositif nucléaire fourni par l’Iran, disent beaucoup de responsables à Washington, Londres et Paris.

S’adressant devant près de 200 de ses ambassadeurs à Paris pour ce qui est devenu une réunion annuelle au Palais de l’Elysée, le président français Nicolas Sarkozy n’a pas caché ses craintes qu’une telle éventualité devienne une réalité. Les menaces auxquelles nous faisons face aujourd’hui, a dit Sarkozy, “ne connaissent aucune frontière.”

“Tous les pays y compris ceux du monde musulman sont maintenant sous la menace d’une attaque criminelle semblable aux attaques de New York, Bali, Madrid, Bombay, Istanbul, Londres et Casablanca.

“Pensez à ce qui arriverait demain si des terroristes devaient utiliser des produits nucléaires, biologiques ou chimiques”, a dit le président français.

En effet, une pensée sinistre.

Au milieu de la semaine, l’administration aura sans doute fait une bonne utilisation des dernières informations venant d’Iran, ne voulant pas laisser passer l’occasion de révéler au public américain les dangers d’un Iran nucléaire.

Et c’est au milieu de la montée des menaces d’une attaque tactique américaine contre les installations nucléaires de la république islamique, que les scientifiques iraniens continuent d’ajouter des centrifugeuses chaque semaine. Ainsi, l’Iran augmente sa capacité de devenir la deuxième nation musulmane nucléaire, après le Pakistan.

Des rapports précédents de l’Agence internationale de l’énergie atomique avaient placé le nombre de centrifugeuse de l’Iran bien au-dessous de 3000.

Ce nouveau chiffre de 3000 centrifugeuses opérationnelles établit un nouveau – et potentiellement dangereux –  point de repère, une ligne rouge qui a été dépassé par l’Iran, disent beaucoup d’observateurs.

Mais, dit Jafarzadeh, “l’Agence internationale de l’énergie atomique a atteint un accord commun avec l’Iran qui est fortement favorable à Téhéran. L’accord permet à Téhéran de faire traîner la question jusqu’en 2008. L’accord ne fait aucune mention d’un certain nombre de sites nucléaires révélés par le Conseil national de la Résistance iranienne, y compris Lavizan-2, Lachkar Abad et la plus grande partie de Parchine, qui n’ont pas été inspectés par l’AIEA.”

*Claude Salhani est aussi rédacteur du Middle East Times