mercredi, septembre 11, 2024
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Un média allemand : la mosquée bleue de Hambourg au service du régime iranien

Un média allemand : la mosquée bleue de Hambourg au service du régime iranien

Dans un récent rapport d’enquête publié dans Der Spiegel le 10 août, le magazine allemand a mis en lumière les liens étroits entre le Centre islamique de Hambourg (IZH) et le régime iranien, ainsi que son soutien à l’organisation terroriste Hezbollah. Ces révélations font suite à la décision des autorités allemandes de fermer la Mosquée bleue de Hambourg, qui est depuis longtemps soupçonnée de servir de plaque tournante aux activités extrémistes.

Le rapport détaille comment l’IZH, dirigé par Mohammad Mofatteh, a maintenu des contacts étroits et continus avec le cœur du régime iranien, en particulier le soi-disant « Bureau révolutionnaire » du guide suprême du régime, Ali Khamenei.

Les enquêteurs ont découvert plus de 650 messages WhatsApp échangés entre Mofatteh et Mehdi Mostafavi, le directeur adjoint des affaires internationales du bureau de Khamenei, de fin 2021 à fin 2023. Ces messages comprenaient des instructions détaillées de Mostafavi à Mofatteh, couvrant tout, des efforts de propagande à la coordination des activités de la mosquée en accord avec les objectifs du régime.

Le rapport Spiegel souligne également comment, au lendemain de l’attaque du 7 octobre, Mofatteh a reçu des directives de Téhéran sur la manière de cadrer l’incident. Les messages du bureau de Khamenei justifiaient l’attaque, soulignant la nécessité d’une « longue guerre sur tous les fronts, tant politiquement que militairement », pour atteindre les objectifs du régime.

Une enquête plus approfondie menée par les autorités allemandes a révélé que l’IZH n’était pas seulement une institution religieuse mais agissait comme une « représentation étrangère directe » du régime iranien en Allemagne. Les autorités ont découvert des documents portant des sceaux et des tampons du bureau de Khamenei, notamment des reçus de dons liés à l’IZH. Ces découvertes ont été cruciales dans la décision du ministère fédéral de l’Intérieur, dirigé par Nancy Faeser, d’interdire l’IZH et de saisir la Mosquée bleue.

En outre, le rapport Spiegel révèle des liens entre l’IZH et le Hezbollah. Des documents trouvés lors de perquisitions indiquaient qu’un agent du Hezbollah responsable des « relations extérieures » se rendait fréquemment à la Mosquée bleue de Hambourg. En 2016, cet agent a transmis les « remerciements et la reconnaissance » du Hezbollah au chef de l’IZH de l’époque pour le « soutien financier, moral et consultatif » fourni. D’autres éléments de preuve provenant du téléphone de Mofatteh et d’autres responsables de l’IZH les ont directement liés à l’agent du Hezbollah, dont le numéro de téléphone a été découvert dans leurs contacts.

L’enquête a également révélé que l’IZH et les représentants du Hezbollah avaient discuté d’un projet de construction de mosquée dans la région de Hanovre, qui était étroitement lié à l’IZH. Le « Département des relations extérieures » du Hezbollah au Liban aurait été fortement impliqué dans la planification de ce projet, les rapports sur les problèmes de mise en œuvre ayant été envoyés directement au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le procureur général fédéral allemand enquête actuellement sur plusieurs responsables de l’association des mosquées de Basse-Saxe, soupçonnés d’appartenance à l’organisation terroriste du Hezbollah.

Comme indiqué le 22 novembre 2023, l’arrestation d’Asadollah Assadi, un haut responsable de l’ambassade du régime iranien à Vienne, a mis en évidence la menace importante posée par les réseaux d’espionnage de Téhéran. En 2018, les autorités allemandes ont arrêté Assadi sur leur sol, découvrant des preuves cruciales au cours de leur enquête. Parmi les objets trouvés dans le véhicule d’Assadi figuraient deux carnets : un « carnet noir » contenant des instructions de fabrication de bombes et un « carnet vert » rempli de reçus montrant des paiements effectués à de nombreuses personnes à travers l’Europe. Ces documents ont révélé les nombreux voyages d’Assadi à travers l’Europe et son soutien financier à des agents fidèles au régime iranien.

Le carnet vert, qui contient 289 notes en latin et en farsi, recense minutieusement les adresses et les coordonnées de divers lieux, notamment des magasins, des hôtels et des restaurants dans plusieurs pays européens, dont un nombre important en Allemagne. L’une d’entre elles fait notamment référence au Centre islamique de Hambourg. Malgré les renseignements dont disposent les services de sécurité occidentaux sur ces réseaux, ils n’ont souvent pas pris de mesures efficaces, peut-être en raison de considérations politiques ou d’une sous-estimation du niveau de menace. La condamnation d’Assadi et de ses complices en Belgique a souligné le danger potentiel que représentent les cellules dormantes de Téhéran, révélant leur capacité à représenter de graves risques pour la sécurité nationale et la sécurité des citoyens et des dirigeants.