
Au cours d’une semaine marquée par une intensification des troubles et une répression accrue, l’Iran a connu une nouvelle vague de manifestations et de violences soutenues par l’État, s’étendant de la province agitée du Sistan-et-Baloutchistan, dans le sud-est du pays, aux villes industrielles et aux campus universitaires de tout le pays.
April 12—Tehran, Iran
Candidates of the 2024 Quality Enhancement Exam for teachers rally outside the Ministry of Education, protesting systemic irregularities like non-transparent score adjustments and lack of accountability.#IranProtestspic.twitter.com/VLYKR0lelU— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 avril 2025
Le 12 avril, des étudiants en médecine et en dentisterie ont organisé une manifestation devant le ministère de la Santé à Téhéran. Les étudiants ont contesté le système de notation de base utilisé lors des examens médicaux nationaux de février 2025, exigeant l’équité et la transparence du processus d’évaluation.
Le 11 avril, les « Unités de résistance » de Zahedan ont organisé des manifestations symboliques.
April 12—Isfahan, central Iran
Protest rally by school bus drivers, demanding better work conditions and pay.#IranProtestspic.twitter.com/5g5DdKW9Bh— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 avril 2025
Le 10 avril, les médias locaux ont rapporté que le corps d’Isa Nazari, un porteur de carburant baloutche de 15 ans, avait été retrouvé mutilé et blessé par balle dans la région de Kalagan, dans le comté de Golshan, au sud-est de l’Iran. Nazari aurait été arrêté quelques semaines plus tôt, le 13 mars, après des tirs d’agents au poste de contrôle de Fahreh. Des militants et des groupes de défense des droits humains ont condamné ce meurtre, le qualifiant de nouvel exemple de violence systématique visant les communautés baloutches marginalisées.
Entre le 8 et le 10 avril, les forces de sécurité du régime et les autorités du logement ont lancé des raids coordonnés dans plusieurs quartiers baloutches, notamment Ramīn à Chabahar, le district de Gorgij à Zahak et Shirabad à Zahedan, au sud-est de l’Iran. Au moins huit maisons ont été détruites, dont celle d’une veuve avec deux enfants orphelins. Des témoins ont décrit l’utilisation de gaz lacrymogène, de matraques électriques et d’expulsions forcées lors d’opérations nocturnes. Les autorités ont évoqué des violations de l’utilisation des sols, mais les habitants affirment que les démolitions visent des biens hérités de longue date.
Le 8 avril, des familles de prisonniers politiques se sont également rassemblées devant la prison d’Evin à Téhéran, exigeant la révocation des condamnations à mort de leurs proches et dénonçant la recrudescence des exécutions, notamment à l’approche des négociations nucléaires avec les États-Unis.
Du 8 au 9 avril, des manifestations de grande ampleur ont éclaté dans plusieurs villes :
- Téhéran (province de Téhéran) : Des personnels de l’éducation ont manifesté devant le ministère de l’Éducation, dénonçant des irrégularités dans les examens de qualification des enseignants. Des familles de prisonniers politiques se sont rassemblées devant la prison d’Evin.
- Boushehr (province de Boushehr) : Les travailleurs de la raffinerie de gaz de Fajr Jam ont repris leurs manifestations contre les salaires impayés et la discrimination salariale. Chiraz (province de Fars) : Les travailleurs des télécommunications ont protesté contre des licenciements abusifs.
- Rasht (province de Gilan) : Les ouvriers du textile chez Iran Poplin ont protesté contre les retards de paiement des salaires et l’insécurité de l’emploi.
- Ispahan (province d’Ispahan) : Les chauffeurs de bus scolaires ont manifesté contre les salaires impayés et les problèmes contractuels.
- Kashan (province d’Ispahan) : Les étudiants en médecine ont protesté contre la mauvaise qualité de la nourriture et les conditions d’hygiène insalubres à la cantine.
- Qazvin (province de Qazvin) : Les investisseurs escroqués de l’entreprise automobile Reyhan Tak ont manifesté devant la justice.
- Ahvaz (province du Khuzestan) : Les retraités du pétrole ont manifesté pour réclamer le versement de leurs pensions impayées et une meilleure protection sociale.
- Kermanshah, Shush et d’autres villes : Les retraités ont manifesté sous des slogans tels que « Seule la rue nous apportera nos droits ».
PMOI Resistance Units in Zahedan carry out anti-regime activities, condemn execution of political prisoners.#Iran #PMOI #ResistanceUnits pic.twitter.com/jQxwPdf5Hr
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 avril 2025
Les 5 et 6 avril, les forces de sécurité de Zahedan ont démoli des maisons supplémentaires dans le district de Shirabad.
Le 6 avril, de nouvelles familles de prisonniers politiques se sont rassemblées devant la prison d’Evin à Téhéran.
April 9—Qazvin, northern Iran
Defrauded customers of the state-backed carmaker Reyhan Tak rally in front of the offices of the justice ministry to reiterate their demand for the delivery of their purchases based on the original contract. #IranProtestspic.twitter.com/1Zu39xfGBi— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 9 avril 2025
Les événements de cette semaine dressent le portrait d’une société au bord de la rupture. De la répression ethnique à l’injustice en matière de logement, en passant par les conflits sociaux et la contestation politique, les Iraniens de tous horizons expriment leurs revendications de justice, de dignité économique et de libertés civiles. Pourtant, la réponse du régime continue de reposer sur la brutalité et le silence, mettant en évidence son décrochage croissant avec une population rebelle.