vendredi, mars 29, 2024
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Rice: l’Iran constitue « peut-être le plus grand défi » pour les Etats-Unis

Agence France Presse – Le programme nucléaire iranien et le soutien de Téhéran au terrorisme représentent "peut-être le plus grand défi" pour la sécurité des Etats-Unis, a affirmé mercredi la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

"Nous sommes très inquiets de la politique de l’Iran qui constitue peut-être le plus grand défi pour les intérêts américains au Moyen-Orient et dans le monde", a résumé mercredi Mme Rice au cours d’une audition au Congrès. "La combinaison du terrorisme iranien, de la répression (en Iran) et la poursuite d’un programme d’armes nucléaires… est un mélange très dangereux", a-t-elle ajouté.

Ces remarques interviennent après que le vice-président américain Dick Cheney a menacé dimanche Téhéran de "graves conséquences" s’il ne renonce pas à son programme d’enrichissement d’uranium et alors que le président George W. Bush a évoqué récemment un risque de troisième guerre mondiale.

Mme Rice a cependant assuré que les Etats-Unis ne renonçaient pas à la voie diplomatique et continuaient à travailler avec leurs alliés européens pour tenter de trouver une solution. "Nous continuons, avec nos partenaires internationaux, d’avoir une double approche sur la question nucléaire", a précisé la responsable devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

En parallèle des négociations menées par le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, Washington et ses alliés travaillent notamment sur un renforcement des sanctions à l’encontre de Téhéran s’il refuse de renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium comme l’a exigé l’ONU, a précisé la secrétaire d’Etat. Elle aussi a évoqué l’hypothèse de "sérieuses conséquences" si Téhéran ne plie pas.

De nouvelles discussions entre Européens et Iraniens ont eu lieu mercredi à Rome. Selon des représentants iraniens, elles ont permis d’avancer des "idées neuves et constructives qui pourraient permettre des progrès ultérieurs".

Les Etats-Unis demandent aussi à leurs alliés d’empêcher l’Iran d’avoir accès au système financier international et que le bénéfice de leurs investissements ne puisse pas être réutilisé via des banques respectables, selon Condoleezza Rice.

La responsable a aussi indiqué que l’administration Bush était déterminée à poursuivre "les acteurs iraniens qui attaquent nos troupes (en Irak) et d’innocents irakiens".

"Nous sommes déterminés à arrêter les activités en sous-main de l’Iran en Irak en interpellant et éliminant les membres de la force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution iraniens et les autres acteurs qui mettent en danger des vies humaines et altèrent la stabilité nationale", a-t-elle dit.

Le mois dernier, le Sénat américain a exprimé sa volonté de mettre sur sa liste des entités terroristes la force Al-Qods, une décision que certains démocrates ont interprété comme un pas de plus vers une guerre avec l’Iran.

Le représentant démocrate Eni Faleomavaega a fait valoir à Mme Rice que les récentes déclarations américaines sur l’Iran lui rappelaient le langage agressif qui prévalait avant l’invasion de l’Irak en mars 2003.

"Il me semble qu’il s’agit de la même rhétorique qui nous a mené à une guerre avec Saddam Hussein", lui a-t-il dit.

Condoleezza Rice lui a répondu que l’administration, vice-président inclus, était unie dans son approche de la crise, notamment dans son aspect diplomatique. "Quand quelqu’un parle de conséquences sérieuses, cela veut aussi dire conséquences sérieuses en diplomatie", a-t-elle dit.