Jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à des pressions supplémentaires sur le régime iranien, notamment la désignation officielle de ses Gardiens de la révolution (pasdaran) comme organisation terroriste. Les eurodéputés ont voté à une écrasante majorité en faveur de cette désignation un jour plus tôt, seuls neuf députés s’y opposant, contre 598. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également exprimé son soutien explicite à la sanction et à la proscription des pasdaran en tant qu’organisation terroriste, à la suite de multiples appels lancés par des États membres de l’Union européenne comme l’Allemagne.
L’UE doit imposer lundi un nouveau train de sanctions, le quatrième depuis que des manifestations nationales contre le régime des mollahs ont éclaté en Iran à la mi-septembre. Téhéran a réprimé férocement ces manifestations, massacrant plus de 750 personnes, dont au moins 70 enfants, selon l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran. Les gouvernements occidentaux ont, comme on pouvait s’y attendre, condamné les violations des Droits de l’Homme commises par le régime, mais ils ont évité toute mesure plus forte ou plus conflictuelle que les habituelles sanctions économiques ou condamnations verbales.
La grande majorité des décès de manifestants au cours des quatre derniers mois seraient imputables au Corps des gardiens de la révolution islamique et à sa milice volontaire, les bassidjis. Cela correspond aux rapports des soulèvements précédents, y compris celui de novembre 2019, où environ 1 500 manifestants ont été tués dans des fusillades de masse à travers le pays. Cette répression antérieure est survenue environ six mois après que les États-Unis ont ajouté les pasdaran à leur liste d’organisations terroristes étrangères, ce qui a suscité de nouvelles discussions sur des propositions similaires dans l’Union européenne et au Royaume-Uni.
#IRGC funds #Terror in #Syria, #Iraq, #Yemen: #1 Iran New release on @Amazon argues to #BlacklistIRGC 2stop #Terror https://t.co/I3JIbiM3na pic.twitter.com/D7tMyAWtFD
— NCRI-U.S. Rep Office (@NCRIUS) 21 mars 2017
Pourtant, même trois ans après les massacres de novembre 2019 et quatre mois après le dernier soulèvement antigouvernemental en Iran, la suite donnée à ces propositions reste incertaine. Le parlement britannique a organisé un débat sur le sujet la semaine dernière, ce qui a conduit à des rapports faisant état d’un soutien quasi universel à l’inscription des pasdaran sur la liste des organisations terroristes. Le gouvernement a ensuite indiqué qu’il prenait en considération les appels interpartis, et divers rapports ont laissé entendre que la désignation était imminente. Mais aucune annonce officielle ni aucun calendrier n’ont encore été annoncés.
La situation est similaire dans l’UE après le vote des eurodéputés. La résolution de jeudi n’est pas contraignante, et il reste donc à déterminer si les dirigeants de l’UE prendront effectivement des mesures pour interdire les pasdaran et ses affiliés dans toute l’Union. Néanmoins, la résolution et le dialogue politique sous-jacent ont suffi à terrifier la théocratie au pouvoir, qui est aux prises avec une crise intérieure.
Une grande partie de la réponse de jeudi est venue de l’état-major général des forces armées du régime, qui assure la coordination entre l’armée et les pasdaran. Ses commentaires ont consisté en quelques menaces au cas où l’UE mettrait à exécution sa menace de qualifier les pasdaran de groupe terroriste et de les proscrire en conséquence.
Selon l’état-major général, agir ainsi « affecterait la sécurité, la tranquillité et la paix régionales et mondiales, et le Parlement européen devrait faire attention à ses conséquences. » Sa déclaration semble également justifier d’éventuelles actions futures en Europe. Ces menaces soulignent la nécessité de proscrire rapidement les pasdaran et d’intensifier la pression sur le régime.
Les menaces du régime ont donné à l’UE, à ses États membres et à leurs alliés de nouvelles justifications substantielles pour reconnaître officiellement le Corps des gardiens de la révolution islamique comme une menace pour la sécurité et la stabilité mondiales. Si, toutefois, l’intention était plus vantarde que menaçante, alors la déclaration indique clairement que Téhéran s’attend à ce que les sanctions en question paralysent effectivement son organisation paramilitaire de la ligne radicale.