jeudi, mars 28, 2024
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La double tâche du CGR : répression en Iran et terrorisme à l’étranger

L’expansion du rôle du CGR dans la répression intérieure et le terrorisme à l’étranger

4e partie     Par Reza Shafa

CNRI – L’Unité du Mouvement de Libération du CGR, en 1981, fait partie du bureau des Relations publiques qui existait à l’époque. Un changement intervient en 1984 et l’unité est intégrée dans l’Unité de renseignement (UR). En 1986, l’UR développe deux garnisons, Ramadan et Ballal pour organiser ses opérations. La garnison Ballal est spécialisée dans le terrorisme et l’intégrisme à l’étranger, tandis que la garnison Ramadan se consacre aux opérations spéciales et à la guérilla en Irak.

Lors de la création du ministère du Renseignement et de la Sécurité (le VEVAK) en 1984, l’UR qui était alors chargée de réprimer les forces démocratiques, transmet ces responsabilités au VEVAK. Plus de 90 % du personnel du nouveau ministère viennent de l’UR.  

Le 17 septembre 1985, Khomeiny ordonne au CGR d’adopter une division classique des forces : terre, air et mer. Moins de trois ans après, en juillet 1988, le commandant en chef du CGR, Mohsen Rezaii apparait à la télévision d’Etat pour annoncer la défaite dans la guerre.
 
Après la guerre, plusieurs voix s’élèvent au sein du régime pour mettre fin au CGR. Mais Khomeiny leur rappelle qu’il était faux de penser à cette force uniquement dans le contexte de la guerre Iran-Irak ; que la force sortant d’une guerre régionale majeure, indépendamment de sa défaite, avait gagné suffisamment d’expérience pour faire exactement ce pour quoi Khomeiny l’avait destinée. De plus, le cerveau de la guerre souligne que le CGR depuis le commencement n’avait pas pour tâche de se battre pour la patrie. Il a été créé pour propager l’Islam au-delà des frontières iraniennes. Cet avis venant du sommet, entraîne des changements en cascade dans l’infrastructure du CGR de 1988 et 1990.

Pour commencer, la composition interne du CGR est étendue à cinq forces. Deux leviers puissants conformément à ligne donnée par Khomeiny viennent s’y ajouter. Ces deux branches supplémentaires sont la milice du Bassidj, conçue pour réprimer les émeutes et les protestations populaires et la Force de Qods pour étendre l’intégriste à d’autres pays. Cela signifiait d’abord l’exportation des conceptions religieuses des mollahs dans les pays voisins, et en cas de réussite, aussi loin que la géographie le permet.

Un autre pas significatif a été la fusion du ministère du CGR et du ministère de la Défense, ce qui a soumis ce dernier au CGR. Il a ensuite toujours été dirigé par des commandants nommés par le CGR. Depuis sa création, la hiérarchie militaire n’avait pas été adoptée par le CGR dans un souci de lui donner la réputation de force populaire. L’armée du chah traînait une image déplorable à cause de sa nature répressive. Comme il n’était plus possible de la diriger comme par le passé, le CGR a adopté l’ordre classique des autres armées dans le monde. 

A suivre…

*Reza Shafa est un expert des réseaux de renseignements du régime iranien, en Iran et à l’étranger. Il a mené des recherches poussées sur le VEVAK, les services secrets du CGR et la force Qods. Il contribue actuellement au site du CNRI.