jeudi, mars 28, 2024
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Paris veut de nouvelles sanctions contre l’Iran

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner s’est prononcé pour leur adoption rapide

Agence France Presse – Le ministre français des Affaires étrangères ne veut pas se laisser distancer.

"Il est encore temps pour l’Iran de suspendre ses activités liées à l’enrichissement, a-t-il déclaré jeudi dans un communiqué, sinon, comme le prévoit la résolution 1747, nous n’aurons d’autre choix que d’aller de l’avant au Conseil de sécurité" de l’ONU.  

"Si tel devait être le cas, je souhaite que nous puissions adopter rapidement de nouvelles sanctions, qui manifestent à l’Iran que la voie qu’il a choisie est inacceptable, et ne le mènera que vers un isolement croissant", a souligné le ministre, qui se trouve en visite à Beyrouth au Liban.

Le communiqué ministériel fait suite au rapport du directeur de l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique) Mohamed ElBaradei, publié mercredi, qui relève que l’Iran n’avait "pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement".

L’Iran à "trois ou huit ans" de l’arme atomique, selon l’AIEA

"Nous nous retrouvons dans une situation où l’Iran acquiert un potentiel et de connaissances alors que l’agence n’est pas en mesure de vérifier la nature et l’étendue de ce programme", a déclaré le patron de l’Agence internationale de  l’énergie atomique à son arrivée à Luxembourg.

"Si on continue dans cette direction, on débouchera sur une confrontation  majeure, qui réduira les possibilités de régler pacifiquement cette question",  a-t-il ajouté.

Et de conclure que, selon lui, l’Iran est en mesure de se doter de l’arme atomique dans un délai de "trois à huit ans", si elle le décide.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a par deux fois déjà imposé des sanctions contre Téhéran. La résolution 1747 avait donné à l’Iran jusqu’au 23 mai pour suspendre notamment son enrichissement d’uranium.

Washington dénonce "l’attitude constante de défi" de Téhéran

Quant au président iranien Mahmoud Ahmadinejad, il a exclu jeudi de suspendre le programme nucléaire iranien, en dépit des menaces de nouvelles sanctions de l’ONU.

Selon lui, "l’objectif des ennemis de priver (l’Iran) de l’utilisation de la  technologie nucléaire pacifique" découle de leur "volonté de couper les racines  et les principes du régime" de la République islamique.

Outre Paris, Washington a également vivement réagi en dénonçant "l’attitude constante de défi" de Téhéran.

Dans la foulée l’ambassadeur américain à l’ONU Zalmay Khalilzad a jugé  nécessaire "d’envisager des pressions supplémentaires".

De son côté, la présidence allemande de l’Union européenne a pris connaissance jeudi "avec grande inquiétude" du rapport de l’Agence internationale pour l’énergie atomique concernant le programme nucléaire iranien et a appelé Téhéran à "une transparence complète et une coopération" avec  l’AIEA.