Les agences de presse ont annoncé la semaine dernière que le cerveau de l’attentat de Khobar, en Arabie Saoudite, le Saoudien Ahmed Ibrahim al-Mugassila avait été arrêté début août au Liban et remis aux autorités saoudiennes. L’attentat qui a été perpétré en 1996 à Khobar, dans l’est de l’Arabie Saoudite, avait coûté la vie à 19 soldats de l’armée de l’air américaine et blessé 372 autres personnes.
« Des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI, police libanaise) ont arrêté le Saoudien Ahmed Ibrahim al-Mugassil à l’aéroport de Beyrouth, en provenance de Téhéran avec un faux passeport », a indiqué jeudi 27 août un responsable sécuritaire libanais à l’AFP.
Le quotidien libanais « Al-Akhbar » croit savoir que ce sont les renseignements saoudiens, à la suite d’informations fournies par leurs homologues américains, qui ont alerté la police libanaise sur la date de l’arrivée de Mugassil. Riyad a demandé l’extradition du suspect dans les 12 heures qui ont suivi cette arrestation, qui met fin à 20 ans de chasse à l’homme.
Ahmed Ibrahim al-Mugassil considéré comme le chef de la branche militaire du Hezbollah al-Hijaz, lié à l’Iran, est accusé d’avoir planifié, avec des complices, l’attentat anti-américain au camion-citerne piégé perpétré le 25 juin 1996 à Khobar. L’attentat avait soufflé un bâtiment de plusieurs étages, où résidaient des militaires américains et avait également fait des dizaines de blessés parmi les Saoudiens et étrangers non américains.
Selon des sources saoudiennes, le suspect, qui s’était pendant longtemps caché en Iran, avait été repéré récemment au Liban.
La justice américaine avait conclu à la responsabilité de l’organisation du Hezbollah al-Hijaz dans l’attentat de Khobar mais les autorités iraniennes ont toujours nié tout lien avec l’attaque.En 2006, une cour du District de Columbia aux États-Unis a conclu que l’Iran était responsable.
« La cour a compris que l’Iran, qui est majoritairement chiite, avait agi par l’entremise d’un groupe allié – le Hezbollah al-Hijaz, un groupe militant saoudien affilié avec le Hezbollah libanais. La cour a désigné M. Mughassil comme le meneur de l’attaque », a affirmé le New York Times jeudi.
Un acte d’accusation déposé en 2001 à la cour fédérale d’Alexandria, en Virginie, signalait M. Mughassil comme le chef militaire du Hezbollah al-Hijaz, basé à Qatif, le centre provincial, à quelques kilomètres au nord de Khobar. L’acte d’accusation affirmait qu’il avait recruté d’autres chiites saoudiens pour le groupe, et désignait 12 autres suspects chiites de Qatif, ainsi qu’un membre non identifié du Hezbollah libanais.
L’accusation affirmait que le suspect libanais avait assisté à la construction de la bombe au camion-citerne piégé qui a servi pour l’attaque.
« Les procureurs ont affirmé que M. Mughassil, basé à Beirut et voyageant souvent à Qatif, avait dès 1993 ordonné à ses associés de surveiller les américains en Arabie Saoudite, et que ce groupe envoyait des rapports aux officiels iraniens et suivait les instructions d’officiers militaires iranien » a ajouté le New York Times.
« Au printemps 1996, l’un de ses associés a été arrêté alors qu’il roulait vers l’Arabie Saoudite avec des explosifs obtenus au Liban, et les autorités saoudiennes en ont également arrêté trois autres. Mais M. Mughassil et son groupe ont continué à franchir la frontière avec plus d’explosifs pour les cacher vers Qatif, affirmait l’acte d’accusation. »
« D’après l’acte, le 25 juin vers 22 heures deux complices servant d’éclaireurs sont entrés dans un parking près du Bâtiment 131 des tours de Khobar, où une voiture les attendait pour fuir ; M. Mughassil a alors conduit le camion jusqu’au parking, l’a garé près du bâtiment puis s’est enfuit. »
« La cour fédérale du District de Columbia a ordonné à l’Iran de payer un total de 254 millions de $ pour les familles des victimes de l’explosion. »
Les preuves révélaient que « l’explosion de Khobar était planifiée, financée et commanditée par les hauts dirigeants du gouvernement de la République Islamique d’Iran », a écrit le juge Royce C. Lamberth dans sa décision. « Le comportement des accusés pour faciliter, financer et fournir le soutien matériel à la mise en œuvre de cette attaque était intentionnel, extrême et scandaleux. »
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