
Au cours de la 73e semaine de la campagne des Mardis non aux exécutions, des détenus de 47 prisons iraniennes ont organisé des actions coordonnées de protestation, notamment des grèves de la faim, pour exiger la fin des exécutions d’État et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Cette manifestation s’inscrit dans un contexte de ce que les militants qualifient de « campagne systématique d’exécutions cautionnées par l’État » menée par la dictature cléricale.
#Iran News: Kermanshah Prison Massacre—At Least 10 Killed, over 30 Wounded in Armed Crackdown Following Airstrike Panichttps://t.co/MQhDzzjquu
— NCRI-FAC (@iran_policy) 16 juin 2025
La déclaration de la campagne met en garde : « La libération de tous les prisonniers politiques et idéologiques et l’annulation immédiate de toutes les condamnations à mort doivent devenir une revendication publique, car la vie des prisonniers politiques et des condamnés à mort est gravement menacée. On craint que le régime, comme par le passé, ne les conduise à la potence pour intensifier la répression et semer la peur.»
Selon la déclaration, au moins 126 personnes ont été exécutées depuis début juin, dont 12 le même jour, le 10 juin. Les prisonniers ont qualifié ces exécutions d’« homicides injustes », soulignant que nombre d’entre elles ont eu lieu sans procès équitable ni notification publique. Parmi les victimes figureraient des minorités religieuses, des citoyens démunis et des détenus politiques.
“Execution is not a punishment; it is a crime.”
In Week 73 of their hunger strike, political prisoners in the #NoDeathPenaltyTuesdays campaign warn:
The threat of death looms over political and social prisoners. Just last night, Dizel Abad Prison was bombed and brutally… pic.twitter.com/WbYHIBzfmW— IRAN HRM (@IranHrm) 17 juin 2025
La campagne a également signalé la récente exécution d’Esmail Fekri, un détenu de sécurité présumé condamné pour espionnage, pendu à la prison de Ghezel Hesar le 16 juin sous un black-out médiatique total. Elle a également cité Mojahed Korkor, un prisonnier politique arrêté lors du soulèvement de 2022 et soumis à deux ans de prison et de torture, exécuté la semaine dernière.
« L’exécution n’est pas une punition ; c’est un crime », a déclaré la campagne. « Nous condamnons toutes les condamnations à mort, quelles que soient les charges retenues contre lui, et nous y résistons. Ce sont des meurtres cautionnés par l’État. Nous n’oublierons pas les victimes, nous ne garderons pas le silence et nous ne reculerons pas. »
La campagne établit un sombre parallèle entre la guerre et la répression d’État : « La guerre et les exécutions sont les deux faces d’une même médaille, privant des personnes de leur droit à la vie. Le peuple iranien a été entraîné dans une guerre qu’il n’a jamais choisie. Malgré les circonstances exceptionnelles et la crise engendrées par la guerre, la machine de mort et de massacre ne s’arrête jamais.»
Évoquant le contexte plus large du conflit entre l’Iran et Israël, la déclaration affirmait : « Malgré la situation extraordinaire et critique engendrée par la guerre, la machine de mort et de massacre ne s’arrête pas un instant, et le gouvernement despotique continue d’exécuter des citoyens. »
#BREAKING — At least 10 prisoners were killed and over 30 injured in Dieselabad Prison, Kermanshah, after Iran regime’s riot forces opened fire on defenseless inmates demanding relocation to safety. The unrest followed Israeli strikes on nearby missile launchers that shook the… pic.twitter.com/WuMXlSOWMY
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 16 juin 2025
La déclaration faisait également référence au massacre du 16 juin à la prison de Dizel-Abad à Kermanshah, où, suite à une frappe aérienne israélienne sur des installations militaires voisines, les détenus paniqués n’ont pas été évacués, mais ont été la cible de tirs des unités spéciales du régime. Plus de dix personnes auraient été tuées et plus de trente blessées lors de cette répression brutale.
Les militants ont décrit la situation comme un test pour les institutions internationales des droits humains : « Aujourd’hui plus que jamais, la présence et la solidarité de la population sont cruciales. Vous, peuple conscient et libre, êtes notre seul soutien et notre seule voix. Les Nations Unies et le Rapporteur spécial sur l’Iran doivent agir de toute urgence pour enquêter sur les conditions de détention à la prison de Dizel-Abad.
La campagne a souligné que de nombreuses exécutions restent cachées au public, les victimes étant jugées sans procédure régulière et ensevelies sous le silence.
Alors que le bilan des morts ne cesse d’augmenter, les « Mardis non aux exécutions » sont devenus un symbole de résistance au sein du système carcéral iranien – un acte hebdomadaire de défiance contre un régime déterminé à écraser la dissidence à tout prix.