vendredi, mars 29, 2024
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Le Conseil de sécurité durcit ses sanctions contre l’Iran

Agence France Presse – Le Conseil de sécurité de l’ONU a durci lundi ses sanctions contre l’Iran pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles, dans une résolution adoptée à une très large majorité. La résolution, numérotée 1803, a reçu 14 voix pour et aucune voix contre. Un seul membre, l’Indonésie, s’est abstenu.

Le texte constitue un tour de vis supplémentaire dans le régime de sanctions économiques et commerciales imposé depuis quinze mois par le Conseil à l’Iran, qui est soupçonné de poursuivre un programme nucléaire militaire secret sous couvert de production d’électricité.

La résolution 1803, rédigée par la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, prévoit un léger durcissement des sanctions infligées par le Conseil à l’Iran dans ses résolutions 1737 de décembre 2006 et 1747 de mars 2007.

Malgré de gros efforts diplomatiques au cours des derniers jours, les co-parrains du texte n’ont pas tout à fait atteint leur objectif d’un vote unanime, par lequel ils souhaitaient adresser un message politique le plus fort possible à l’Iran. Les résolutions 1737 et 1747 avaient été adoptées à l’unanimité.

Mais les Occidentaux ont quand même réussi à rallier trois pays, membres du Mouvement des Non-alignés, qui s’étaient montrés réticents: l’Afrique du sud, le Vietnam et surtout la Libye, dont le vote favorable, annoncé lundi matin, est venu comme une surprise.

L’Indonésie, est en revanche restée sur sa position selon laquelle le moment n’est pas opportun pour frapper l’Iran de nouvelles sanctions alors que le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le programme nucléaire iranien n’est pas entièrement négatif pour Téhéran.

Pour être adoptée, une résolution doit recevoir au moins neuf voix sur quinze, sans vote négatif d’un des cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), équivalent à un veto.

La résolution allonge la liste des individus et entités liés aux programmes nucléaire et balistique iraniens, qui sont frappés d’un gel de leurs avoirs à l’étranger et, pour certains, d’une interdiction de voyager.

Elle interdit la fourniture à l’Iran de biens sensibles à double usage (civil et militaire).

Elle exhorte les Etats à la vigilance dans les transactions avec les banques iraniennes, notamment les banques Melli et Saderat.

Comme les résolutions 1737 et 1747, le projet donne trois mois à l’Iran pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium et de retraitement, avant d’envisager un nouveau train de sanctions.

L’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Mohammad Khazaee, a vivement protesté, avant le vote, contre l’attitude du Conseil de sécurité, qu’il a accusé de s’être "abaissé à mettre en oeuvre la politique étrangère de certains de ses membres".

Le gouvernement iranien a rejeté à l’avance la nouvelle résolution, affirmant qu’elle "manque de crédibilité légale".

"Les actes irrationnels et illégaux n’aideront pas à résoudre la question du nucléaire iranien, ils compliqueront les négociations autour de cette question et celles-ci deviendront plus difficiles", a déclaré le vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Saïdi.

Il s’exprimait à Vienne où il participait à une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui tentait une nouvelle fois de convaincre l’Iran de coopérer davantage sur son programme nucléaire.