Une majorité de députés italiens a apporté son soutien à la Résistance iranienne dans une déclaration qu’ils ont signé à la veille du grand rassemblement des opposants iraniens le 9 juillet prochain à Paris. Maryam Radjavi, présidente-élue du CNRI s’est félicité de l’initiative des parlementaires italiens et a déclaré lors d’une intervention en duplexe :
Honorables membres du Sénat et du Parlement italien,
Chers amis de la Résistance iranienne,
Je salue votre conférence. Je voudrais également exprimer ma profonde gratitude concernant l’initiative de la majorité de député du Parlement italien en soutien à la Résistance iranienne pour la liberté et la démocratie.
C’est l’exemple d’une politique responsable et perspicace qui considère non seulement la liberté du peuple iranien, mais aussi les intérêts fondamentaux de l’Europe par rapport au centre de la crise la plus sensible du monde à ce jour, le Moyen-Orient.
Certains en Europe et aux Etats-Unis attendaient plus d’ouverture en Iran suite à l’accord sur le nucléaire de juillet 2015. Certains pensaient que lors des élections fictives de mars, les « modérés » prendraient le dessus et équilibreraient les politiques controversées.
La situation s’est cependant détériorée à tous égards après l’accord sur le nucléaire. Le nombre d’exécutions et d’arrestations a fortement augmenté, l’économie stagne et la pauvreté s’est aggravée dangereusement. L’ingérence belliqueuse des Pasdaran en Syrie et le massacre des irakiens par la Force Qods se sont empirés.
La farce électorale de mars a créé un monstre au lieu de donner le pouvoir à des modérés quand Jannati, un loyaliste dévoué à Khamenei et celui qui avait examiné les candidatures aux élections, est devenu le chef de l’Assemblée des Experts. Mais comment cela a t-il pu arriver ?
Tout d’abord, parce qu’il n’y a pas de modérés dans le régime théocratique en Iran.
Et puis, parce que le régime des mollahs est extrêmement fragile, criblé de crise et incapable de faire preuve d’une certaine flexibilité envers la population. Il a donc d’autant plus besoin de renforcer la répression sociale, l’exportation du terrorisme et de la guerre.
Récemment, le parlement des mollahs a déclaré que le système bancaire du pays était au bord de la faillite. Au même moment, le ministre de l’Intérieur du régime a déclaré dans un rapport officiel qu’en moyenne 600 000 personnes étaient arrêtées chaque année. Bien entendu, le chiffre réel est beaucoup plus élevé.
Pendant ce temps, les mollahs continuent d’effectuer des flagellations collectives à des ouvriers qui avaient fait grève et à des étudiants qui avaient participé à une fête de remise de diplômes. Ils le font parce qu’ils sont confrontés à un mécontentement social explosif dans tout le pays.
L’instabilité du régime est manifeste à tous égards.
Les mollahs n’ont pas de solution pour remédier à cette crise. L’intensification de la dictature, la répression et la belligérance, quelle qu’en soit la gravité, ne peut pas constituer une solution à long terme pour eux. C’est précisément pour cette raison que l’initiative du Parlement italien est très importante car elle nous montre la voie de sortie.
Cette situation porte aussi un message important pour ceux qui convoitent des relations économiques avec les mollahs. Le message est le suivant : ils font mauvaise route.
D’une part, l’économie stagnante a réduit les chances du pays de signer des accords économiques.
D’autre part, la majeure partie de l’économie iranienne est dominée par le Velayat-e Faqih et les Pasdaran. Par conséquent, toute transaction avec des sociétés iraniennes serait en réalité un accord avec les Pasdaran et alimenterait leur système.
L’alimentation de la machine des Pasdaran équivaut à la propagation du terrorisme et de la guerre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Pour l’Italie, cela se traduit par une crise croissante des réfugiés et pour l’Europe, des attaques terroristes accrues.
Le peuple iranien a un respect particulier pour votre beau pays en raison de sa longue amitié avec le peuple italien. Les relations bilatérales doivent se développer dans tous les domaines, y compris le commerce, la finance, la culture, la science et la technologie. Or la dictature religieuse au pouvoir en Iran est le grand obstacle à ces excellentes relations qui devraient nouer nos deux nations. Le régime doit être remplacé par une république pluraliste et démocratique fondée sur le principe de la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité entre les hommes et les femmes et la restauration des droits de l’Homme.
Au nom du peuple iranien et de sa résistance, je voudrais exprimer ma gratitude aux représentants et élus du peuple italien pour leur soutien à la liberté des Iraniens. Je vous suis vraiment reconnaissante. Ce sont vos efforts qui construisent la pierre angulaire des relations durables et amicales entre nos deux nations.