lundi, avril 21, 2025
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Pour une nouvelle politique concernant l’Iran qui tienne compte du rôle de l’opposition organisée – Alireza Jafarzadeh

L’Occident devrait adopter une nouvelle politique concernant l’Iran, en prenant compte du rôle important que jouent le peuple iranien et l’opposition organisée, a affirmé Alireza Jafarzadeh, du bureau du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) à Washington.

Dans un article publié jeudi dans The Hill (Etats-Unis), M. Jafarzadeh a écrit : « Un responsable militaire, le général de brigade Ali Abdollahi, s’est publiquement vanté d’avoir testé un missile balistique en avril, qui, selon lui, implique une arme qui pourrait frapper des cibles à plus de 1200 miles.

 

Ce test de lancement a suscité l’indignation générale contre Téhéran et les Pasdaran, un test qui est intervenue après plusieurs précédents tests. Deux d’entre eux ont eu lieu en octobre et novembre, après les négociations nucléaires entre l’Iran et le P5+1, mais avant que le plan global d’action conjointe n’ait été mis en œuvre de manière effective.

En mars, environ deux mois après la mise en œuvre de l’accord, les Pasdaran ont effectué trois autres lancements. Les premiers tests ont été largement reconnus comme des violations directes de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies interdisant au régime iranien de travailler sur les armes capables de transporter une arme nucléaire.

Les Etats membres de l’ONU ont eu du mal à affirmer que l’Iran était en train de « violer » la résolution du Conseil de sécurité, car celle-ci « invite » simplement l’Iran à éviter les essais de missiles balistiques, et ne dit pas qu’il n’a « pas le droit » de les réaliser.

La politique douce des Etats-Unis a amplement donné au régime iranien, et en particulier aux Pasdaran, l’occasion d’exploiter ce qu’ils perçoivent comme la faiblesse américaine. Et ils l’ont fait à plusieurs reprises. Les essais de missiles balistiques en cours ne sont qu’un exemple, mais un exemple difficile à ignorer.

Bien que la Maison Blanche, sous la pression du Congrès des Etats-Unis, ait fini par répondre à l’essai de missile en octobre en imposant de nouvelles sanctions sur les individus et les entreprises ayant des liens avec le programme de missiles balistiques iranien, il est vite apparu que Téhéran n’a pas pris cela au sérieux. Le président du régime iranien, Hassan Rohani, que l’administration Obama a faussement décrit comme une force modérée dans le régime iranien, a répondu aux sanctions en ordonnant à son ministre de la défense d’augmenter considérablement les stocks et le développement des missiles balistiques de l’Iran.

De toute évidence, Rohani et ses collègues ne pensaient pas que la Maison Blanche continuerait d’avoir une conduite conflictuelle appropriée, après une série de timides sanctions. Et considérant qu’il n’y avait pas eu de réponse claire de l’administration Obama au test de novembre, aux trois lancements en mars, ou à la révélation de l’armée iranienne d’un autre test en avril, il semble clair que le mépris des dirigeants religieux en Iran était fondé.

Cette même attitude a permis aux Pasdaran et à d’autres institutions iraniennes d’entreprendre d’autres provocations en toute impunité. Parmi elles, la brève détention de 10 marines américains en janvier, l’arrestation de deux ressortissants irano-américains et l’augmentation de l’ingérence en Syrie.

Il semble étrange que la propagande anti-occidentale du régime iranien se poursuive alors que l’administration Obama encourage activement les entreprises occidentales à s’engager avec Téhéran.

L’actuelle politique américaine envers l’Iran menace de renforcer le comportement du régime, en canalisant l’argent dans les mains d’individus et d’institutions associés aux Pasdaran et à des fondations qui n’ont pas à rendre de comptes, mais qui exercent encore une très grande influence sur la politique étrangère iranienne.

Avec les élections présidentielles américaines qui arrivent, nous avons de bonnes raisons d’espérer que cette politique prenne fin. Mais chaque personne influente à Washington, qui reconnaît le danger que représente le programme de missiles balistiques de Théran, doit contribuer non seulement à faire en sorte que le changement soit garanti, mais aussi que cela conduira à une politique alternative, qui limite de manière précise le pouvoir des Pasdaran et des entités similaires.

Une nouvelle politique américaine devrait enfin prendre en compte le rôle important que jouent le peuple iranien et l’opposition organisée. Le rassemblement international du 9 juillet pourra faire émerger des idées pour une meilleure politique. Des dizaines de milliers d’Iraniens s’y rassembleront, et la chef de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, sera rejointe par des dizaines d’actuels et anciens hauts responsables américains et européens, pour appeler à une nouvelle approche et une politique décisive vis-à-vis du régime de Téhéran.

Il est temps que les Etats-Unis et la communauté internationale voient les vrais modérés et patriotes de l’Iran, ceux qui ont payé un prix fort pour leur opposition au régime pendant les trois dernières décennies et qui ont lutté pour une république démocratique, laïque et non-nucléaire en Iran, pour ce qu’ils sont : le vrai visage d’un Iran libre.

Jafarzadeh est directeur adjoint du bureau du Conseil national de la Résistance iranienne à Washington. »