Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a tiré la sonnette d’alarme concernant l’expansion du programme nucléaire du régime iranien, révélant que le stock iranien d’uranium enrichi jusqu’à 60 % en U-235 a atteint 275 kg, une forte augmentation par rapport aux 182 kg du trimestre précédent. S’exprimant devant le Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, Grossi a souligné que « l’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à enrichir à ce niveau, ce qui me préoccupe vivement ».
La dernière évaluation de l’AIEA souligne la proximité croissante des matières nucléaires iraniennes avec des niveaux de qualité militaire. « Cette quantité d’uranium pourrait rapidement être enrichie à 90 % », a prévenu M. Grossi, faisant référence au niveau nécessaire à la production d’armes nucléaires. Les agences de renseignement occidentales estiment que si le rythme actuel d’enrichissement se poursuit, l’Iran pourrait produire une bombe nucléaire en un mois.
M. Grossi a également noté que quatre ans se sont écoulés depuis que l’Iran a cessé de mettre en œuvre ses engagements liés au nucléaire dans le cadre du Plan d’action global commun (JCPOA), notamment en suspendant le Protocole additionnel qui autorisait des inspections renforcées. « Cela fait également quatre ans que l’Agence n’a pas pu procéder à un accès complémentaire en Iran », a-t-il déclaré, soulignant l’opacité croissante des activités nucléaires de l’Iran.
Le directeur général de l’AIEA s’est inquiété des problèmes non résolus des garanties nucléaires, déclarant que la déclaration de l’Iran selon laquelle il se conforme pleinement aux normes est contredite par la découverte de « particules d’uranium d’origine anthropique dans des endroits non déclarés en Iran ». Cette découverte suggère la présence d’activités nucléaires secrètes au-delà de ce que Téhéran a officiellement divulgué.
« L’Agence doit connaître l’emplacement actuel des matières nucléaires et/ou des équipements contaminés concernés », a souligné M. Grossi. En outre, il a souligné les écarts dans le bilan matière de l’uranium liés aux expériences passées de production d’uranium métal du régime au laboratoire polyvalent Jaber Ibn Hayan, qui restent inexpliqués.
Grossi a également noté que Téhéran n’a toujours pas mis en œuvre le Code 3.1 modifié, qui est une obligation légale, ce qui complique encore davantage les efforts visant à garantir que son programme nucléaire reste pacifique.
Malgré de multiples avertissements et appels à la transparence, le régime clérical iranien a refusé d’approuver la désignation de quatre inspecteurs expérimentés supplémentaires de l’AIEA. Grossi a souligné : « Il n’y a eu aucun progrès significatif dans la mise en œuvre de la déclaration commune du 4 mars 2023. J’appelle l’Iran à mettre en œuvre de toute urgence la déclaration commune par le biais d’un engagement sérieux. »
En réponse à ces conclusions, les inquiétudes internationales concernant les ambitions nucléaires du régime iranien s’intensifient. Le dernier rapport de l’AIEA fait suite à l’évaluation de l’AIEA de la semaine dernière selon laquelle les stocks d’uranium enrichi de Téhéran pourraient suffire à produire six bombes nucléaires, une révélation qui a accru les craintes de menaces à la sécurité régionale et mondiale.
Le programme nucléaire du régime iranien fait depuis longtemps l’objet d’une surveillance internationale. Pendant des décennies, Téhéran a exploité les politiques d’apaisement occidentales pour faire avancer ses ambitions nucléaires tout en échappant à toute responsabilité. Depuis juin 1991, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a révélé le programme secret d’armes nucléaires de Téhéran, attirant l’attention du monde entier sur les capacités nucléaires de l’Iran. Dès lors, le programme nucléaire du régime est considéré comme une menace majeure pour la sécurité internationale, ce qui a entraîné des sanctions, des confrontations diplomatiques et une surveillance continue de la part de l’AIEA et des Nations Unies.
Téhéran accélérant son enrichissement d’uranium et entravant la surveillance internationale, le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient n’a jamais été aussi élevé. Les dernières révélations de l’AIEA indiquent qu’il est urgent que les puissances mondiales prennent des mesures décisives pour empêcher Téhéran d’acquérir des capacités d’armement nucléaire.
Comme l’a averti Grossi dans son discours : « Les questions de garanties en suspens doivent être résolues pour que l’Agence soit en mesure de garantir que le programme nucléaire de l’Iran est exclusivement pacifique. » La coopération de l’Iran reste incertaine, mais une chose est sûre : le temps presse.