Le numéro 256 d’Iran Libération vient de paraître, avec entre autres un article sur une récente décision de justice.
CNRI – Cest avec des cris de joie et des applaudissements quune centaine dIraniens ont accueilli devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris la décision de relaxe de deux Iraniens soupçonnés davoir encouragé une compatriote à simmoler en 2003.
Le numéro 256 d’Iran Libération vient de paraître, avec entre autres un article sur une récente décision de justice.
CNRI – Cest avec des cris de joie et des applaudissements quune centaine dIraniens ont accueilli devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris la décision de relaxe de deux Iraniens soupçonnés davoir encouragé une compatriote à simmoler en 2003.
Laffaire défendue par Me Cohen-Sabban remonte au 18 juin 2003, au lendemain de la rafle violente de la police française contre le siège du CNRI. Quelques mois auparavant Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, revenait de Téhéran avec des promesses de contrats en échange de soccuper des opposants iraniens en France pour le bon plaisir des mollahs.
Les arrestations injustifiées des membres de la Résistance provoquent un profond malaise chez tous les Iraniens qui rejettent lidée de devenir une monnaie déchange dans les marchandages honteux des dirigeants français de lépoque avec les mollahs.
La DST chapeaute lopération et détient les personnes arrêtées dans ses sous-sols près de la place des Martyrs juifs du Vélodrome dhiver à Paris. Trois personnes simmolent par le feu devant le siège de la DST. Une femme, Sedigheh Modjavery, décédera des suites de ses brûlures le 19 juin.
Deux manifestants sont arrêtés pour provocation au suicide. Pourtant après lenquête, le magistrat instructeur rend une ordonnance de non lieu. Le parquet général la confirme. Mais suite à lappel de la section anti terroriste du parquet, la chambre dinstruction de la cour dAppel de Paris renvoie les deux mis en examen devant le tribunal correctionnel de Paris (voir Iran Libération du 29 octobre).
Le tribunal a annoncé son jugement le 21 novembre 2007 dans lequel il conclut que le parquet donne une interprétation extensive de la notion même de provocation ( ) rien ne vient démontrer que la volonté de suicide de la victime nétait pas libre ou tout au moins aussi libre que celle des victimes survivantes qui ont toutes revendiqué cette liberté et écarté une quelconque influence ou incitation et encore moins une provocation au suicide de la part des deux prévenus ou de toute autre personnes dailleurs.
Le tribunal précise que les témoins assumant des responsabilités importantes au sein du CNRI ont souligné sans aucune équivoque à la barre du Tribunal que limmolation nétait pas une pratique inhérente à lOMPI, pas plus quau CNRI; que lon ne trouvait trace de lincitation à celle-ci dans les journaux ou les écrits du mouvement (…): quil ny avait pas eu un seul cas dimmolation depuis 38 ans que lOMPI existe, que des consignes ont été immédiatement données afin que des sympathisants renoncent à une telle action même pour manifester leur opposition au régime iranien. Le jugement déclare que selon ces témoins, il sagissait donc dinitiatives personnelles étrangères à tout ordre collectif et concerté, pouvant sexpliquer par la peur dexpulsions vers lIran où des tortures auraient été exercées avant des exécutions à mort certaines.
Le jugement fait également mention dun courrier adressé au tribunal par la présidente de la République élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi qui expose son opposition aux actes dimmolations quelle indique avoir ignoré jusquau 18 juin 2003 dans laprès midi.
Rejetant la thèse de la DST, le tribunal considère que linquiétude exprimée par la présidente au moment des arrestations démontre le souci quaurait eu Maryam Radjavi de prévenir des comportements suicidaires au travers dimmolations auxquelles manifestement elle est défavorable, que son silence aurait été plus probant que sa confidence destinée manifestement à permettre aux autorités françaises de prendre toutes les mesures opportunes et nécessaires de prévention dun tel risque, que ses déclarations postérieures relayées par la presse condamnaient sans aucune équivoque les immolations.
Dans une déclaration à la presse, Mme Radjavi a qualifié cette relaxe de victoire de la justice, de lhumanité et de la résistance.
La décision, a-t-elle dit, met officiellement et légalement un terme aux marques collées à lOMPI et à la résistance qui font tant plaisir au fascisme religieux en Iran.
De cette façon, ce jugement démontre que les protestations et les immolations de juin 2003 étaient spontanées et volontaires et que les accusations de secte contre la Résistance sont sans fondement. Une fois de plus, il est prouvé que les marques et les accusations lancées dans la guerre psychologique et la campagne de diabolisation, à la base du dossier du 17 juin, ne reposent sur rien et laissent ce dossier encore plus vide quil ne létait. Il est donc temps de clore cette affaire du 17 juin 2003.