Agence France Presse LIran pourrait avoir en sa possession une cascade expérimentale de 164 centrifugeuses pour lenrichissement de luranium dici fin mars ou début avril, ont déclaré samedi à lAFP des diplomates proches de lorgane de surveillance nucléaire des Nations Unies.
Cette information survient alors que le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne parvient pas à se mettre daccord sur une déclaration qui demanderait à lIran de suspendre lenrichissement, qui selon Téhéran a pour objectif la production de combustible pour un réacteur nucléaire, mais qui peut aussi produire une partie des matériaux nécessaires pour la bombe atomique.
Concernant la cascade pilote située dans la ville de Natanz en Iran, « seule la tuyauterie doit être terminée, puis ils vont faire des tests à vide, ensuite ils vont faire des essais avec du gaz inerte, et finalement ils vont introduire du gaz duranium pour débuter le processus », a déclaré un diplomate proche de lAgence Internationale de lEnergie Atomique (AIEA), basée à Vienne.
Le diplomate qui a demandé à rester anonyme en raison du caractère sensible du sujet, a affirmé que la cascade serait prête pour débuter lenrichissement en « une semaine, ou peut-être une ou deux de plus ».
Même si la cascade de Natanz est trop petite pour produire de luranium hautement enrichi pour la fabrication darmes, les progrès réalisés « renforcent vraiment linquiétude » concernant le programme nucléaire de Téhéran, a expliqué un diplomate occidental.
« LIran maîtrise mieux les opérations de cascade à centrifugeuses que nous ne le pensions », a confié le diplomate.
Lexpert nucléaire David Albright de lInstitut pour la science et la sécurité internationale à Washington a déclaré que lIran pourrait produire de luranium faiblement enrichi quil pourrait ensuite enrichir encore « beaucoup plus vite » à un degré nécessaire pour la fabrication de la bombe.
Le diplomate occidental a affirmé que les progrès de lIran en matière denrichissement « signifient que la diplomatie dispose de moins de temps pour arriver à ses fins. Et pourtant les Russes se tâtent toujours ».
La secrétaire dEtat américaine Condoleezza Rice a téléphoné vendredi à son homologue russe Sergei Lavrov afin de tenter de sortir le Conseil de Sécurité de limpasse.
Rice a annoncé lors dune conférence de presse à Washington quelle et Lavrov, dont le pays résiste à une action ferme contre lIran, sétaient mis daccord pour faire accélérer le travail en vue dune déclaration forçant Téhéran à renoncer à ses ambitions de développement de la bombe atomique.
Plus tôt, Rice avait averti qu « on ne pouvait pas perdre de temps » dans la recherche dune action contre la menace potentielle dun Iran détenant des armes nucléaires.
Mi-février, lIran a abandonné son moratoire volontaire sur lenrichissement (ayant pour objet de prouver quils ne recherchaient pas à obtenir larme atomique), en introduisant du gaz hexafluorure duranium dans une centrifugeuse à Natanz, puis une cascade de dix, puis de vingt machines.
La prochaine étape serait une cascade de 164 centrifugeuses, opération encore au stade de la recherche afin den savoir plus sur les techniques utilisées dans le fonctionnement de milliers de centrifugeuses.
LIran qui nie farouchement vouloir développer des armes nucléaires mais insiste sur son droit denrichir de luranium pour la production de combustible, a besoin de produire plus de 50.000 centrifugeuses pour développer une douzaine de bombes atomiques par an.