Le dimanche 3 décembre, lors d’une séance intitulée « La deuxième conférence nationale sur la mise en œuvre de la Constitution », le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, a affirmé à propos de Gaza et des groupes affiliés au régime : « Depuis le triomphe de la Révolution islamique, un principe fondamental de la politique étrangère de la République islamique d’Iran a été de soutenir les droits du peuple palestinien, reconnaissant qu’il s’agit d’une question primordiale dans le monde islamique. Malgré les changements politiques mondiaux et les tendances régionales, ce principe fondamental de notre politique étrangère reste inébranlable. »
Pour un régime qui a tout fait pour saper l’Autorité palestinienne, qui justifie la répression des femmes sous prétexte de « tenues non conformes » et impose la censure sur Internet sous couvert de « protection des utilisateurs », de telles déclarations pourraient ressembler à de la simple rhétorique politique. Cependant, il y a une part de vérité dans les propos de Raïssi, un personnage connu pour sa tromperie et sa duplicité systématiques, quant au bellicisme du régime au Moyen Orient.
Le régime théocratique en Iran implique intrinsèquement de soutenir le terrorisme et les groupes extrémistes. Comme l’a déclaré Rouhollah Khomeiny, l’ancien guide suprême et fondateur de ce régime : « La préservation du système est la plus haute priorité », son successeur, Ali Khamenei, l’a souligné ces dernières années, déclarant : « Si nous ne combattons pas les terroristes en Syrie ou en Irak, nous devons les affronter dans les rues de Hamedan et Kermanshah ».
Tout au long de l’histoire du régime iranien, quelles que soient les conditions économiques, l’instabilité politique ou les périodes de guerre, il n’y a jamais eu un seul moment où le régime s’est abstenu d’intervenir dans les affaires d’autres pays, motivé soit par des considérations diplomatiques, soit par des priorités de politique étrangère. Même pendant les 24 années où trois administrations prétendaient poursuivre la désescalade et entretenir des relations positives avec l’Occident – sous les présidences d’Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, Mohammad Khatami et Hassan Rohani – le régime iranien a constamment maintenu son engagement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine. Cette réalité est fortement étayée par des recherches approfondies menées par les services de renseignement et les groupes de réflexion occidentaux.
Au cours des quatre dernières décennies, le régime iranien a maintenu une approche cohérente, tandis que l’Occident a varié sa stratégie en recherchant des « modérés » ou des « éléments rationnels » à Téhéran.
Certaines personnes en Occident pourraient croire à tort que le régime iranien, bien que qualifié de principal État soutenant le terrorisme, n’a pas reçu suffisamment d’incitations ou de pressions pour l’inciter à réévaluer sa politique étrangère. Malheureusement, ces individus semblent manquer d’une compréhension approfondie du régime iranien et leurs années d’études pourraient avoir été indûment influencées ou entachées par des sources inexactes.
Contrairement aux régimes tyranniques traditionnels, les programmes aventureux du régime iranien ne découlent pas d’une force inhérente. Ce régime manque des fondements essentiels d’un véritable pouvoir, par exemple une infrastructure économique robuste, un soutien social étendu et une force véritablement loyale et idéologique. Après la conclusion de la guerre Iran-Irak, au cours de laquelle le régime et la communauté mondiale ont acquis une véritable compréhension des capacités militaires réelles de l’Iran, le régime s’est abstenu de tout aventurisme militaire. Cette retenue n’est pas révélatrice des intentions pacifiques de Téhéran mais plutôt d’une reconnaissance de la détérioration du moral au sein de ses forces corrompues, empêtrées dans le capitalisme et gérant un système militaire inefficace.
Par conséquent, la déstabilisation au-delà des frontières iraniennes n’est pas un levier de puissance mais, comme l’a explicitement déclaré Khamenei, une stratégie défensive de survie. Durant plus de deux décennies de négociations nucléaires, le régime n’a pas voulu discuter de ses projets régionaux ambitieux, et les parties occidentales aux négociations n’ont pas réussi à comprendre les raisons qui se cachent derrière la position inébranlable du régime.
Le manque de compréhension du comportement du régime iranien a entraîné des coûts considérables, tant en termes de vies que de finances, pour la région et le monde. Le régime ne veut ni ne peut abandonner ses politiques extrémistes, et aucune mesure d’incitation ou de pression ne pourra le persuader de le faire.
Selon Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, le régime repose sur deux piliers : la répression interne et le terrorisme externe. L’élimination de l’un ou l’autre de ces piliers précipitera sa chute.