The Los Angeles Times, Vienne De Alissa J. Rubin et Maggie Farley (Extraits) En dépit de la campagne visant à stopper son programme nucléaire, lIran avance plus rapidement que prévu et est à seulement quelques jours des premières étapes menant à lenrichissement de luranium, selon des diplomates informés sur le programme.
Si les ingénieurs ne rencontrent aucun problème technique majeur, lIran pourrait fabriquer suffisamment duranium hautement enrichi pour produire une bombe dici trois ans, beaucoup plus tôt que les premières estimations de cinq ou dix années, ont expliqué les diplomates. ( )
Si les ingénieurs ne rencontrent aucun problème technique majeur, lIran pourrait fabriquer suffisamment duranium hautement enrichi pour produire une bombe dici trois ans, beaucoup plus tôt que les premières estimations de cinq ou dix années, ont expliqué les diplomates. ( )
Des diplomates représentant les pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont fourni de nouvelles informations sur le programme iranien. Ils ont été informés par le personnel responsable de lAgence Internationale de lEnergie Atomique qui continue de surveiller lIran. Les diplomates se sont exprimés sous couvert de lanonymat car le briefing était privé. ( )
« Les messages que nous recevons des Etats-Unis sont contradictoires ; il semble maintenant quils veuillent faire accélérer les choses », a déclaré un haut diplomate à Vienne. « Les Russes considèrent cela comme une pente glissante. »
Ces hauts responsables ont déclaré que lIran était sur le point dalimenter des centrifugeuses avec du gaz duranium, première étape vers lenrichissement. Cette mesure correspond au niveau dexpertise de lIran et de ses déclarations précédentes, ont affirmé les experts.
Selon un haut responsable non occidental qui suit attentivement la progression de lIran, des ingénieurs dans une usine pilote à Natanz vont probablement démarrer des tests cruciaux dans les tout prochains jours afin dassurer que les centrifugeuses et les tuyaux les reliant entre elles sont correctement scellés sous vide. Ils vont certainement commencer à alimenter une série de 164 centrifugeuses connectées avec du gaz hexafluoride duranium dici deux semaines, a déclaré le haut responsable.
Les diplomates et experts disent que lIran a renoncé à la période de tests habituelle sur les centrifugeuses individuelles et une petite série de centrifugeuses reliées, tentant apparemment à la place den rassembler autant que possible dans un délai aussi court que possible.
Ils ont déclaré que lIran allait aussi probablement assembler plus de centrifugeuses à la mi-avril afin dajouter des cascades supplémentaires de centrifugeuses reliées. Lusine pilote peut contenir jusquà six cascades de 164 centrifugeuses chacune. Ces travaux pourraient prendre des mois, selon les diplomates.
Les Etats-Unis et ses alliés britanniques, français et allemands pensent que lIran a lintention de fabriquer des armes nucléaires et doit être stoppé avant de savoir comment enrichir de luranium. Ils considèrent la capacité de faire fonctionner une série de centrifugeuses comme une étape décisive.
« Si vous pouvez fabriquer une centrifugeuse, vous pouvez en fabriquer 164 », a affirmé Emyr Jones Parry, ambassadeur britannique à lONU. « Si vous pouvez en fabriquer 164, vous pouvez probablement en fabriquer plus. Ce qui veut dire que vous avez le potentiel pour lenrichissement à grande échelle. Si vous pouvez enrichir à 7%, vous pouvez enrichir à 80%. Si vous pouvez enrichir à 80%, vous pouvez produire une bombe. »
Les responsables politiques qui surveillent le programme iranien ont deux thèses différentes : lune technique basée sur la capacité de lIran à enrichir de luranium et une politique selon laquelle lIran tente de fabriquer la bombe ou tente simplement denrichir de luranium à des fins civiles, comme le prétendent les dirigeants iraniens.
Le délai de trois ans pour la fabrication de la bombe par lIran évoqué par les diplomates correspond à lestimation de lancien inspecteur sur les armes nucléaires, David Albright.
Dans un rapport qui sera publié lundi par lInstitut pour la science et la sécurité internationale, fondé par Albright, lui et un de ses collègues fournissent une description détaillée de la façon, dans le meilleur des scénarios, dont lIran parviendrait à produire suffisamment duranium hautement enrichi pour un engin nucléaire en trois ans. Albright attire cependant lattention sur le fait que lIran fait face à un grand nombre dobstacles techniques difficilement surmontables. ( )
Le conflit entre les membres permanents du Conseil de Sécurité suggère quil pourrait se passer beaucoup de temps avant daboutir à un consensus. ( )
Les Etats-Unis et ses alliés font face à la difficulté de dissiper les soupçons des Russes qui pensent que renvoyer lIran devant le Conseil de Sécurité est un moyen de plaider en faveur dune action militaire.
« Les Russes sont préoccupés par le moyen et le long terme : où va-t-on ? », a déclaré un diplomate dun pays de lUnion Européenne. « Même si nous disons que laction militaire nest pas une solution, ils ont peur que nous ayons choisi une voie qui ne mène quà une seule issue. »
Le diplomate a affirmé que le contre argument de lOccident était quavancer de manière unifiée montrait que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité étaient unis et que lIran devait les écouter. ( )
Pendant ce temps, la situation évolue quotidiennement et les Iraniens progressent.
« Nous arrivons au point où cette différence fondamentale entre la position des USA et de lUE et celle de la Russie est rattrapée par les nouveaux événements en Iran », a expliqué M. Fitzpatrick, expert en non-prolifération nucléaire à lInstitut international des études stratégiques de Londres, qui a travaillé auparavant au département dEtat américain sur des questions nucléaires. « LIran se rapproche de plus en plus de lenrichissement, donc la campagne visant à le priver de cette capacité est en train de tomber à leau. »