vendredi, mars 29, 2024
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Une stratégie pour un changement du régime en Iran

Une stratégie pour un changement du régime en IranCNRI « Le fait de mettre de côté l’option militaire ne veut pas dire que nous pouvons dépendre entièrement de la démocratie. La démocratie en elle-même n’a pas plus de chances de succès, » a dit le Washington Post dans une analyse faite par Robert Kagan, un associé haut placé de la société Carnegie Endowment for International Peace et membre du German Marshall Fund, qui considérait les options disponibles pour résoudre le problème du programme nucléaire iranien.

L’article dit : « l’actuel régime iranien paraît déterminé à se doter d’une arme nucléaire. Ils ne se préoccupent pas d’être isolés ou l’objet de sanctions économiques. Apparemment ils considèrent qu’ils peuvent faire face à ces épreuves. Ainsi, même en leur offrant plusieurs autres avantages, ils n’abandonneront pas ce programme nucléaire qu’ils jugent vital pour leurs intérêts. La peur de la réaction militaire américaine est la seule raison qui a poussé l’Iran à faire semblant de négocier avec les Européens (Et la raison principale pour laquelle l’Europe a voulu négocier avec l’Iran), mais ça n’a pas suffit pour empêcher le développement de leur programme.

Nous avons besoin de réorienter notre stratégie. Notre obstination justifiable d’empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique nous a empêché de poursuivre un but plus fondamental et plus essentiel : un changement politique en Iran. Nous avons besoin de commencer par soutenir un changement libéral et démocratique pour le peuple iranien qui veut les deux.

Personne ne veut que l’Iran obtienne la bombe. Si l’Iran était dirigé par un gouvernement démocratique, même s’il n’était pas parfait, nous serions moins inquiétés par leurs armes. L’Iran aurait pu démanteler son programme volontairement, comme l’a fait l’Ukraine et l’Afrique du Sud. Mais même s’il ne le faisait pas, un Iran démocratique et libéral, serait moins paranoïaque sur sa sécurité et moins dépendant des armes nucléaires pour se défendre.

L’administration Bush, malgré sa doctrine de démocratisation, n’a pas encore essayé de l’appliquer dans le seul endroit où se croisent les idéaux et les intérêts stratégiques. L’administration n’a pas fait grand-chose pour forcer un changement politique ou exploiter les faiblesses évidentes du  régime des mollahs. Les étapes sont claires : organiser le soutien international pour les syndicats et les droits de l’homme et d’autres groupes civiques, ainsi que les groupes religieux qui s’opposent le régime ; fournir le soutien pour des opérations secrètes à ceux qui veulent l’utiliser, et imposer des sanctions. Tout ceci n’est peut être pas suffisant pour arrêter leur programme nucléaire – car ils ne l’arrêteront sûrement pas – mais cela exercera une pression sur les chefs d’affaires iraniens qui soutiennent le régime. Les mollahs peuvent écraser les mouvements d’opposition que nous soutenons, tout comme ils ont écrasé les mouvements d’opposition que nous ne soutenions pas. Mais le peuple iranien ne serait pas plus affecté qu’il ne l’est déjà, et si certains d’entre eux veulent risquer leurs vies pour la liberté, qui sommes nous pour leur dire non ?

Cela ne veut pas dire que nous devrions abandonner la diplomatie. Une stratégie pour un changement du régime iranien est entièrement compatible avec les efforts diplomatiques actuels pour ralentir le programme d’armes nucléaires iraniens. Ça peut même aider la diplomatie, car les dirigeants iraniens ont peur des troubles internes plus que de la pression internationale. Mais si cette administration ou la prochaine décide qu’il est trop dangereux d’attendre un changement politique, la réponse sera inévitablement une invasion, pas seulement une campagne de bombardements aériens pour mettre fin aux programmes nucléaire iranien et au régime. Si le fait que l’Iran possède une bombe atomique est si intolérable, la seule réponse c’est l’action militaire.

La seule réponse non militaire est un changement politique en Iran. C’est là que nous devrions concentrer toute notre énergie, notre diplomatie, notre intelligence et nos ressources économiques. Oui, le temps est court, et en partie dû aux faits que plusieurs années ont été perdue à faire des négociations qui n’ont rien apporté. Mais il est mieux de commencer maintenant que de se tromper une nouvelle fois.