lundi, juin 23, 2025
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AIEA : le programme nucléaire iranien est axé sur l’armement

AIEA : le programme nucléaire iranien est axé sur l'armement
Centrale nucléaire de Bushehr, dans le sud de l’Iran

Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) marque une escalade significative du ton et des inquiétudes concernant les activités nucléaires du régime iranien. Publiée fin mai 2025, cette évaluation confidentielle accuse Téhéran d’obstruction continue, de travaux nucléaires non déclarés et d’un stock d’uranium enrichi en expansion dangereuse, qui place désormais le pays à portée de la capacité nucléaire.

Selon l’AIEA, au 17 mai, l’Iran avait accumulé plus de 408 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, une quantité suffisante pour fabriquer environ neuf ogives nucléaires si l’enrichissement était encore plus important. Les inspecteurs ont également fait état d’une absence persistante de coopération, notamment de l’incapacité du régime à expliquer la présence de traces d’uranium sur plusieurs sites non déclarés – Lavisan-Shian, Varamin et Turquzabad – tous liés au programme d’armement nucléaire présumé.

Le rapport de l’agence souligne une évidence croissante : l’Iran ne poursuit pas l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. L’infrastructure nucléaire, le comportement et les priorités d’investissement du régime clérical pointent clairement vers un objectif d’armement, dissimulé derrière la façade d’un programme civil.

Les réalités techniques défient les affirmations du régime
Le discours nucléaire iranien s’effondre sous l’œil attentif. Après des décennies d’efforts, le seul réacteur nucléaire opérationnel du pays, Bushehr-1, contribue à moins de 1,5 % de l’approvisionnement national en électricité. Bien que son coût officiel soit inférieur à 2 milliards de dollars, la centrale de Bushehr – initialement lancée sous le Shah et minée par des décennies de retards, de fermetures et d’inefficacités – a probablement coûté plus de 10 milliards de dollars, les chiffres officiels étant largement considérés comme peu fiables. L’infrastructure nucléaire au sens large – installations d’enrichissement, usines d’eau lourde, mines d’uranium – a coûté au pays bien plus de 100 milliards de dollars en investissements directs et, selon des estimations crédibles, jusqu’à 2 000 milliards de dollars en pertes économiques dues aux sanctions et à l’isolement.

Comme l’a admis l’ancien diplomate iranien Qasem Mohebali le 20 mai 2025, « l’enrichissement de l’uranium a coûté au pays près de 2 000 milliards de dollars » et imposé des sanctions massives, mais se poursuit largement par fierté nationale plutôt que par logique économique.

Avec les deuxièmes plus grandes réserves de gaz naturel au monde et plus de 300 jours d’ensoleillement par an sur une grande partie de son territoire, l’Iran n’a aucune justification économique à l’énergie nucléaire. Les experts estiment que chaque mégawatt de capacité nucléaire a coûté à l’Iran plus de 6 000 dollars par kW, contre moins de 1 000 dollars par kW pour les centrales à gaz à cycle combiné et seulement 500 dollars par kW pour l’énergie solaire à grande échelle. Investir dans ces alternatives aurait pu répondre aux besoins énergétiques de l’Iran de manière plus sûre, plus économique et sans s’exposer à une surveillance internationale.

Doctrine stratégique, pas politique énergétique
La quête de la bombe atomique par la dictature cléricale n’est pas une question d’électrons ou de turbines, mais de survie du régime. Aux yeux des dirigeants de Téhéran, la capacité nucléaire offre plus qu’une simple dissuasion ; elle promet une immunité stratégique contre les pressions étrangères susceptibles d’alimenter des troubles intérieurs.

Le régime est comparé non pas à des producteurs d’énergie pacifiques, mais à la Corée du Nord, un État paria qui a franchi le seuil nucléaire et, ce faisant, s’est protégé de toute intervention. Le cas contrasté de la Libye est tout aussi révélateur : elle a renoncé à son programme nucléaire sous la pression internationale, pour finalement voir son régime s’effondrer en quelques années. Pour Téhéran, le message est clair : la reddition conduit à l’anéantissement ; la bombe assure la survie.

Pour un régime dont la légitimité nationale s’est érodée et dont les fondements économiques se détériorent, l’arme nucléaire est perçue comme un égalisateur stratégique. Cette conviction a soutenu un programme qui n’a apporté aucun bénéfice civil, a déclenché de multiples séries de sanctions et a infligé d’immenses dommages à l’économie et à la réputation internationale de l’Iran.

Un historique de tromperies et d’obstructions
Depuis son lancement, le programme nucléaire iranien repose sur la dissimulation, la tromperie et l’obstruction. Du site d’enrichissement clandestin de Natanz, révélé en 2002, à l’installation de Fordow enfouie dans une montagne, en passant par des années d’évasion sur des sites non déclarés, le régime a violé à plusieurs reprises ses obligations de garanties au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Le dernier rapport de l’AIEA ne fait que confirmer une pratique courante. Les dirigeants iraniens ont systématiquement refusé l’accès aux inspecteurs, dissimulé des informations et induit la communauté internationale en erreur. Ses activités d’enrichissement dépassent largement les besoins civils. Ses activités liées à l’armement, bien qu’officiellement niées, ont été détaillées par de nombreuses agences de renseignement et confirmées en partie par les preuves de l’AIEA elle-même.

L’affaire est close
La question qui se pose au monde n’est plus de savoir si la dictature cléricale iranienne cherche une énergie pacifique ou pas. Les données sont accablantes, les coûts injustifiables et les intentions du régime sont claires. Des décennies de preuves techniques, d’obstruction et de comportement stratégique convergent vers une conclusion singulière : il s’agit d’une entreprise de fabrication de bombes se faisant passer pour un projet civil.

La communauté internationale doit dépasser la prudence mesurée. Après des années de tromperie, la charge de la preuve n’incombe plus au monde de démontrer que l’Iran fabrique une arme ; elle lui incombe de prouver le contraire. Et il a échoué.

La demande mondiale doit désormais être la suivante : le démantèlement complet du parc nucléaire de Téhéran. Plus d’enrichissement, plus de réacteurs à eau lourde, plus de sites secrets. Seuls un retour en arrière total et une vérification intrusive pourront neutraliser la menace et amener le régime, qui a longtemps prospéré grâce à la défiance, à rendre des comptes.