lundi, février 17, 2025
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Le régime iranien expose ses faiblesses au milieu de divisions internes sur les négociations avec les États-Unis

Le régime iranien expose ses faiblesses au milieu de divisions internes sur les négociations avec les États-Unis

Alors que le régime iranien est aux prises avec une économie en berne, des revers régionaux et des troubles intérieurs, ses dirigeants sont profondément divisés sur d’éventuelles négociations avec les États-Unis. Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, dénonce publiquement les pourparlers, les qualifiant de capitulation, mais permet discrètement aux responsables de signaler une volonté de négocier. Cette contradiction met en évidence la profonde fragilité du régime, en contradiction avec ses propres revendications de force et d’unité.

Sur son site officiel, une section intitulée Négociations avec l’Amérique présente les déclarations de Khamenei de 2021, rejetant catégoriquement les pourparlers : « Négocier avec l’Amérique ne résout pas les problèmes. Cela suscite des exigences sans fin… La seule façon de « résoudre » les problèmes avec l’Amérique est de faire des concessions sans fin : démanteler notre programme nucléaire, amender notre constitution ou abandonner notre souveraineté. Aucun Iranien qui se respecte n’accepterait cela. »

Sa crainte réside dans l’effondrement potentiel de l’image du régime comme bastion de résistance à « l’arrogance mondiale ». Khamenei est parfaitement conscient que faire des concessions démoraliserait ses fidèles en déclin, en particulier au sein du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC), qui a subi de lourdes défaites en Syrie et lutte contre un moral en baisse. Malgré ses déclarations de force, les forces du régime sont fracturées et incapables de soutenir une résistance significative, tant sur le plan intérieur qu’à l’étranger.

Pour protéger cette illusion de force, Khamenei déploie une double stratégie : il donne le feu vert à des personnes comme Masoud Pezeshkian pour tâter le terrain en vue de négociations, tout en prenant publiquement ses distances. Les récents commentaires de Pezeshkian lors d’une interview sur NBC, selon lesquels « l’Iran est prêt à mener des négociations justes et équitables », ont déclenché une réaction violente orchestrée par les fidèles du régime.

Hossein Shariatmadari, rédacteur en chef du journal radical Kayhan, a condamné les propos de Pezeshkian, affirmant que toute suggestion de négociation sape la directive du Guide suprême de se venger de l’assassinat de Soleimani.

De telles luttes intestines révèlent l’absence de stratégie unifiée du régime. Pendant ce temps, Mehdi Fazeli, un assistant de Khamenei, a réaffirmé la position du Guide suprême : « Des négociations avec les États-Unis restaureraient son hégémonie déclinante – une trahison envers le monde entier ! »

Cependant, même les responsables qui se montrent ouverts aux négociations ne sont pas de véritables défenseurs de la réforme ou du changement de politique. Leur objectif principal est de gagner du temps pour le régime, de réduire la pression internationale tout en maintenant sa stratégie de survie. Ces soi-disant modérés cherchent à alléger les sanctions sans s’attaquer aux problèmes structurels du régime, ce qui donne à la communauté internationale un faux sentiment de compromis.

Malgré ces déclarations, les luttes internes du régime trahissent son désespoir. Les médias d’État, comme Setareh Sobh, ont écrit le 20 janvier : « L’Iran, pendant le premier mandat de Trump, avait le dessus au Moyen-Orient, le Liban, la Syrie, l’Irak et le Yémen étant définis comme faisant partie du Front de résistance. La domination de l’Iran a donné à la République islamique une influence significative dans la région, mais sa position s’est affaiblie depuis. »

La communauté internationale doit considérer ces signaux pour ce qu’ils sont : un régime fracturé et désespéré, qui tente de projeter sa force. Les dirigeants religieux, malgré leurs slogans de résistance, sont profondément démoralisés et affaiblis. Leur base sociale s’érode sous le poids des protestations en cours, et son appareil militaire n’est plus la force redoutable qu’il prétendait être.

Loin d’être un régime capable d’un engagement significatif, les contradictions et la fragilité interne de Téhéran le rendent incapable de soutenir des négociations sérieuses. Le monde doit y voir une occasion d’accroître la pression et d’isoler encore davantage le régime. En lui refusant la possibilité d’un allègement des sanctions ou d’une reconnaissance diplomatique, la communauté internationale risque de précipiter l’effondrement d’une dictature qui prospère sur la duplicité mais qui s’effondre sous ses propres contradictions.