LAIEA a annoncé que le traitement duranium avait débuté le jour où les six nations ont proposé à Téhéran des avantages économiques afin quil abandonne ses activités nucléaires.
DAlissa J. Rubin, Times
The Los Angeles Times, VIENNE LIran a commencé cette semaine à enrichir une deuxième fournée duranium dans son usine de recherches le jour même où les puissances mondiales ont proposé une série de mesures incitatives à lIran à condition quil suspende ses activités nucléaires, a annoncé jeudi lAgence internationale de l’Energie atomique dans un communiqué.
La date de la reprise des travaux nucléaires, qui selon les diplomates occidentaux a été choisie délibérément pour des raison politiques, semble indiquer que lIran continuerait à enrichir de luranium malgré les injonctions de la communauté internationale.
« Concernant le moment choisi, et connaissant les Iraniens, rien nest laissé au hasard », a affirmé un diplomate européen qui a désiré rester anonyme.
Dans une offre proposée mardi à Téhéran par le chef de la politique étrangère de lUnion Européenne, Javier Solana, lIran obtiendrait plusieurs avantages, dont des mesures commerciales et économiques et une aide à la construction de réacteurs à eau légère pour générer de lélectricité, en échange de labandon de ses travaux denrichissement.
LAIEA déclaré que lIran avait réintroduit du gaz duranium dans ses centrifugeuses et commencé à transformer une nouvelle fournée duranium brut en UF6.
Aucun délai na été fixé pour la réponse à loffre, mais les diplomates occidentaux disent quils attendent une réponse de lIran dans les semaines et non les mois à venir. Les hauts responsables iraniens vont probablement avoir à travailler dur pour imposer leur position. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad va rencontrer la semaine prochaine le président chinois Hu Jintao, dont le gouvernement est lun des six à avoir présenté cette offre à lIran.
Les diplomates et experts saccordent sur le fait que la tâche la plus difficile sera de satisfaire les parties sur la question de lenrichissement. LIran a affirmé quil nabandonnerait pas son droit, en tant que signataire du Traité de Non-prolifération nucléaire, à la technologie atomique pacifique.
« Lenrichissement duranium pourrait être la question qui fâche la façon dont nous allons la gérer est fondamentale », a affirmé un haut diplomate à Vienne. « Nous devons trouver une formule dans laquelle ni les Iraniens ni les Américains ne perdraient la face. »
Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré jeudi que lIran causerait « de nombreuses difficultés » sil refusait de suspendre lenrichissement duranium.
« Ils doivent savoir que nous sommes tous à la recherche dune solution diplomatique, que et notre réussite dépend en quelque sorte deux », a dit Blair.
Dans un revirement majeur de politique, les Etats-Unis ont accepté la semaine dernière de se joindre à la France, la Grande-Bretagne et lAllemagne pour des négociations directes avec lIran si ce dernier suspendait ses activités nucléaires. Les USA nont aucune relation diplomatique avec lIran depuis 1979, et ladministration Bush insiste sur le fait quelle ne négociera pas tant quune seule centrifugeuse fonctionnera en Iran.
Pour lIran, qui a annoncé début avril avoir réussi à enrichir quelques grammes duranium, suspendre cette opération serait une humiliation et une sorte de retour en arrière. Lenrichissement duranium est un processus dans lequel de grandes quantités de gaz duranium sont introduites dans des centrifugeuses qui le purifient pour en faire de la matière fissile pouvant être utilisée à des fins civiles ou si elle est hautement enrichie, pour fabriquer une bombe. Les pays occidentaux pensent que lIran veut développer la bombe ; mais les Iraniens prétendent que leur programme est purement pacifique.
Le communiqué de lAIEA, lagence nucléaire des Nations Unies, ne comprend « rien de stupéfiant », selon un haut responsable de lONU. Cependant, le rapport, qui a été envoyé aux 35 nations composant le conseil des gouverneurs de lAIEA avant le meeting de la semaine prochaine, souligne une longue liste de questions auxquelles lIran na pas répondu à propos de son programme nucléaire, qui est resté secret pendant 18 ans jusquà ce quil soit divulgué par un groupe dopposition iranien.
Toutefois, le rapport contredit des informations données plus tôt qui suggéraient que lIran avait stoppé ses activités denrichissement. Selon le rapport, après que de luranium ait été enrichi dans des centrifugeuses début avril, ce qui a permis aux Iraniens de produire quelques grammes duranium peu enrichi, ils ont stoppé dalimenter les centrifugeuses en gaz, toutes sauf deux.
LIran a continué de faire fonctionner sa cascade de 164 centrifugeuses, mais sans le gaz, à son usine pilote de Natanz dans le désert. Cette opération constitue, avec ou sans gaz, un exercice technologique fondamental. Celui-ci est crucial pour que les ingénieurs sassurent que les centrifugeuses vont tourner de manière stable et convenable avant dentreprendre lenrichissement à grande échelle, selon les experts nucléaires. LIran a un projet denrichissement à échelle industrielle à lusine de Natanz avec 50.000 à 60.000 centrifugeuses.
Selon un haut responsable de lONU, lIran continue de construire deux autres cascades de centrifugeuses à son usine pilote et a commencé les travaux primaires.
Le rapport de lAIEA soulève également certaines questions sérieuses quant à la contamination déquipements entreposés dans une université technique. Ceux-ci présentaient des traces de particules duranium hautement enrichi et auraient été utilisés dans le site militaire de Lavisan-Shian, qui a été rasé avant que les inspecteurs nucléaires ne puissent lexaminer. Les inspecteurs désirent y retourner pour pratiquer des tests plus approfondis et obtenir des réponses sur la façon dont le matériel a été utilisé.
Les particules duranium ont été enrichies à plus de 20%, soit techniquement à un haut niveau denrichissement. Le seuil denrichissement pour la fabrication dune bombe est de 80%.
« Il ne doit pas sagir de ce type de contamination », a déclaré un haut responsable de lONU. Cependant,a-t-il dit, il existe beaucoup dautres explications et, pour le moment, ils ignorent la réponse.