
Une explosion sur un site militaire du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI ou pasdaran) dans l’est de Téhéran jeudi a entraîné la mort d’un membre des forces navales et blessé au moins dix pompiers, selon les médias d’État iraniens. Le récit officiel du régime affirme que l’explosion a été déclenchée par un incendie à l’intérieur d’un conteneur d’expédition, mais des détails clés, notamment le lieu exact et la cause de l’explosion, restent étrangement non divulgués.
Le porte-parole des pompiers de Téhéran, Jalal Maleki, a déclaré que l’incendie s’était déclaré vers 13h30, heure locale. Alors que les pompiers tentaient de contenir l’incendie, une explosion soudaine s’est produite, apparemment due à la chaleur emprisonnée et aux fumées combustibles. Alors que les médias d’État ont d’abord rapporté que tous les blessés étaient des pompiers, des sources officielles ont ensuite modifié le récit, reconnaissant vaguement l’implication d’un membre de la marine du CGRI, identifié comme Mostafa Abdollahi, qui serait mort « au cours d’une mission ».
Il convient de noter que le CGRI a refusé de divulguer le lieu précis de l’explosion, un schéma cohérent avec les incidents précédents dans les installations militaires iraniennes. L’est de Téhéran abrite plusieurs bases et centres de commandement du CGRI, où des explosions passées ont été liées à des activités militaires secrètes et à des sabotages étrangers présumés.
Le journal d’État Al-Alam a rapporté que la victime était Mostafa Abdollahi, le père de Morteza Abdollahi, un combattant du CGRI précédemment tué en Syrie. Le CGRI, dans sa rhétorique habituelle, a présenté l’incident comme un martyre dans l’exercice de ses fonctions, tout en évitant de reconnaître les failles de sécurité potentielles ou les menaces extérieures qui auraient pu conduire à l’explosion.
Si le régime présente l’incident comme un simple accident du travail et suscite des doutes. En 2010, le CGRI a minimisé l’importance d’une explosion dans une base de missiles à Khorramabad qui a tué 18 membres du personnel, pour ensuite admettre l’ampleur de l’événement.
Le 12 novembre 2011, une explosion massive dans une installation de missiles du CGRI près de Malard, à l’ouest de Téhéran, a tué le général de division Hassan Tehrani Moghaddam, le plus haut gradé du régime en matière de missiles. Moghaddam, formé en Chine et en Corée du Nord, aurait supervisé le transfert de missiles lorsque l’explosion s’est produite.
L’explosion, qui s’est produite dans un contexte de surveillance internationale accrue des programmes de missiles et nucléaires de l’Iran, a porté un coup majeur aux capacités militaires du régime clérical.
La dissimulation persistante par le régime clérical de détails cruciaux ne fait qu’alimenter les spéculations sur ce qui s’est réellement passé sur le site du CGRI. Compte tenu de son historique de dissimulation, il n’est pas clair si cette explosion était un accident interne ou une autre frappe secrète révélant les vulnérabilités militaires du régime.