vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: Iran RésistanceStruan Stevenson : sans l'aide américaine, des réfugiés affrontent une mort certaine,

Struan Stevenson : sans l’aide américaine, des réfugiés affrontent une mort certaine,

Humiliés et maltraités, des milliers de personnes innocentes sont désormais à la merci du cruel colonel Sadeq, écrit Struan Stevenson

News.scotsman.com, 17 aout – De nombreux de réfugiés innocents sont confrontés à la mort dans des camps en Irak et seuls les Etats-Unis peuvent les sauver. Plus de 3.000 hommes et femmes sont à la merci de militaires irakiens brutaux qui ont manifesté à deux reprises leur volonté de tuer de sang froid. En 2009 et 2011, les gardes ont pris d’assaut le camp d’Achraf, près de Bagdad, tuant 49 personnes et blessant environ un millier d’autres. En dépit de ces atrocités, les résidents d’Achraf n’ont pas résisté à la pression pour abandonner leur foyer durant ces 25 dernières années, alors que l’ONU et les Etats-Unis ont donné des assurances qu’on les déplaçait vers un lieu temporaire à proximité de l’aéroport de Bagdad, où ils pouvaient être interviewés et enregistrés par les Nations Unies comme réfugiés, puis rapidement réinstallés dans des pays amis en dehors de l’Irak. Plus de 2000 réfugiés ont quitté volontairement Achraf et déménagé au camp Liberty où ils ont immédiatement découvert qu’ils avaient été victimes d’un cruel canular. Au lieu des installations de première classe dans cette ancienne base militaire américaine qu’on leur avait montrée sur des photos retouchées par l’ONU, ils se sont retrouvés dans un bidonville, avec des bungalows délabrés pour y vivre, des tuyaux d’égouts cassés, de l’électricité intermittente et sans eau courante.

Mais ces 2.000 personnes, dont près de la moitié des femmes, étaient désormais complètement à la merci de l’armée irakienne, commandé par le fameux colonel Sadeq, l’un des meneurs présumés des deux précédents massacres violents. Les réfugiés ont été humiliés et maltraités. Les demandes de médicaments vitaux et d’équipements de mobilité de base pour les personnes handicapées ont été rejetées. Les tentatives de l’approvisionnement principal en eau connecté aux frais des réfugiés ont été bloquées à plusieurs reprises. Même les abris de base pour protéger les habitants de la brûlure du soleil à 55 degrés ont été refusés. Des patrouilles de l’armée et de la police entourent et sillonnent le camp de prisonniers. En violation totale des règles propres à l’ONU sur les camps de réfugiés, ces personnes sont emprisonnées, incapables de quitter la clôture d’enceinte du camp et même incapables de recevoir des visites des avocats, de politiciens, de la famille ou des amis. Les corps de trois réfugiés morts dans le camp ont été retenus pendant des mois dans les morgues de Bagdad en dépit des appels sans fin pour les rendre à leurs familles afin de les enterrer. Dans un geste ignoble, Sadeq a ordonné que des camions chargés de produits alimentaires de base soit déchargés pour l’inspection, en laissant la nourriture pourrir au soleil pendant des heures avant d’être inspectées par ses gardes.

Et ce traitement inhumain se déroule juste sous le nez d’un important contingent d’observateurs de l’ONU, directement supervisés par le représentant spécial de l’ONU en Irak, Martin Kobler, qui a signé un protocole d’accord avec le gouvernement irakien concernant Achraf et Liberty sans l’accord des réfugiés. L’accord, qui a été garanti par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, soulignait la nécessité d’avoir des conditions humaines au camp Liberty.

Si Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien, obtient ce qu’il veut, les gardes recevront le feu vert pour une autre tuerie. Il a ordonné les deux derniers massacres à la demande directe de ses principaux parrains de l’Iran voisin. Mais l’ONU a déjà montré qu’elle n’est pas disposée à intervenir à nouveau. Martin Kobler, a même fait l’éloge de la « patience » d’al-Maliki et affirmé de manière surprenante que le camp Liberty est apte à accueillir les autres, plus de 1000 habitants qui refusent désormais d’être transférés du camp d’Achraf jusqu’à ce que leurs besoins humanitaires minimums soient satisfaits. Les propos de Kobler au Conseil de sécurité de l’ONU, revenaient à donner carte blanche al-Maliki et ses sbires pour assassiner. Heureusement, des parlementaires américains croient encore que leur pays a le devoir moral d’intervenir. Soixante-dix-neuf membres du Congrès ont écrit une lettre à la secrétaire Clinton au début du mois exigeant que Washington respecte sa parole. « Étant donné le rôle des USA dans la fourniture de garanties pour la protection des résidents du camp d’Achraf et dans l’aide apportée pour faciliter la conclusion d’un protocole d’accord entre les Nations Unies et le gouvernement irakien », écrivent-ils, « les Etats-Unis sont responsables – et doivent s’assurer – que la protection humanitaire des résidents du camp d’Achraf et du Camp Liberty soient respectés ».

Non seulement est-ce maintenant de la responsabilité du gouvernement américain de protéger cette communauté d’un autre massacre, mais les Etats-Unis doivent aussi faire pression sur le gouvernement irakien pour assurer des conditions décentes à ceux qui sont enfermés dans camp Liberty. Sans l’intervention américaine, ce n’est pas seulement Maliki et ses sbires qui arriveront à leurs fins. Ce sont les mollahs de Téhéran qui seront les plus heureux quand les coups de feu retentiront de nouveau au camp d’Achraf. Ce régime paria a comblé le vide du pouvoir laissé en Irak au départ armée américaine, ce qui signifie que Maliki est malheureusement un peu plus qu’une marionnette de Téhéran. Et Téhéran ne veut rien de plus que l’anéantissement des réfugiés d’Achraf parce qu’ils sont membres des Moudjahidine du peuple d’Iran, la principale opposition iranienne. Avec le régime syrien semblant chaque jour plus instable, Téhéran se retrouve avec très peu d’alliés. Les mollahs sont paranoïaques à propos de leur propre destin et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour écraser leurs ennemis. Seuls les Etats-Unis se tiennent maintenant entre ces réfugiés et une mort certaine. Est-ce que le gouvernement américain abandonnera les gens qu’il a promis de protéger quand ses troupes ont libéré l’Irak ? La faiblesse face à l’agression de l’Irak depuis 2009 a encouragé le gouvernement Maliki qui croit pouvoir agir en toute impunité. Les États-Unis doivent s’opposer aux agresseurs ou l’histoire ne leur pardonnera pas.

• Struan Stevenson est un eurodéputé conservateur représentant l’Écosse et le Président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak