vendredi, mars 29, 2024
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Une société britannique fermée pour cause de la liaison avec le commerce nucléaire de l’Iran

The Observer – Une société britannique a été fermée après avoir été prise à vouloir vendre au marché noir de l’uranium à usage militaire à l’Iran et au Soudan, a révélé The Observer.

Des officiers anti-terroristes et du MI6 enquêtent actuellement sur un complot plus large basé en Grande-Bretagne pour fournir semble-t-il à l’Iran du matériel destiné à un programme d’armes nucléaires. Une personne a déjà été accusée de tentative de prolifération "d’armes de destruction massive".

Pendant l’enquête de 20 mois, qui a aussi impliqué le MI5 et les Douanes, un groupe de Britanniques a été suivi à la trace après avoir obtenu de l’uranium à usage militaire au marché noir en Russie. Les enquêteurs pensent qu’il était destiné à être exporté au Soudan et en Iran.

Un certain nombre de Britanniques, qui auraient des liens avec des terroristes islamiques à l’étranger, restent sous surveillance. Les enquêteurs pensent avoir découvert la première preuve comme quoi des partisans d’Al-Qaïda seraient activement engagés dans le développement d’armes atomiques. La société britannique, dont The Observer connaît l’identité mais qu’il ne peut révéler pour des raisons légales, a été liquidée.

Un porte-parole des Douanes a déclaré : "Nous continuons à examiner des allégations liées à la fourniture de composants pour des programmes nucléaires, notamment les activités liées à des ressortissants britanniques."

On ne sait pas si tous ceux qui sont impliqués dans la conspiration nucléaire connaissaient la destination finale de l’uranium ou de son utilisation.

Les agents britanniques pensent que l’uranium du marché noir russe était destiné au Soudan, qualifié de point ‘de transfert’. Le complot présumé, cependant, a été perturbé au début de 2006, avant que le matériel nucléaire n’ait atteint sa destination finale.

Roger Berry, le président de Comité Quadripartite Parlementaire qui contrôle les exportations d’armes, a déclaré : "Avec l’effondrement de l’Union soviétique, on se posait toujours la question de savoir où allait non seulement l’uranium mais aussi où d’autres composants d’ADM, et comment on pouvait le contrôler. Le crédit réel doit aller aux autorités exécutives qui y ont mis un halte-là. L’aspect vraiment inquiétant c’est que pour une société impliquée, combien il y en a-t-il d’autres là-bas ?"

D’un point de vue politique, les allégations parlent de ramifications potentiellement énormes pour des relations diplomatiques entre l’occident et Téhéran. Les rapports sont déjà très tendus entre l’Iran, les Etats-Unis et l’Union européenne sur les vraies dimensions des ambitions nucléaires de l’Iran. L’Iran refuse de suspendre son programme nucléaire face à la pression montante, avançant que son intention est totalement pacifique et vise seulement à produire de l’énergie à usage civil.

Les enquêteurs auraient la preuve que l’Iran devait réceptionner l’uranium pour la production d’armes nucléaires. "Ils peuvent soutenir que le matériel est destiné à des fins civiles mais c’est  une manière vraiment très étrange de se procurer de l’uranium", a dit Berry.

La preuve présumée du rôle du Soudan concerne des services de sécurité britanniques. Cet Etat d’Afrique orientale a longtemps été soupçonné d’offrir refuge à des terroristes islamistes et accusé d’héberger des personnalités comme Ossama ben Laden qui, au milieu des années 90, a fondé un certain nombre de camps d’entraînement d’Al-Qaïda dans ce pays.

Les détails du complot arrivent sur un fond de coopération croissante entre le Soudan et l’Iran sur des questions de défense, bien que le niveau de participation, s’il existe, des gouvernements de Khartoum et de Téhéran dans le complot nucléaire ne soit pas clair.

Cependant, la preuve suggérant que des éléments dans les deux pays puissent s’associer sur des questions militaires s’est renforcée ces derniers mois. Une délégation soudanaise a visité une installation de conversion d’uranium en Iran en février, tandis que le pays d’Afrique de l’Est aurait récemment signé un pacte de coopération de défense mutuelle avec l’Iran, permettant à Téhéran de déployer des missiles balistiques au Soudan.