
Le régime iranien a rapidement démenti les révélations du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) du 8 mai 2025 concernant l’existence d’une installation nucléaire secrète à Ivanaki, près de Semnan, qualifiant ces révélations de « fabriquées » et accusant la Résistance iranienne de campagne de désinformation.
« La méthode de ce groupe terroriste montre qu’il fournit aux services occidentaux, dont les États-Unis, des rapports fabriqués de toutes pièces, déguisés en prétendus renseignements, afin d’accroître sa crédibilité », a déclaré jeudi la Mission de Téhéran auprès des Nations Unies, reprenant un scénario familier utilisé après de précédentes révélations.
Les médias d’État ont répété ces accusations. Jamaran a rapporté que « Fox News, s’appuyant sur des images satellite fournies par le groupe terroriste MEK, a revendiqué l’existence d’un site nucléaire secret à Semnan sous le nom de code « Site Arc-en-ciel ». » Parallèlement, Ensaf News a averti que « ce rapport rappelle dangereusement août 2002, lorsque le MEK a dévoilé publiquement Natanz et Arak », ce qui a conduit à ce qu’il a décrit comme une « crise nucléaire pour la République islamique qui hante Téhéran depuis plus de deux décennies ».
En effet, la réponse du régime iranien s’inscrit dans une logique bien établie. Depuis 1991, le CNRI et sa principale composante, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), ont révélé plus de 100 installations nucléaires secrètes. Pourtant, ce n’est qu’en 2002, après la révélation de Natanz, que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a lancé des inspections. À chaque fois, Téhéran a d’abord émis des démentis catégoriques, puis a admis des vérités partielles sous la pression.
Le rejet d’aujourd’hui n’est pas isolé, mais constitue le dernier chapitre de deux décennies de révélations, de démentis, d’aveux tardifs et d’inaction internationale. Le rejet réflexif de Téhéran, plutôt que sa confiance, révèle son malaise face aux implications des dernières révélations du CNRI.
Lors de la conférence de presse, le directeur adjoint du CNRI aux États-Unis, Alireza Jafarzadeh, a souligné le rôle crucial des sources de l’OMPI qui risquent leur vie pour recueillir des renseignements, soulignant que sans leur courage, la communauté internationale pourrait se retrouver face à un régime iranien doté de l’arme nucléaire sans avertissement.
Le site d’Ivanaki, exploité sous le couvert de la société Diba Energy Sina, était décrit comme hautement sécurisé, avec un accès restreint, des clôtures, des caméras de surveillance et une surveillance du CGRI. Les médias iraniens n’ont pas abordé ces mesures de sécurité, se concentrant uniquement sur l’attaque de la source.
Si Téhéran affirme que les informations du CNRI sont fausses, alors une soi-disant « usine de peinture » n’aurait certainement rien à cacher aux inspecteurs internationaux neutres, surtout si une telle visite pouvait discréditer la Résistance et renforcer le discours du régime.
Aussi, pourquoi ce site nécessite-t-il des défenses antimissiles du CGRI et un système radar longue portée pour le protéger ?
Toute autre mesure soulève des doutes légitimes, notamment compte tenu de l’historique du régime, qui a retardé les inspections, désinfecté les installations et organisé des visites contrôlées longtemps après la publication des révélations prédédentes. S’il reste à voir si Téhéran répétera ce schéma, le comportement passé suggère que cette possibilité ne peut être écartée.
L’AIEA reste confrontée à des questions non résolues issues d’enquêtes antérieures, notamment la présence inexpliquée de particules d’uranium sur des sites non déclarés. Explications incomplètes concernant les archives nucléaires et les études d’armement de l’Iran.
Dans ce contexte, s’appuyer uniquement sur les dénégations de Téhéran – tout en laissant des sites comme Ivanaki non inspectés – risque de permettre aux ambitions nucléaires de la dictature cléricale de se réaliser pour étendre son obscurantisme.
Comme l’a reconnu Ensaf News, les dirigeants iraniens ne se sont jamais complètement remis de la révélation des sites de Natanz et d’Arak en 2002. Le fait que Téhéran accuse toujours l’OMPI d’avoir lancé une enquête internationale souligne l’efficacité et l’impact de ces révélations.
Sans les révélations du CNRI, le régime iranien aurait bien pu franchir déjà le seuil de l’arme nucléaire sans être contrôlé.
Vingt ans plus tard, les enjeux sont tout aussi importants. La communauté internationale ne doit pas attendre la preuve irréfutable une fois qu’il est trop tard. L’inspection immédiate d’Ivanaki et d’autres installations nucléaires liées à l’armée – dont beaucoup ont été révélées depuis longtemps par le CNRI mais sont restées inaccessibles – doit être une priorité pour empêcher Téhéran d’acquérir une capacité nucléaire irréversible.