lundi, février 17, 2025
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Iran : Les enseignants et les retraités des télécommunications réclament justice

Les retraités, dont les enseignants et les travailleurs des télécommunications, ont manifesté dans tout le pays pour exiger des paiements en souffrance, de meilleures conditions de vie et la justice. Les manifestations ont été violemment réprimées par les forces de sécurité, en particulier à Téhéran, où les enseignants ont été attaqués au gaz poivré.

Manifestation des enseignants à Téhéran
Le matin du lundi 20 janvier, les enseignants retraités de la promotion 2022 se sont rassemblés devant le ministère de l’Éducation à Téhéran, bloquant la rue Qarni pour exprimer leurs doléances. Leur principale revendication était le paiement de 60 % de leurs primes de retraite, qui avaient été retardées de 17 mois. Les manifestants scandaient :
« Aucune nation n’a jamais connu une telle injustice ! »

La manifestation a dégénéré lorsque les forces de sécurité sont intervenues, utilisant du gaz poivré pour disperser la foule. Des témoins ont rapporté que plusieurs retraités ont été blessés aux yeux et à la gorge. Malgré les tactiques agressives, les enseignants ont continué leur protestation en criant : « Honte à vous ! Honte à vous ! » au mépris de la répression. Les manifestants ont clairement fait savoir qu’ils n’étaient pas de simples fauteurs de troubles, déclarant : « Nous sommes des enseignants, pas des voyous ! »

Des enseignants retraités de tout le pays, notamment d’Ilam, de Kermanshah et de Lorestan, se sont joints à la manifestation, affichant une solidarité nationale. Il s’agissait de la neuvième manifestation majeure d’enseignants retraités au cours des derniers mois, les manifestations précédentes ayant également été accueillies avec indifférence ou répression par le gouvernement.

Manifestations nationales des retraités du secteur des télécommunications
Simultanément, des retraités du secteur des télécommunications ont organisé des manifestations dans au moins 14 villes, dont Téhéran, Ispahan, Ahvaz, Kermanshah, Ilam, Tabriz, Sari, Rasht, Zanjan, Hamedan et Khorramabad. Les retraités ont exigé des paiements en souffrance et ont protesté contre ce qu’ils ont décrit comme une corruption systémique au sein de la direction de la société iranienne des télécommunications, en particulier ses liens avec la Setad Ejraiye Farmane Imam (exécution de l’ordre de l’imam Khomeini) et la Fondation coopérative du CGRI.

À Téhéran, les manifestants ont scandé :
« Ce n’est que dans la rue que nous pourrons revendiquer nos droits ! »

À Kermanshah, ils ont directement critiqué les institutions gouvernementales, en criant :
« Setad Ejraiye a pris le contrôle des télécommunications et a pillé nos droits ! »

Les manifestants ont souligné leur résilience avec des slogans tels que :
« Un retraité mourra mais n’acceptera jamais l’humiliation ! »

Contexte plus large des manifestations sociales et du travail
Les événements de lundi font partie d’une vague plus large de protestations des retraités et des travailleurs dans tout l’Iran. En plus des enseignants et des retraités des télécommunications :

Les travailleurs de la Chooka Wood and Paper Company à Rezvanshahr, province de Gilan, ont organisé leur troisième manifestation en deux semaines, exigeant des mois de salaires impayés et de meilleures conditions de travail.

Importance et implications
Ces manifestations soulignent le mécontentement croissant face à la gestion de l’économie par le gouvernement, en particulier parmi les travailleurs retraités qui sont confrontés à l’insécurité financière en raison de pensions impayées et de prestations différées. Le fait que les retraités soient pris pour cible, une population vulnérable mais résiliente, indique la profondeur de la frustration dans la société.

Les manifestations simultanées dans plusieurs villes mettent en évidence un niveau de coordination et de détermination que les autorités ont du mal à réprimer. La réaction violente à Téhéran et dans d’autres villes suggère que le gouvernement a de plus en plus recours à la force, mais cette stratégie risque d’exacerber la colère de la population et d’encourager de futures manifestations.

Alors que les griefs économiques continuent de s’accumuler, la probabilité de nouvelles manifestations, grèves et troubles civils reste élevée, ce qui représente un défi important pour l’establishment politique iranien.