vendredi, mars 29, 2024
AccueilActualitésActualités: NucléaireL'Iran refuse de suspendre son enrichissement d’uranium

L’Iran refuse de suspendre son enrichissement d’uranium

L'Iran refuse de suspendre son enrichissement d’uranium lefigaro.fr – Les Occidentaux avaient fixé l’arrêt de l’enrichissement d’uranium comme condition préalable à toute négociation avec Téhéran sur le dossier du nucléaire. Samedi, les dirigeants iraniens ont indiqué qu’ils n’en feraient rien.
 
Les Occidentaux attendaient une réponse officielle de Téhéran sur l’enrichissement d’uranium depuis le 6 juin. L’Iran a fini par révéler sa position samedi : «Les dirigeants du régime sont arrivés à la conclusion de ne pas accepter de conditions préalables de la part des Européens», a déclaré Abdolreza Rahmani-Fazli, l’adjoint du chef des négociateurs nucléaires, Ali Larijani, cité par l’agence semi-officielle Mehr, proche des conservateurs.

C’est la première fois depuis la remise de l’offre aux autorités iraniennes, le 6 juin par le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, qu’un haut responsable, engagé dans les négociations nucléaires, affirme aussi clairement la position de son pays.
 
Cette déclaration intervient alors que les pays membres du G8 doivent examiner la question nucléaire iranienne et adopter une position commune lors du sommet de Saint-Pétersbourg (15-17 juillet).
 
Téhéran laisse la porte ouverte
 
«Lors de son voyage en Europe, Ali Laridjani a insisté sur le fait que l’Iran voulait des négociations sans conditions préalables», a poursuivi Abdolreza Rahmani-Fazli. Le diplomate iranien a cependant ajouté que Téhéran «continuait à examiner l’offre des grandes puissances en séparant les ambiguïtés et les questions», sans donner plus de détails. Dans cette offre, les grandes puissances demandent à l’Iran de suspendre pendant la durée des négociations toutes ses activités nucléaires liées à l’enrichissement d’uranium.
 
L’Iran a repris en janvier dernier ses activités d’enrichissement d’uranium, destinées, selon les Iraniens, à produire du combustible pour les centrales nucléaires civiles mais qui peut également être utilisé pour la fabrication de l’arme atomique.
 
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne ont décidé mercredi de présenter prochainement un projet de résolution au Conseil de sécurité ordonnant à l’Iran de suspendre son enrichissement d’uranium. Ils ont justifié leur décision par le fait que, selon eux, les Iraniens n’avaient «donné absolument aucune indication sur leurs dispositions à discuter sérieusement sur la substance» de l’offre faite à Téhéran, lors de la rencontre entre Ali Laridjani et Javier Solana, mardi à Bruxelles.
 
Les menaces du président iranien
 
Jeudi, le chef des négociateurs iranien sur le nucléaire avait estimé que la suspension de l’enrichissement d’uranium, exigée par les grandes puissances, doit pouvoir être «négociable» lors des discussions à propos du dossier nucléaire iranien. «Toutes ces questions peuvent être évoquées lors des négociations», avait-il déclaré.
 
De son côté, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait averti jeudi que l’Iran pourrait abandonner le Traité de non-prolifération (TNP), après l’annonce du renvoi du dossier iranien devant le Conseil de sécurité de l’ONU. «Jusque-là, le peuple iranien a évolué dans le cadre du TNP et de l’AIEA, mais s’il arrive à la conclusion que les pays occidentaux n’ont pas de bonne volonté et de sincérité dans leur offre, il révisera sa politique», a averti le président iranien.