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Un groupe en exil affirme qu’un site nucléaire iranien doit être contrôlé

Confréence de presse de Mehdi Abrichamtchi, pdt de la commission de la Paix du CNRI, Paris, 3 novembre 2009 - photo Getty imagePar Elaine Ganley

Associated Press, 3 novembre – Un groupe d’opposition iranien en exil a appelé l’agence nucléaire de l’ONU mardi à ne pas perdre de temps pour examiner un site caché près de Téhéran dont il prétend qu’il est utilisé pour aider à fabriquer des détonateurs nucléaires.

Le Conseil national de la Résistance iranienne, ou CNRI, le bras politique des Moudjahidine du peuple, dit que le site est construit sous une colline à l’est de Téhéran et qu’il comporte une série de tunnels interconnectés. « L’ensemble des activités liées à la fabrication de détonateurs se font dans ce réseau de tunnels », a dit Mehdi Abrichamtchi, lors d’une conférence de presse.

Le groupe avait fait ses révélations sur le site lors d’une première conférence de presse en septembre. Mardi il a fourni ce qu’il appelle des détails sur sa construction et son fonctionnement. Le site dépend apparemment de ce que le CNRI nomme le Centre de recherche pour la technologie de l’explosion et de l’impact, ou METFAZ, qui est géré par le ministère iranien de la Défense.

Abrichamtchi a déclaré que le groupe avait obtenu ses informations de sources au sein des puissants gardiens de la révolution et du ministère de la Défense, les deux organisations étant, d’après lui, derrière la tentative présumée de l’Iran de fabriquer des armes nucléaires.

Abrichamtchi a fait valoir que la construction de tunnels pour le METFAZ et un site près de la ville sainte de Qom, a commencé en 2000. L’Iran a rendu publique l’existence du site de Qom cette année, et les inspecteurs de l’ONU l’ont visité la semaine dernière, mais leurs conclusions n’ont pas été rendues publiques.

La révélation de la construction de l’installation près de Qom préoccupe davantage les États-Unis, la France et d’autres puissances soupçonnant l’Iran d’enrichir de l’uranium pour des armes nucléaires. L’Iran insiste pour dire que son programme nucléaire est strictement civil, destiné à la recherche et à des fins énergétiques.

Le groupe d’opposition a regretté que les autorités aient attendu jusqu’à cette année pour agir sur le site de Qom, en faisant valoir que le groupe avait signalé son existence en 2005. En fait, en décembre 2005 les Moudjahidine avaient déclaré dans une conférence de presse que le régime iranien construisait un réseau de tunnels et d’installations souterraines dans environ 14 emplacements, dont la ville de Qom.

Abrichamtchi a déclaré que son groupe avait signalé l’existence du site METFAZ, dans une zone militaire près de la ville de Sanjarian, à l’Agence internationale de l’énergie atomique, mais n’avait reçu aucune réponse.

« Nous espérons que l’Agence internationale de va pas attendre quatre ans pour aller visiter ce site à Qom … avant que les mollahs aient la possibilité de déplacer les éléments et de dissimuler le tout, a-t-il dit. Le régime est beaucoup plus proche de la bombe. »

Le CNRI a un bilan mitigé de précision. En 2002, il a révélé l’existence de deux sites nucléaires, contribuant ainsi à découvrir deux décennies de programme nucléaire clandestin de l’Iran. Toutefois, d’autres révélations présumées sur un programme d’armes nucléaires n’ont pas été publiquement vérifiées.

Avec des diagrammes à portée de main, qui seraient des « originaux » venant d’Iran, Abrichamtchi a déclaré que des ateliers sur le site METFAZ, utilisés pour la fabrication de détonateurs pour une explosion nucléaire, étaient intégrés dans le réseau de tunnels. Trois tunnels verticaux mènent à la surface avec des entrées cachées sur les versants de la colline derrière deux grands hangars, a-t-il dit.

Abrichamtchi a décrit un montage de sociétés écrans pour dissimuler les travaux sur les sites nucléaires secrets, y compris la ville de Qom. Il a affirmé, par exemple, que les tunnels à Qom ont été construits en partie par la Compagnie Qorb-e-Qaem, qui serait la section du génie de la Force aérienne des gardiens de la révolution.

Le groupe d’opposition a appelé la communauté internationale à la fermeté sur le programme nucléaire iranien, notamment avec un boycott en pétrole, en technologie et touchant d’autres produits essentiels.

Basé à Vienne, l’agence nucléaire de l’ONU est actuellement en attente d’une réponse de Téhéran sur une proposition permettant à l’Iran d’expédier la plupart de son uranium enrichi à l’étranger pour davantage d’enrichissement, une façon de s’assurer qu’il n’a pas assez de matériaux à portée de main pour fabriquer une bombe.

« Attendre d’une réponse écrite … c’est courir après un mirage», a dit Abrichamtchi.