vendredi, mars 29, 2024
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Sakineh: l’UE doit dire « son rejet de pratiques d’un autre temps » (Ashton)

 AFP – La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a affirmé vendredi que "le moment est proche" pour l'UE "d'exprimer collectivement son rejet de pratiques d'un autre temps", dans une lettre sur le cas de l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à mort par lapidation.

"Vos préoccupations à propos de la situation des droits de l'Homme en Iran recoupent très exactement les miennes", écrit Mme Ashton dans cette lettre adressée au ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, et dont l'AFP a obtenu une copie.

"S'agissant du cas de Mme Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à la lapidation, je pense, comme vous, que le moment est proche pour l'Union européenne d'exprimer collectivement son rejet de pratiques d'un autre temps", a-t-elle dit.

"Une démarche de l'UE – discrète – est en cours à Téhéran", a annoncé Mme Ashton. "Si elle ne produisait rien de convaincant, je ne verrais que des avantages à ce qu'une lettre collective, adressée aux autorités iraniennes, soit rédigée rapidement par les membres de l'UE", a-t-elle ajouté.

La France a demandé aux pays de l'Union européenne d'envisager une menace de sanctions contre l'Iran, pour l'amener à épargner Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à mort par lapidation, et dont la situation suscite une forte émotion dans les pays occidentaux.

"Une lettre commune de tous les Etats membres aux autorités iraniennes est devenue nécessaire, si nous voulons sauver cette jeune femme", écrit le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner dans un courrier envoyé mercredi à la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton.

Dans ce message, Bernard Kouchner suggère d'adjoindre à cette démarche commune une menace de sanctions afin de faire pression sur Téhéran, à la fois à propos de Sakineh mais aussi de tous les opposants "privés de leurs droits les plus élémentaires: manifester, communiquer, s'exprimer".

Dans sa réponse, Mme Ashton ne fait pas référence explicitement à des sanctions. Elle se déclare en revanche favorable à ce qu'"un débat soit organisé entre nous tous pour tenter de dégager une stratégie plus efficace que celle qui est la nôtre aujourd'hui".

Elle précise cependant que ce débat ne pourra pas, selon elle, être organisé les 10 et 11 septembre à l'occasion d'une réunion informelle des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles.

Le ministre français proposait que cette réunion des ministres des Affaires étrangères soit l'occasion d'un "débat d'ensemble" sur l'action de l'UE en faveur des droits de l'homme en Iran.

"Soyez pour autant persuadé que l'on trouvera très prochainement une autre occasion de débattre collectivement de ce sujet fondamental", a indiqué Mme Ashton.

Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari, selon Téhéran.