Lundi 1er août 2022, la chaine de télévision Top Channel en Albanie a annoncé l’expulsion de deux agents iraniens d’Albanie après avoir été retenus 72 heures à l’aéroport de Rinas dans le cadre d’une opération antiterroriste.
Le reportage souligne qu’à l’aéroport, il a été signifié à Afshin Kalantari et Batoul Soltani de retourner en Allemagne, d’où ils étaient venus, mais « ils ont refusé de le faire et ont été retenus à l’aéroport pendant 72 heures, puis expulsés vers l’Allemagne« . Ils avaient été invités par ASILA, une association de façade du ministère du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) du régime iranien, créée en apparence pour aider les Iraniens vivant en Albanie.
La lettre d’invitation indiquait que « Afshin Kalantari et Batoul Soltani assisteront à une cérémonie de leur ami iranien venu d’Allemagne en Albanie« . Mais « dès que l’invitation a été présentée par l’association ASILA, et qui avait été envoyée pour soi-disant aider les Iraniens vivant en Albanie, la police des frontières a informé la Direction du contre-terrorisme de la police du pays ». L’association susmentionnée fait l’objet d’une « enquête pour ses liens avec le régime iranien et ses actions visant à nuire à la sécurité des membres de l’OMPI réfugiés en Albanie. »
Top Channel ajoute : « Il y a deux semaines, à la demande du procureur de la structure de lutte contre la corruption et le crime organisé (SPAK), les bureaux d’ASILA ont été inspectés par le Département national des enquêtes (BKH). »
Il convient de rappeler qu’Afshin Kalantari et Batoul Soltani sont des agents qui se sont rendus ensemble en Iran le 15 janvier 2008, à partir du TIPF (The Temporary Internment and Protection Facility, une installation de sortie sous le contrôle des forces américaines à Achraf en Irak) après coordination préalable avec le VEVAK. En moins de trois semaines, Batoul Soltani est retournée en Irak après avoir obtenu un passeport du VEVAK pour mener une mission contre l’OMPI. Afshin Kalantari a été recruté par l’Association Nejat (une branche du VEVAK).
Le colonel Leo McCloskey, l’un des officiers américains responsables de la protection du camp d’Achraf en Irak de 2008 à 2009, a déclaré dans un discours le 24 mars 2012, lors d’un grand rassemblement à Paris, que Batoul Soltani était un agent de la Force Qods : « Elle est partie d’Achraf pour l’Iran. Un mois ou deux après son départ, j’ai reçu un appel urgent au milieu de la nuit de l’un de nos postes de police à l’extérieur d’Achraf, disant que Mme Soltani était de retour en Irak avec un passeport iranien. Elle m’a raconté, par l’intermédiaire de mon interprète, qu’elle avait été ramenée en Iran et qu’elle était obligée de revenir en Irak pour protéger sa famille. Elle a dit qu’elle avait échappé à ses ravisseurs à Bagdad et qu’elle voulait revenir au camp d’Achraf. Peu de temps après, elle est revenue à Achraf, pour protester en disant que son mari était retenu en captivité par les habitants d’Achraf. J’ai personnellement interviewé son mari, comme j’ai interviewé des milliers d’autres personnes dans le camp d’Achraf, ainsi que des membres de leur famille. Elle était là sur ordre de la Force Qods, en tant qu’agent du gouvernement iranien. »
La Résistance iranienne a annoncé dans plusieurs lettres adressées aux ministres de l’Intérieur des pays de l’Union européenne que le VEVAK et la force terroriste Qods sont engagés dans l’envoi d’agents vers divers pays européens pour diaboliser l’OMPI, espionner et ouvrir la voie au terrorisme.
Une lettre datée du 16 avril 2008, adressée au ministre allemand de l’Intérieur, identifie plusieurs agents du régime iranien dans des pays étrangers qui opèrent sous l’apparence d' »anciens membres de l’OMPI ». Il s’agit de Gholamreza Sadeghi Jebeli (passeport iranien numéro Z11029364), Batoul Soltani Sedeh (passeport iranien numéro T12816605 délivré à Ispahan le 4 février 2008). Tous deux étaient entrés à l’aéroport de Bagdad le 10 février 2008.
La même lettre soulignait : « L’objectif du régime en amenant ces individus en Europe, en plus de calomnier l’opposition au régime, en particulier le l’OMPI, est d’espionner et de préparer le terrain à des activités terroristes à leur encontre. Laisser entrer et agir librement les agents du VEVAK est une violation de la décision du Conseil des ministres prises lors de la réunion d’avril 1997 à Luxembourg. En outre, la présence de ces agents met en danger la sécurité des réfugiés iraniens et la sécurité et la paix en Europe (…) Prenez les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée et le séjour de ces individus dans les pays européens. »
Commission de la Sécurité et du Contreterrorisme
du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 2 aout 2022