lundi, avril 21, 2025
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La plus grande entreprise pétrochimique iranienne vendue à une puissante organisation religieuse

La plus grande entreprise pétrochimique iranienne vendue à une puissante organisation religieuse
Société des industries pétrochimiques du Golfe Persique (PGPIC) en Iran

En Iran, où les slogans économiques masquent souvent des difficultés plus profondes, la Société des industries pétrochimiques du Golfe Persique (PGPIC) est devenue la cible d’une surveillance accrue. PGPIC a récemment vendu sa filiale, Arzesh Mandegar, à Astan Quds Razavi pour la somme substantielle de 246,6 millions de dollars. Présenté comme une étape vers la réalisation de la vision du Guide suprême du régime, Ali Khamenei, d’une « Année de production et d’investissements nationaux », cet accord soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. S’agit-il d’une véritable impulsion à la croissance industrielle ou d’une manœuvre sophistiquée visant à consolider la richesse de l’élite iranienne ?

PGPIC, la plus grande holding pétrochimique d’Iran, contrôle 25 à 30 % des exportations pétrochimiques du pays, avec des actifs évalués à environ 8 milliards de dollars. Ses filiales, dont des poids lourds comme Petrochemical Bandar Imam et Nouri, sont des piliers de l’économie iranienne. La vente d’Arzesh Mandegar, une société détenant des participations minoritaires dans des entreprises comme Petrochemical Pars et Bouali, a été présentée comme un moyen de financer des projets en voie d’achèvement – ​​ces derniers kilomètres cruciaux du développement qui pourraient stimuler la production et les exportations. Mohammad Shariatmadari, PDG de PGPIC, insiste sur le fait que chaque toman alimentera les chaînes pétrochimiques et l’approvisionnement en matières premières, et non les coûts opérationnels.

Pourtant, l’image de l’opération est troublante. Astan Quds Razavi, l’acquéreur, n’est pas un investisseur ordinaire. Ce fonds religieux, lié au sanctuaire de l’imam Reza, exerce une vaste influence économique sans aucun contrôle public. Le transfert d’Arzesh Mandegar à une telle entité ressemble moins à un « investissement national » qu’à un remaniement d’actifs entre fidèles du régime.

Le scepticisme s’accentue au vu du bilan de PGPIC. Des allégations d’extravagance – comme le prétendu voyage « de luxe » d’un dirigeant en Espagne – circulent dans les médias spécialisés, bien que les preuves soient minces. Plus accablantes sont les rumeurs de corruption, comme les allégations non vérifiées selon lesquelles Petrochemical Jam, filiale de PGPIC, aurait perdu des fonds comparables à ceux d’un scandale de plateforme pétrolière notoire en 2011. Si ces mystères restent non résolus, ils alimentent un récit plus large : l’immense richesse de PGPIC semble souvent profiter davantage aux initiés qu’au public.

Le moment choisi pour la vente incite également à l’examen. L’économie iranienne est frappée par les sanctions, avec la chute du rial et une grave pénurie de dollars. Convertir des actifs en espèces pourrait, en théorie, fournir des liquidités pour le développement – ​​ou, comme le craignent les critiques, créer une caisse noire pour les élites qui envisagent une fuite des capitaux dans un contexte de négociations nucléaires tendues.

Ce qui est également alarmant, c’est le décalage entre les nobles slogans de Khamenei et la réalité : la croissance du PIB iranien est à la traîne et l’investissement intérieur reste freiné par des inefficacités systémiques.

La vente d’Arzesh Mandegar révèle la corruption au cœur du régime clérical iranien, un système gangrené par la corruption et la fraude systémique. La structure tentaculaire et opaque de PGPIC est conçue pour masquer la vérité : des milliards transitent par des canaux troubles, sans aucune responsabilité envers le peuple iranien. L’accord d’Arzesh Mandegar n’est pas une stratégie économique ; c’est une opération de pillage, convertissant des biens publics en argent liquide au profit du cercle intime des religieux qui ne voient aucun avenir en Iran et dont les enfants ont déjà obtenu la double nationalité par milliers.