Une conférence a réuni cette semaine des hommes politiques et des experts américains sur la nécessité de contrer les activités déstabilisatrices de Téhéran en augmentant la pression sur le régime des mollahs.
Cet événement était modéré par Alireza Jafarzadeh, directeur adjoint du CNRI-États-Unis. Dans son intervention, Jafarzadeh a présenté une récente publication intitulée « IRAN : La menace croissante des drones du CGRI ; Le stratagème d’un régime désespéré dans sa fuite en avant pour inciter à la guerre ». La Résistance iranienne y révèle pour la première fois un certain nombre de sociétés écrans des Gardiens de la révolution (IRGC) qui gèrent le programme de drones du régime. Ces compagnies ont des noms civils mais sont au service des pasdarans. Ils fournissent des pièces et des accessoires pour le programme UAV. Ils font ce que le CGRI ne peut pas faire lui-même. Ils aident les pasdarans à contourner les sanctions. C’est un réseau de contrebande.
Vidéo : Washington : Options politiques pour contrer la menace iranienne croissante ; le 15 décembre 2021
M. Jafarzadeh a souligné la nécessité de « faire face avec fermeté à ce régime. Il ne devrait bénéficier d’aucun allégement des sanctions. Il est impératif de rétablir toutes les résolutions du CSNU. »
Cet appel à la fermeté a été réitéré par d’autres participants de la conférence. « Nous devons changer de cap vers l’Iran non seulement pour limiter ses menaces, mais aussi pour saisir cette opportunité pour dire à nos amis et ennemis que nous sommes prêts à être fermes », a déclaré le sénateur Joe Lieberman, ancien sénateur américain et candidat à la présidence.
.@MatthewKroenig: The regime needs to understand that if it remains on its current path, there will be consequences. Supporting the democratic aspirations of the Iranian people is important. #Iran #IranTalkshttps://t.co/y1qZ24Z86e
— NCRI-FAC (@iran_policy) 15 décembre 2021
Le sénateur Lieberman, un démocrate de longue date, a également critiqué la faiblesse de l’approche de l’administration américaine actuelle concernant le programme nucléaire de Téhéran. « Je pense que nous sommes sur la mauvaise voie, nous les États-Unis, dans nos efforts à Vienne pour réintégrer le JCPOA », a-t-il déclaré. Il a souligné que ces efforts « ne correspondent pas à la réalité de ce que fait l’Iran, que ce soit à Vienne ou en Iran ou dans toute la région ou dans le monde. Et je pense qu’ils sont dans ce sens irréalistes et risqués, très risqués. »
Le sénateur Lieberman a souligné qu’« il est non seulement important que les États-Unis changent et durcissent sa position, en fait, pour prendre du recul par rapport au JCPOA dans les négociations à Vienne, mais qu’ils soient généralement plus durs avec le régime en Iran ».
Vidéo : L’Iran investit dans des drones militaires pour déstabiliser le Moyen-Orient, prévient l’opposition-Iran news
Cet appel a été approuvé par l’ambassadeur Robert Joseph, ancien sous-secrétaire d’État au contrôle des armements et à la sécurité internationale. Il a souligné que la campagne d’extorsion du régime iranien reflète la faiblesse du régime :
« Il s’agit d’un régime vulnérable qui veut que les États-Unis, l’Europe et les autres se concentrent non sur ses vulnérabilités internes, mais sur les négociations du JCPOA, car ces négociations offrent à la fois un sentiment de légitimité et une diversion pratique à sa situation intérieure désespérée. Et en cas de succès, le résultat servira de bouée de sauvetage pour les dirigeants iraniens », a-t-il déclaré. Il a également souligné que la sélection d’Ebrahim Raisi, un violeur connu des droits humains, montre « la banqueroute morale des mollahs ».
David Shedd, directeur par intérim de « Defense Intelligence Agency » (2014-2015), a également assisté à cet événement. Il a souligné que « depuis 1979, le régime iranien a une définition très large de ce qu’il considère comme une politique étrangère systématiquement sur l’offensive ».
« Comment répondons-nous ? La dernière chose que vous voulez faire, c’est lever la pression sur le régime. L’idée que toute sorte de levée des sanctions sur le régime entraînera une réponse aimable est fausse », a déclaré M. Shedd en proposant cette solution.
Matthew Kroenig, Ph.D., politologue américain et stratège en sécurité nationale a également partagé son opinion sur les menaces croissantes de Téhéran. Il a souligné qu’une fois que Téhéran aura acquis une bombe nucléaire, « il s’engagera dans des politiques plus agressives dans la région. Et cela peut déclencher une guerre nucléaire. C’est quelque chose sur quoi ils travaillent depuis plus de 20 ans. »
Il a souligné qu’il devrait y avoir « une piste de pression plus forte« . « Le régime doit comprendre que s’il reste sur sa trajectoire actuelle, il y aura des conséquences. Soutenir les aspirations démocratiques du peuple iranien est important. Et enfin, nous devons garder une option militaire sur la table en dernier recours pour empêcher l’Iran de construire une arme nucléaire.
Le dernier orateur de l’événement de mercredi était M. Jonathan Ruhe, directeur de la politique étrangère de la JINSA. M. Ruhe a évoqué la menace croissante des programmes de drones et de missiles du régime iranien. « L’attitude de l’Iran à multiplier ces capacités dans la région est également importante. Il encercle le Moyen-Orient avec des champs de tir qui se chevauchent. Il faut avoir une perspective à 360, ce qui complique la défense aérienne. »
« Les drones iraniens deviennent des armes à efficacité de masse. L’attaque contre l’installation saoudienne d’Abqaiq était la preuve de l’utilisation que fait l’Iran de sa capacité de drones. Son attaque aurait pu être bien pire. Depuis cette attaque, nous avons vu les drones devenir un élément central de la projection de puissance de l’Iran dans la région », a-t-il ajouté.
Il devrait y avoir « une véritable application de sanctions sur les capacités de l’Iran à se procurer du matériel pour ce genres d’activités ».
Les participants ont une fois de plus souligné que le régime iranien ne comprend que le langage de la fermeté et que toute concession à ce régime l’aiderait à multiplier ses actions de déstabilisation à travers le monde.