Le 12 août 2024, l’Iran a été témoin d’une vague de protestations de divers segments de la société, des retraités et des travailleurs aux professionnels de la santé et aux prisonniers politiques. Etendues à plusieurs villes et régions, elles ont mis en évidence la frustration croissante du peuple iranien face à la négligence et aux promesses non tenues du régime.
Les enseignants du mouvement pour l’alphabétisation se sont rassemblés à Téhéran devant le ministère de l’Éducation pour exiger de meilleures conditions de travail et une rémunération équitable. Leur rassemblement a été marqué par des chants tels que « Criez pour vos droits ! » alors qu’ils exprimaient leur frustration face aux salaires insuffisants et à l’inaction du gouvernement.
August 12—Yazd, central Iran
Nurses in Yazd go on strike, joining the protests started by nurses in Shiraz. Nurses are protesting poor working conditions, workforce shortages, low wages, and other basic needs.#IranProtests pic.twitter.com/m5KF5iL29s— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 août 2024
À Khorramabad et Kermanshah, les employés retraités de la Société iranienne des télécommunications (TCI) ont organisé des rassemblements pour réclamer des retraites plus élevées et des besoins de base. Les manifestants de Kermanshah ont notamment critiqué le non-respect par le gouvernement de ses propres lois, qui exigent que les retraites soient ajustées en fonction du coût de la vie. Les manifestations ont souligné le mécontentement général des retraités qui se sentent abandonnés par le régime.
Dans la ville centrale d’Arak, les travailleurs de l’entreprise publique Wagon Pars, fabricant de trains et de locomotives, ont poursuivi leur grève pour le 15e jour consécutif, malgré les menaces des forces de sécurité. Pendant ce temps, à Ispahan, les retraités des TCI se sont rassemblés pour protester contre les faibles retraites et la dégradation des conditions de vie, en scandant : « Nous n’avons entendu que des mensonges. Nous n’avons vu aucune justice », reflétant leur profonde méfiance envers les engagements du gouvernement.
August 12—Tehran, Iran
Literacy movement teachers rally in front of the education ministry.#IranProtests pic.twitter.com/oXH2BNqIgF— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 août 2024
À Rasht et à Tabriz, les retraités des TCI sont descendus dans la rue pour exiger que le régime honore ses obligations légales d’ajuster les retraites en fonction de l’augmentation du coût de la vie. Ces manifestations ont été reprises dans d’autres villes du nord et du nord-ouest, notamment à Bijar, où des griefs similaires ont été exprimés par des employés retraités de plus en plus frustrés par le manque d’égards du gouvernement pour leur bien-être.
À Yazd, les infirmières ont rejoint les grèves nationales en cours qui ont débuté à Shiraz, pour protester contre les mauvaises conditions de travail, la pénurie de main-d’œuvre et les bas salaires. Leurs actions s’inscrivent dans un mouvement plus large au sein du secteur de la santé, où les professionnels s’opposent à la négligence systémique et au soutien inadéquat.
À Mashhad, les travailleurs sous contrat se sont rassemblés pour protester contre les salaires impayés et en retard, un problème persistant qui a alimenté les conflits du travail dans tout le pays. Cette manifestation a mis en évidence les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les travailleurs qui sont de plus en plus incapables de garantir leurs moyens de subsistance.
À Ahvaz, les retraités des TCI ont continué leurs manifestations, exigeant que le régime réponde à leurs besoins fondamentaux et à leurs préoccupations en matière de retraite. Des manifestations similaires ont été observées dans d’autres villes, reflétant un sentiment croissant de désespoir parmi la population âgée de l’Iran.
August 12—Rasht, northern Iran
Retirees of the Telecommunications Company of Iran rally, protesting the regime disregarding its own laws that require the TCI to raise the retirees' pensions according to the costs of living. #IranProtestspic.twitter.com/GVq8JpbEKO— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 août 2024
Au-delà de ces manifestations, une manifestation unique a eu lieu à Téhéran, où un groupe de prisonniers politiques, en particulier des femmes de la prison d’Evin, ont annoncé qu’ils entameraient une grève de la faim le 13 août. Cette action s’inscrit dans le cadre de la campagne « Non aux exécutions le mardi », qui proteste contre la récente exécution du prisonnier politique Reza Rasaei et les exécutions de masse dans les prisons de Ghezel Hesar et de Karaj. La grève de la faim reflète la résistance croissante du système pénitentiaire iranien contre les pratiques brutales du régime.
A Tabriz, une manifestation a été organisée par des employés retraités de TCI, exigeant des retraites plus élevées et des besoins de base, conformément aux rassemblements dans d’autres régions du pays. Les retraités se font de plus en plus entendre sur le fait que le gouvernement ne respecte pas ses obligations.
August 12—Arak, central Iran
Workers of the state-owned Wagon Pars train and locomotive manufacturer hold 15th day of strikes while being threatened by security forces.#IranProtestspic.twitter.com/TGKXDt5aSj— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 12 août 2024
Pendant ce temps, à Sanandaj, les retraités de TCI ont également organisé une manifestation, s’ajoutant au chœur des voix à travers l’Iran appelant à la justice et à une aide économique. Ces manifestations coordonnées démontrent l’unité des retraités de diverses régions, toutes confrontées à des difficultés similaires.
À Téhéran, une manifestation distincte a été organisée par des acheteurs de voitures de l’entreprise automobile Saipa. Ils se sont rassemblés devant le siège de l’entreprise pour protester contre les retards dans la livraison de leurs véhicules, en particulier du modèle Changan. Les manifestants ont accusé l’entreprise de malversations financières et de non-respect de ses obligations contractuelles. Un responsable de l’entreprise a promis que tous les véhicules seraient livrés d’ici la fin septembre, mais cette assurance n’a pas suffi à apaiser la colère des personnes concernées.
L’ampleur et l’intensité de ces manifestations illustrent une nation aux prises avec un mécontentement généralisé. Malgré les efforts du régime pour réprimer la dissidence, la frustration croissante des travailleurs, des retraités, des professionnels de la santé et même des prisonniers politiques témoigne d’une situation instable.
PMOI Resistance Units across Iran support the justice-seeking movement for the victims of the 1988 massacre of political prisoners.#PMOI #ResistanceUnits pic.twitter.com/3IuLW7Drbv
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 11 août 2024