mardi, mai 13, 2025
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Le régime iranien intensifie son procès-spectacle contre l’OMPI dans un contexte d’isolement international croissant

Le régime iranien intensifie son procès-spectacle contre l'OMPI dans un contexte d'isolement international croissant

Dans un spectacle judiciaire visant à contrer la pression internationale croissante, la justice du régime iranien a tenu mardi la 31e audience de son procès par contumace contre 104 membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). L’audience, tenue à la 11e chambre du tribunal pénal de Téhéran, sous la présidence du juge Hodjatoleslam Amir Reza Dehghani, a une fois de plus mis en évidence la crainte du régime clérical à l’égard de son principal mouvement d’opposition.

L’agence de presse Daneshjou (SNN), dirigée par le CGRI, a rapporté que l’audience ne s’était pas limitée à des membres individuels de l’OMPI, mais visait également l’existence même de l’organisation en tant qu’entité juridique. L’avocat des plaignants, le religieux Masoud Maddah, a tenu une série de propos incendiaires, remplis d’accusations répétées, de griefs historiques et de venin idéologique.

« Tant que la personnalité juridique de cette organisation ne sera pas dissoute », a averti Maddah, « ces crimes continueront. » Il a exigé la révocation de la personnalité juridique du groupe et le jugement et l’extradition de ses dirigeants – un appel désespéré en réponse à la reconnaissance internationale croissante de la Résistance iranienne comme force pro-démocratique.

Malgré le tourbillon d’allégations, allant d’accusations depuis longtemps démenties concernant les relations du groupe avec les services de renseignement étrangers à des attaques grossières contre ses dirigeants, l’inquiétude sous-jacente du régime était manifeste. « Comment un groupe responsable de 17 000 morts peut-il aujourd’hui apparaître dans les forums internationaux comme une organisation pacifique et démocratique ? » a déploré Maddah.

Dans son discours, Maddah a intérogé sur les raisons pour lesquelles les États-Unis ont retiré l’OMPI de leur liste des organisations terroristes en 2012, et pourquoi les tribunaux européens avaient rejeté cette étiquette également. Il est allé jusqu’à suggérer que les procureurs français engagent des poursuites contre leurs propres responsables pour avoir retiré le groupe de la liste des organisations terroristes – une provocation rhétorique extraordinaire et désespérée.

Le tribunal s’est également laissé aller aux témoignages de détenus de l’époque du régime, décédés depuis longtemps, et aux citations douteuses de responsables irakiens liés à la politique post-Saddam, tentant de les assimiler à des preuves judiciaires. Maddah a cité des allégations selon lesquelles d’anciens responsables irakiens tels qu’Ahmed Chalabi et Kadhim al-Shalaan auraient déclaré l’OMPI illégale – une faible tentative de gonfler les arguments du régime pour en faire un consensus international.

Mais la véritable panique du régime réside dans ce qu’il ne peut contrôler : la résilience politique et le capital moral de l’OMPI. Autrefois qualifiée de marginale par Téhéran, l’organisation est désormais devenue la cible principale d’un système judiciaire dirigé par les bourreaux du massacre de 1988.

En faisant référence à plusieurs reprises au renouveau de l’organisation, à son soutien à l’étranger et à la campagne mondiale visant à proscrire le CGRI – l’épine dorsale terroriste du régime –, le système judiciaire n’a fait que renforcer la pertinence de l’OMPI. Dans un moment d’ironie noire, le discours de Maddah a révélé non pas la culpabilité de l’OMPI, mais le désespoir de l’État clérical de ressusciter les fantômes de la vieille propagande.

La tentative du régime d’invoquer la « théorie de la personnalité juridique » pour criminaliser l’opposition met en lumière l’inversion surréaliste du droit sous un régime théocratique. Dans un pays où même les ONG enregistrées auprès de l’État sont interdites, Téhéran souhaite désormais une reconnaissance internationale pour inverser les accusations criminelles contre l’opposition politique – une contradiction qui n’échappe à personne.

Alors que les procédures se poursuivent à Téhéran, le véritable procès – celui de la légitimité – se déroule sur la scène internationale. Et tout porte à croire que le régime clérical est le grand perdant.