
La justice française a clôturé la phase préliminaire de son enquête sur deux attentats terroristes coordonnés visant des locaux liés au Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) en juin 2023, et a transmis l’affaire au parquet pour suite à donner. Ces développements marquent une étape importante dans l’enquête transnationale en cours sur un vaste réseau de terrorisme soutenu par le régime iranien en Europe.
Selon des sources judiciaires proches du dossier, le juge d’instruction a informé les avocats du CNRI que l’enquête sur les attentats des 31 mai et 11 juin contre des locaux associés au CNRI dans le nord de Paris avait atteint un stade suffisant pour faire avancer l’affaire.
Lors de l’incident du 31 mai, deux hommes armés ont tiré six coups de feu avec une arme de poing de calibre 45 et ont tenté d’incendier le bâtiment abritant l’association CIMA. Les assaillants n’ont pas réussi leur plan, mais ont causé des dégâts importants. Le 11 juin, un deuxième groupe d’assaillants a déversé des accélérateurs d’essence à l’entrée du même bâtiment avant de prendre la fuite.
L’attentat terroriste ayant fait six victimes a fait l’objet d’analyses médico-légales, notamment des relevés d’empreintes digitales, des tests ADN et des analyses de traces téléphoniques, qui ont permis d’identifier un réseau plus vaste d’auteurs. Cinq personnes sont toujours en garde à vue, tandis que quatre autres sont sous contrôle judiciaire. Un dossier de police volumineux, composé de milliers de pages de documents et de photographies, a été constitué, et des dizaines de personnes ont été interrogées ou interrogées.
La Cour d’appel a rejeté la demande de libération conditionnelle des cinq suspects toujours incarcérés, présentée par la défense, invoquant des preuves substantielles de participation à des actes terroristes, une tentative de meurtre et un incendie volontaire. L’un des suspects arrêtés a admis lors de son interrogatoire avoir été engagé par une « personnalité » pour commettre la fusillade et avoir été payé 5 000 € pour cette mission. Un autre a gardé le silence, mais a admis avoir reçu des « ordres » d’une personne dont il craignait de révéler l’identité. Les conclusions judiciaires indiquent que le même réseau est lié aux attentats contre les bureaux du CNRI à Berlin (4 décembre 2023) et à Londres (5 décembre 2022), ainsi qu’à la tentative d’assassinat manquée contre le professeur Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen, à Madrid en novembre 2023.
Terroristes pénétrant dans le même bâtiment
Les enquêteurs ont relevé d’importantes similitudes structurelles et tactiques avec des complots antérieurs, notamment l’attentat déjoué de 2018 contre le rassemblement de l’opposition iranienne à Villepinte et d’autres tentatives visant Mme Maryam Radjavi et des dignitaires américains en Albanie. Selon les autorités, ces schémas indiquent sans équivoque la coordination opérationnelle entre le ministère iranien du Renseignement (VEVAK) et la Force Qods du CGRI ou pasdaran.
Selon les dossiers judiciaires, les assaillants ont été recrutés au sein de réseaux criminels organisés et généreusement rémunérés. Des menaces de mort auraient été proférées contre les auteurs par leurs supérieurs hiérarchiques s’ils révélaient des informations susceptibles de révéler l’implication du régime iranien.
Un porte-parole de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) a déclaré : « Cette série d’attentats terroristes démontre une fois de plus que le régime clérical cherche désespérément à exporter sa guerre contre la Résistance à l’étranger. Mais sa réponse est venue, et continuera de venir, de l’intérieur de l’Iran, du peuple et de la jeunesse rebelle qui se soulèvent contre lui. »
L’affaire continue d’être suivie avec vigueur par les autorités françaises, en coordination avec leurs homologues européens, dans le cadre d’une action croissante pour contrer l’expansion des campagnes terroristes extraterritoriales de Téhéran.