lundi, juillet 14, 2025
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Téhéran inquiet des négociations nucléaires et au renforcement de la surveillance

Téhéran inquiet es négociations nucléaires et au renforcement de la surveillance

Sur un ton rare et de plus en plus paniqué, les médias d’État iraniens et les responsables du nucléaire ont exprimé une inquiétude croissante tout au long des négociations nucléaires avec les États-Unis. Le régime s’inquiète de plus en plus de la possibilité que toute concession faite lors des négociations provoque une instabilité interne et érode sa position stratégique, tant au niveau national que régional.

Le 27 juin, le journal radical Kayhan, proche du Guide suprême du régime, Ali Khamenei, a publié un titre audacieux appelant à la clarté : « Cinq cycles de négociations sur l’enrichissement : où est l’allègement des sanctions ?!» L’article critiquait l’équipe de négociation iranienne pour son incapacité à obtenir la levée des sanctions et mettait en garde contre le fait que les discussions se soient trop concentrées sur l’enrichissement de l’uranium, sans répondre aux exigences économiques fondamentales de l’Iran. Il a décrié les discussions sur un « accord temporaire » comme une répétition de l’accord nucléaire « désastreux » de 2015, désignant le béton coulé dans le réacteur à eau lourde d’Arak comme le symbole d’une perte irréversible.

Au cœur de cette inquiétude se trouve la reconnaissance par le régime que toute restriction significative de son programme nucléaire non seulement compromettrait sa capacité à développer l’arme nucléaire – longtemps considérée comme un gage de survie – mais signalerait également une faiblesse à ses propres forces et à ses alliés régionaux. Un tel signal, craignent les responsables, pourrait inciter à la rébellion ou au désengagement.

Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères du régime, Abbas Araghchi, a tenté de minimiser les spéculations sur la diplomatie en cours, insistant lors de sa récente visite à Oman sur le fait que « ce voyage n’a rien à voir avec des négociations », alors même que les discussions en coulisses se poursuivent, soulignant la volonté de Téhéran d’éviter toute perception publique de recul ou de compromis.

Mohammad Eslami, directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a souligné ce sentiment en rejetant fermement les propositions étrangères visant à délocaliser les activités d’enrichissement à l’étranger, qualifiant l’enrichissement de « fondement » de l’industrie nucléaire iranienne et de « ligne rouge » infranchissable. Il a comparé cette proposition à « autoriser les lignes électriques mais interdire les centrales », affirmant que sans enrichissement, l’infrastructure nucléaire iranienne serait vidée de sa substance.

Eslami a également affirmé que l’Iran n’avait aucune intention de militariser son programme et a accusé les médias et les milieux politiques occidentaux de manipuler l’opinion publique au moyen d’informations « fabriquées ». Il a suggéré que même en cas d’accord, le régime restait méfiant envers les inspecteurs occidentaux, affirmant que l’acceptation des inspecteurs américains par l’AIEA ne serait reconsidérée que « si les exigences de l’Iran étaient pleinement satisfaites ».

Le prochain rapport de Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, aggrave les craintes du régime. La télévision d’État iranienne a qualifié ce document de « fatal », avertissant qu’il pourrait soit garantir la pérennité de la résolution 2231 de l’ONU, soit servir d’outil aux puissances occidentales pour déclencher un retour des sanctions par le biais du mécanisme de retour à la normale.

Au milieu de ces avertissements, Eslami a pris pour cible l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), accusant le groupe d’opposition de « diffamation » et de « mensonges répétés » sur le programme nucléaire iranien depuis des décennies. Ces déclarations n’ont cependant fait que raviver l’attention sur les antécédents de la Résistance iranienne en matière de révélation de sites nucléaires clés non déclarés, ce qui a déclenché des inspections internationales.

Ces révélations ont pris une nouvelle ampleur suite à la publication cette semaine d’un rapport des services de renseignement autrichiens, qui contredit catégoriquement les évaluations des services américains. Ce rapport, examiné par Fox News, indique que le programme d’armement nucléaire iranien reste actif et vise à assurer sa domination régionale et la survie du régime. Il détaille comment Téhéran a mis en place un réseau sophistiqué de contournement des sanctions et a accumulé un arsenal croissant de missiles balistiques capables d’emporter des ogives nucléaires.

La Direction autrichienne de la protection de l’État et du renseignement a écrit : « Le programme iranien de développement d’armes nucléaires est bien avancé… L’Iran s’efforce de se réarmer complètement en armes nucléaires afin de protéger le régime des attaques.»

Cela remet directement en cause la position du directeur du renseignement national américain, qui a affirmé en mars qu’il n’existait aucune preuve d’une réactivation du programme d’armement nucléaire. Mais selon l’expert nucléaire David Albright, les conclusions autrichiennes concordent avec les analyses de longue date des agences de renseignement allemandes et britanniques, qui avertissent depuis des années que Téhéran n’a jamais véritablement renoncé à sa quête de l’arme nucléaire.

Le régime iranien a systématiquement dissimulé ses intentions et ses capacités. L’OMPI et la Résistance iranienne ont mis en garde à plusieurs reprises la communauté internationale contre la duplicité de Téhéran.